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Nouvelles questions posées aux candidats par le Se-UNSA

12 avril 2007

Extrait de « L’Expresso » du 11.04.07 : Le Se-Unsa interroge les candidats

Toutes les politiques ne se valent pas, dans le domaine éducatif comme dans d’autres. Le SE-Unsa a posé aux principaux candidats les questions que vous avez sélectionnées".

Parmi ces questions celle sur le soutien individualisé.

Pour S. Royal, " Je m’engage à organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves dès les premières années de l’école primaire et dans le cadre du service public d’Éducation... Pour lutter contre la marchandisation de l’École, je développerai toutes les formes d’aides gratuites : études dirigées par des enseignants et encadrées par des répétiteurs, assistance personnalisée..."

Pour N. Sarkosy, " Je propose donc de créer dans chaque établissement des études dirigées cha¬que soir par des enseignants rémunérés pour ce a : chaque élève dont la famille le souhaite, pourra ainsi faire ses devoirs et apprendre ses leçons en obtenant toutes les précisions nécessaires".

Sur la retraite et la décote, N. Sarkozy : " La durée de la vie s’allonge, la natalité est moins forte qu’autrefois, il n’y a pas d’autre solution, pour garantir le système des retraites par répartition, que de travailler davantage. La décote a pour objet d’inciter chacun à rester au travail jusqu’au bout. Elle est nécessaire". Pour S. Royal : " Le dispositif Fillon de 2003 sur les retraites a toujours été considéré par la gauche comme injuste et inefficace. Il ne permet pas de surcroît de financement pérenne de notre système de retraite. C’est pourquoi nous préconisons une renégociation d’ensemble du dispositif avec tous les partenaires sociaux concernés. Cette discussion devra être approfondie et menée jusqu’au bout, lors du deuxième semestre de l’année 2007".

Le site du Se-UNSA

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Des extraits de cette enquête

où les ZEP sont citées

Question n° 1 : La réussite des élèves nécessite un soutien individualisé. Comptez-vous le mettre en œuvre et comment ?

François Bayrou : J’ai choisi de faire de l’Éducation ma priorité, et de fixer deux objectifs :

• Qu’aucun élève n’entre en sixième sans savoir lire. Il faut détecter très tôt, dès le primaire, les difficultés des élèves, et y remédier avant qu’ils n’entrent au collège.

• Deuxième objectif : que l’on divise par deux le taux d’élèves qui sortent de la scolarité sans diplôme.

Ces deux objectifs demandent des pédagogies différenciées et personnalisées. J’avais créé, quand j’étais ministre, les études dirigées qui ont été peu à peu abandonnées. Elles reprendront.

Cela demande la présence d’adultes, d’enseignants, d’éducateurs dans les établissements, en particulier dans les zones d’éducation prioritaire. Aussi la nation doit-elle garantir les moyens pour l’École, en contrepartie de ces objectifs. On doit cesser ce jeu des suppressions de milliers de postes d’une année sur l’autre. Je garantirai pendant cinq ans les moyens nécessaires à son action. Et pour les quelques élèves qui restent particulièrement en difficulté, renvoyés d’établissement en établissement, et qui sortent définitivement du système dès qu’ils ont seize ans, il faut offrir une scolarité qui puisse les reconstruire, avec le nombre nécessaire de psychologues et d’éducateurs.

Marie-George Buffet : La réussite des élèves nécessite prioritairement que soit mis fin à l’échec scolaire qui frappe très majoritairement les enfants de milieux populaires. Ce phénomène commence par des difficultés dès l’école maternelle, des retards de plus en plus lourds dans les apprentissages à l’école élémentaire, et se traduit en échec scolaire de plus en plus difficile à résorber tout au long de la scolarité de second degré.

C’est pourquoi nous proposons de nous attaquer à ce problème dès l’école maternelle [...]. Parce qu’ils ne possèdent pas, ou insuffisamment, les codes culturels et langagiers des couches privilégiées de la société, sur lesquels reposent les implicites de la culture scolaire, les enfants des milieux populaires ont tout intérêt à intégrer le plus tôt possible cette première école. C’est la raison pour laquelle nous proposons de rendre l’école obligatoire dès l’âge de trois ans, avec obligation pour l’État de scolariser tous les enfants de deux-trois ans dont la famille le demande. Il sera bien entendu nécessaire, en attendant que cette politique produise tous ses effets, de mettre en place des dispositifs différenciés et adaptés à chaque situation pour lutter contre les différentes modalités d’échec scolaire qui subsisteront pour certains élèves dans le cours de la scolarité normale que nous souhaitons rendre obligatoire pour tous jusqu’à dix-huit ans. Nous faisons de nombreuses propositions en ce sens [...] :

Une relance de l’éducation prioritaire, assortie, enfin, de moyens conséquents permettant réellement la mise en œuvre de démarches pédagogiques adaptées aux besoins des élèves.

• Une amélioration conséquente de la formation initiale et continue des enseignants, en relation avec la recherche en sciences de l’éducation, avec une formation poussée, par exemple, au travail en équipes pluridisciplinaires.

