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« Discrimination positive » : un faux débat à la française

23 mai 2007

Extrait du « Monde diplomatique » de mai 2007 : Un faux débat à la française

Traduttore, tradittore (traducteur traître), dit un proverbe italien. Il s’applique bien à celui ou à celle qui a rendu en français par « discrimination positive » les formules américaines affirmative action ou positive action, lesquelles désignent, outre-Atlantique, des politiques de lutte contre les inégalités frappant les femmes et les minorités visibles (voir « L’“affirmative action” américaine en déclin »). Quoi qu’on pense du fond, on imagine déjà mal, sur la forme, comment le mouvement démocratique pourrait se mobiliser en faveur d’une... discrimination !

C’est le 20 novembre 2003, au détour d’une des émissions « 100 minutes pour convaincre » dont il fut souvent l’invité, que M. Nicolas Sarkozy, après avoir confié qu’il pensait (déjà) à la présidence de la République (et pas seulement en se rasant le matin), se prononça pour la discrimination positive. L’expression prit un sens très particulier, quelques semaines plus tard, lorsque le ministre de l’intérieur mit en scène la nomination d’un « préfet musulman ». Depuis, chacun est sommé de prendre position pour ou contre cette démarche, que le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) a faite sienne à l’époque où il s’efforçait de séduire les jeunes de banlieue, avant de les traiter de « racailles » à « kärcheriser ».

N’est-ce pas là le prototype du faux débat à la française ? Désormais omniprésente dans les médias, la discrimination positive n’a pourtant guère de partisans déclarés : à part l’Institut Montaigne (dont le président Claude Bébéar se penche sur le sort des Noirs et des Arabes après s’être alarmé du « suicide » de la « race blanche » ), seul le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) milite ouvertement pour elle.

« Les races n’existent pas, précise son fondateur Patrick Lozès, mais la société française fait comme si elles existaient : nul ne peut nier que la couleur de la peau y soit un facteur discriminatoire, qu’il importe de surmonter. » C’est pourquoi le CRAN mène une double bataille : « D’abord pour montrer à nos concitoyens la réalité (...)

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