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Sur Capcanal : Echanges réciproques de savoirs dans une école ZEP à Vaux-en-Velin

3 août 2007

Extrait du site « Cap canal », le 02.08.07 : Ateliers de la citoyenneté

Rencontre Initiales "apprendre autrement" : lundi 18 juin à Lyon

Cap Canal a participé aux Ateliers de la citoyenneté, consacrés à la place des savoirs informels. La Coopérative Peuple et Culture de Valence, l’école Federico García Lorca de Vaulx-en-Velin et Philippe Meirieu étaient présents et ont apporté leur témoignage.
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Un extrait

Les marchés des connaissances, école Garcia Lorca à Vaulx-en-Velin

Dans cette école primaire, l’initiative concerne les cycles 3 (CE2, CM1 et CM2), dont les classes sont hétérogènes, les niveaux mélangés. Chaque élève est incité à organiser un stand sur un « marché » des connaissances, où il va enseigner des savoirs à d’autres élèves « clients ». Il n’y a pas de monnaie d’échange, pas d’obligation, chacun est tour à tour marchand et client. Le marché dure environ une heure, il se tient 3 ou 4 fois par an depuis plusieurs années. Il s’y échange tout type de savoirs, un peu de connaissance scolaire mais surtout beaucoup d’autres pratiques : réparation de vélo, pâte à sel, jeux de société... ainsi que des éléments venus de la culture personnelle et familiale : langue, danse, cuisine...

Sur ce marché informel et convivial, des règles de circulation précises sont établies. Notamment parce que tous les stands n’ont pas le même attrait, dès lors il faut gérer les queues... Les stands sont donc équipés de feux verts et de feux rouges, selon l’affluence. Et les plus attractifs, les stands culinaires, ne sont accessibles qu’après avoir visité d’autres stands ! La règle de la réciprocité s’impose : si l’on peut se contenter d’être client la première fois, on doit ensuite organiser un stand, les refus étant rarissimes.

La démarche a de nombreuses implications pour les enfants. La première étant de se reconnaître des savoirs alors que le premier réflexe est plutôt : « mais je ne sais rien faire... ». Il leur faut ensuite réfléchir à la façon d’enseigner. Souvent, le premier réflexe est de parler, d’expliquer... ce qui n’est pas toujours suffisant pour transmettre : il faut donc réfléchir au-delà comment montrer, démontrer, mettre en pratique... Il leur faut encore organiser leur stand, donc se projeter dans l’avenir, prévoir du matériel, venant de l’école ou de la maison. Ils doivent aussi réfléchir à la bonne manière de valider les compétences que vont acquérir les clients. Et enfin, il apprennent à se coordonner, à travailler à plusieurs, car les stands sont souvent tenus à deux ou à trois : il s’agit d’être « opérationnel » le jour J.

Les enseignants de Garcia Lorca en tirent plusieurs enseignements. Il leur semble important que pour des élèves en risque de rupture, des éléments de leur culture soit non seulement acceptés, mais qui plus est valorisés, dignes d’intérêt. Ils se réjouissent que le marché des connaissances soit attractif pour les plus petits, qui ont souvent hâte d’y participer. Ils précisent encore que la démarche est complétée par un arbre de connaissance : pour chaque visite d’un stand validée, l’élève se voit remettre une feuille d’arbre avec son nom et la compétence acquise. En fin de parcours, le feuillage de l’arbre permet de visualiser ce travail en commun.

Sur ce point, pour aller plus loin, un enseignant de l’Ain a mis au point un logiciel de brevet, gratuit, qui permet aux enfants d’auto-évaluer leurs compétences dans des registres divers et de faire système de l’ensemble des connaissances échangées. Par ailleurs, le marché de Garcia Lorca s’est déjà ouvert aux élèves d’une autre école. Cette démarche se pratique aussi avec des plus petits, cycle 2 et même maternelles. Et ce principe a également été repris par une association du quartier en direction des adultes, sans y intégrer pour l’instant comme à l’école la règle de la réciprocité.

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