• Des outils de travail nouveaux, susceptibles de libérer l’initiative de tous les personnels des équipes pédagogiques et éducatives. Nous proposons, par exemple, la création de conseils scientifiques et pédagogiques dans tous les établissements scolaires (ou groupes d’établissements pour l’école élémentaire), ainsi que d’observatoires des scolarités aux niveaux départemental, académique et national, ayant pour fonction d’aider les enseignants à analyser la nature des difficultés rencontrées et à apporter des réponses pertinentes.

Ségolène Royal : L’École que j’appelle de mes vœux est l’École de la réussite pour tous. C’est pourquoi je souhaite que le temps de l’appropriation des savoirs, de l’accompagnement pédagogique, ne soit plus laissé à des opérateurs privés. Je m’engage à organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves dès les premières années de l’école primaire et dans le cadre du service public d’Éducation. L’objectif premier sera de réduire les besoins de soutien hors temps scolaire des élèves en cherchant à améliorer l’organisation et l’efficacité des activités pendant le temps scolaire.

Ainsi, pour lutter contre la marchandisation de l’École, je développerai toutes les formes d’aides gratuites : études dirigées par des enseignants et encadrées par des répétiteurs, assistance personnalisée... Ces dispositifs seront proposés en priorité aux élèves qui rencontrent des difficultés spécifiques dans la maîtrise des savoirs et des compétences fondamentaux. Les enseignants qui souhaiteront assurer ce soutien seront évidemment rémunérés. Je souhaite que ce combat contre les inégalités dans l’École soit prolongé au sein d’une société éducative partagée, grâce à la participation de tous les partenaires de l’École.

Nicolas Sarkozy : Je suis convaincu de la nécessité d’un soutien plus personnalisé. Trop souvent, les lacunes et les retards s’accumulent jusqu’au moment où il devient très difficile de les rattraper. Chaque élève a son propre rythme, ses incompréhensions, ses facilités aussi.

Je souhaite que des évaluations systématiques soient conduites à l’école primaire pour que chaque élève qui présente des signes de difficulté soit pris en charge immédiatement. Ceux qui, malgré tout, ne maîtriseront pas parfaitement l’usage de la lecture, de l’écriture et du calcul à leur entrée en sixième pourront suivre un sas de rattrapage. Mais nous pourrions aussi bien souvent éviter que de telles lacunes apparaissent si chaque élève recevait au quotidien les explications dont il a besoin pour comprendre parfaitement ses cours. Ce n’est évidemment pas possible dans le cadre de la classe. Je propose donc de créer dans chaque établissement des études dirigées cha¬que soir par des enseignants rémunérés pour ce a : chaque élève dont la famille le souhaite, pourra ainsi faire ses devoirs et apprendre ses leçons en obtenant toutes les précisions nécessaires.

Dominique Voynet : Les ZEP ne sont pas parvenues à assurer l’égalité scolaire dans des quartiers à la dérive économique, sociale... La réussite de tous et des élèves concernés par l’éducation prioritaire pose, de manière cruciale, la question de la refondation du collège pour tous ; en donnant plus à ceux qui ont moins. Je considère que 100 % des jeunes doivent disposer d’un minimum de savoirs correspondant au niveau actuel du programme de seconde pour ne pas être en situation d’analphabétisme moderne. Cela implique :

• De renoncer à toute sélection (comme en Finlande, meilleurs résultats européens) avant la fin de la seconde pour que chacun puisse construire son orientation à partir de ce palier. Les pays qui ont de meilleurs résultats n’utilisent pas le redoublement. Il ne se justifie que de manière exceptionnelle et ne correspond pas à un traite¬ment adéquat de la difficulté scolaire.

• De mettre à disposition des élèves, en plus des cours actuels, un volant variable d’heures pouvant aller jusqu’à 20% des heures de cours en effectifs réduits pour permettre à chacun de disposer d’un recours concret, et ce du cours préparatoire à la classe de seconde.

Les techniques pédagogiques, les moyens d’individualisation des apprentissages, l’utilisation des techniques des pédagogies nouvelles ont fait leur preuve. Il faut les utiliser et donner à chaque enfant les moyens de sa réussite. Le décrochage est la plaie de l’obligation scolaire et de la non différenciation des cursus. Il faut développer les classes relais, admettre une pluralité des formes d’apprentissage à côté de l’enseignement général. Il faut également améliorer la formation des enseignants, grâce à une formation continue équivalente à un an tous les dix ans [...].

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Par ailleurs, à la question n°3 (« S’agissant des conditions de travail et de rémunération, envisagez-vous de revaloriser les carrières des enseignants ? »), Ségolène Royal termine sa réponse par ces mots :

(...) Dans ce cadre, et parce qu’il n’y a d’École forte qu’avec des enseignants confortés, les possibilités de formation, les déroulements de carrière, les conditions de travail et, bien sûr, les rémunérations des enseignants devront faire l’objet d’une réflexion approfondie, en particulier pour les jeunes enseignants et les enseignants exerçant en zone d’éducation prioritaire.

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