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L’éditorial de « L’Expresso » : espoirs et craintes dans les ZEP

7 juin 2007

Extrait de «  L’Expresso » du 06.06.07 : Darcos : Qui paiera la note ?

Après Gilles The Exterminator, aurions-nous Xavier The Pacificator ? A l’issue de la première conférence de presse du nouveau ministre de l’éducation nationale, le 6 juin, on peut se poser la question.

C’est d’abord que l’homme est sympathique. Il est drôle et pratique l’auto-dérision. Ca change de Fillon. Il se méfie de la nostalgie de l’Ecole d’antan. Ca change de Ferry. Il connaît ses dossiers. Ca change de Robien.

Et X. Darcos est rassurant. A propos du bac il rappelle sa valeur. "Je ne participe pas à ce discours sur le bac dévalué...Le bac est un véritable examen qui n’est pas bradé" a-t-il déclaré. Certes les lycéens font davantage de fautes dans leur dictée. Mais finalement ils savent des choses que les générations précédentes ignoraient. Ainsi se définit l’équilibre entre la tradition et la modernité...

Même apaisement à propos de la carte scolaire. X. Darcos la justifie par le respect des droits. "De quel droit refuserais-je à une jeune fille de demander tel établissement où elle pourra travailler mieux". En même temps il promet que l’assouplissement ne sera pas un raz de marée. "Les choses se passent bien. Il n’y a pas d’embouteillages dans les rectorats. Les parents sont généralement contents de leur école. Nous réaliserons ce projet et nous n’aurons pas mis la pagaille dans l’Ecole". Le ministre promet de maintenir les moyens des collèges ambition réussite même s’ils perdent des élèves.

Et pourtant on n’y croit pas. Si l’appel au respect des droits des élèves ne peut laisser les enseignants indifférents, l’équité voudrait que le ministre se pose la question de ceux qui ne demandent rien ? Ceux-là on les connaît. L’exemple anglais montre que les familles défavorisées, pour des raisons diverses, ne demandent pas à changer d’école. Elles se satisfont de l"école du quartier. Sans le souci de ces familles, la démarche d’assouplissement de la carte scolaire risque de virer au "sauve-qui-peut" des plus instruits et des français "de souche" et à l’écrémage des établissements ZEP.

Un autre motif d’inquiétude concerne le budget ministériel. Peut-on à la fois promettre d’accueillir de nouveaux élèves dans les établissements de centre-ville, jurer qu’on maintiendra les moyens dans les collèges de banlieue et faire partie d’un gouvernement qui a promis la rigueur budgétaire ? Certainement pas. On croirait presque le rassurant X. Darcos si l’on n’avait au fond de soi, déjà, la prémonition de savoir qui paiera.

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