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Le ministère réfléchit à un « contrat pour enseigner en zone sensible »

28 août 2007

Extrait des « Echos » du 10.08.07 : L’Education nationale accélère la réforme des ZEP

Parmi les pistes à l’étude, la possibilité de proposer aux enseignants volontaires pour les quartiers difficiles de signer des « contrats ». A la clef, une hausse de salaire et la possibilité de choisir leur établissement à la sortie.

Candidat, il avait un temps envisagé de les supprimer avant de se raviser. Nicolas Sarkozy a finalement décidé de faire de la réforme des ZEP (zones d’éducation prioritaire) l’un des grands chantiers de l’Education nationale. En dépit de plans de rattrapage successifs, ces établissements continuent de cumuler les difficultés (violence, élèves en retard scolaire...) et risquent de subir de plein fouet la suppression de la carte scolaire envisagée d’ici à trois ans.

Pour tenter d’inverser la vapeur et éviter la fuite des meilleurs élèves, le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, a donc décidé de « concentrer encore plus de moyens » sur les collèges les plus en difficulté de l’Hexagone. Dès septembre, les « orphelins de 16 heures » scolarisés dans 900 établissements bénéficieront de soutien scolaire hebdomadaire (lire ci-dessous). En parallèle, la politique engagée par Gilles de Robien en 2006 sera amplifiée. L’ancien ministre de l’Education nationale avait octroyé aux 249 établissements les plus sensibles, rebaptisés « collèges ambition réussite », plus d’enseignants et de souplesse pédagogique (aménager leur temps de travail, leurs classes, leurs programmes).

Séduire les profs chevronnés

Une liberté dont ils ont eu du mal à s’emparer au début. « Ils commencent enfin à se lancer. Il y a des collèges, par exemple, qui font de la remise à niveau intensive des élèves de 6ème jusqu’en novembre », souligne Pierre Polivka, délégué ministériel à l’enseignement prioritaire. Ces collèges bénéficient aussi de 4 postes d’enseignants supplémentaires recrutés sur profil (chevronnés, capables d’exercer des missions de coordination...). Mais le ministère de l’Education nationale n’exclut pas d’aller plus loin dans le cadre de la future réforme du métier d’enseignant.

Parmi les pistes à l’étude, il réfléchit à la possibilité de proposer à tous les professeurs volontaires pour enseigner en zone sensible de conclure un « contrat » dans lequel ils s’engageraient à passer plusieurs années (six ans sans doute) dans ces établissements. En contrepartie, ils bénéficieraient d’une rémunération supplémentaire conséquente (la prime pour l’enseignement en ZEP est aujourd’hui très modeste) et auraient la possibilité de choisir leur établissement d’affectation après les six années. Le recrutement serait effectué par des équipes composées notamment des chefs d’établissement. Moyen peut-être pour l’Education nationale de séduire des profs chevronnés pour compenser la moyenne d’âge - basse dans ces établissements - et stabiliser des équipes enseignantes marquées par un fort turnover.

Saupoudrage financier

Il n’est pas certain en revanche que cette « petite révolution » dans le système de gestion des carrières, qui rompt avec un système relativement égalitariste, soit du goût des syndicats. Si la réforme s’engage, la question du montant de la prime sera évidemment déterminante.

Autre sujet sensible, la refonte de la carte de l’éducation prioritaire. A la rentrée, le nombre de collèges « ambition réussite » va légèrement augmenter avec pour « objectif à terme 300 à 350 établissements » selon Pierre Polivka. Mais, en contrepartie, l’Education nationale a décidé de faire un peu le ménage dans le maquis des 800 établissements classés en éducation prioritaire : certains reçoivent des dotations, certes, plus légères, mais parfois dénuées de justification ou de résultat. Gilles de Robien avait dressé une première liste d’établissements supposés « tirés d’affaire ». Reste que mettre fin à ce saupoudrage financier demeure une tâche politiquement sensible. Elle sera gérée « au plus près du terrain » par les recteurs.

Laurence Albert

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Les mesures en faveur des établissements en difficulté

Les ZEP. Plus de vingt-cinq ans après sa création, la politique de l’éducation prioritaire peine à remplir ses objectifs. En dépit de moyens supplémentaires (8 % de plus en moyenne dans les établissements), les résultats scolaires se font attendre : le taux de réussite au brevet reste en deçà de la moyenne autour de 65-70 % contre 80 % dans l’Hexagone.

Les collèges « ambition réussite ». Le ministère a labellisé à cette rentrée 253 collèges « ambition réussite » cumulant les difficultés (retard en sixième, parents bénéficiaires du RMI, ou non francophones..). Ils sont dotés de plus de 1.000 enseignants et 3.000 assistants pédagogiques supplémentaires.

Les lycées « ambition réussite ». Dans les 25 lycées labellisés, le principe est différent : offrir aux élèves un accompagnement culturel pour leur permettre d’accéder aux meilleures prépas et aux grandes écoles.

Financement. Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait promis 2,6 milliards supplémentaires pour les ZEP.

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