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Les « Parcours de réussite » entre lycées

22 mars 2007

Extraits de « L’Expresso », le 21.03.07 : Robien et les jeunes

Alors que le ministre de l’éducation s’apprête à quitter ses fonctions, il est saisi d’une activité qui le pousse à multiplier les actions. Il n’y a pas un jour sans que les médias soient convoqués. Dernier exercice : le 21 mars G. de Robien signait la première convention "parcours de réussite".

Le "parcours" est un accord passé entre un lycée de centre vile (ici Saint Louis à Paris) et des lycées de banlieue afin d’inciter une poignée d’élèves banlieusards à tenter d’intégrer les CPGE de l’établissement. "La convention "Parcours de Réussite" implique une collaboration renforcée entre les équipes pédagogiques des lycées parties prenantes", écrit le ministère," pour faciliter l’accès des lycéens d’origine modeste aux classes préparatoires d’un établissement prestigieux. Elle prévoit notamment des dispositifs de tutorat et d’accompagnement de ces élèves de la classe de seconde jusqu’au terme de leur scolarité en lycée, classes préparatoires incluses".

Cette opération est présentée comme un élément de lutte contre les discriminations et un renfort pour l’égalité des chances. Elle nous amène à esquisser un bilan de l’action de Robien en faveur de la jeunesse.

En commençant par "l’égalité des chances", formule, comme l’a remarqué Philippe Meirieu, qui est venue occulter un principe républicain : celui du droit à l’éducation. Car plusieurs décisions de Robien l’ont mis à mal. On peut citer d’abord la création de l’apprentissage junior. Elle a de fait supprimé la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans pour les enfants des milieux populaires.

Ce sont les mêmes qui sont touchés par la baisse des moyens des établissements Zep et la prochaine sortie du dispositif d’une partie des établissements. Doit-on rappeler qu’ils sont également victimes de la nouvelle procédure "d’orientation active" en lycée ? Dès la seconde, le conseil de classe en optant pour telle première plutôt que telle autre obére de façon durable l’avenir de l’élève puisque la nouvelle procédure d’orientation risque d’orienter systématiquement les uns en Bts, les autres en Cpge ou en université. En instaurant des procédures d’orientation précoce, le ministre frappe les enfants des milieux populaires.

Or la particularité de la France au sein des pays riches c’est d’être le pays de l’Ocde qui compte le plus de jeunes qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni au travail, soit 15%. Bref, des jeunes déjà exclus.

"Le niveau réel d’un pays se mesure à l’attention qu’il accorde à ses enfants, à leur santé et à leur sécurité, à leur situation matérielle, à leur éducation et à leur socialisation, ainsi qu’à leur sentiment d’être aimés, appréciés et intégrés dans les familles et les sociétés au sein desquelles ils sont nés" affirmait récemment une étude de l’Unicef sur le bien-être des jeunes. Elle accordait à la France la 16ème place sur 21.

L’étude de l’ UNICEF (en anglais)

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Extraits du site du ministère de l’Education nationale, le 21.03.07 : Gilles de Robien signe la première convention "Parcours de Réussite" au lycée Saint Louis de Paris

Communiqué de presse - Gilles de Robien 21/03/2007

Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a signé la convention passée par cet établissement avec huit lycées de quartiers défavorisés des académies de Créteil et de Versailles.

La convention "Parcours de Réussite" implique une collaboration renforcée entre les équipes pédagogiques des lycées parties prenantes, pour faciliter l’accès des lycéens d’origine modeste aux classes préparatoires d’un établissement prestigieux. Elle prévoit notamment des dispositifs de tutorat et d’accompagnement de ces élèves de la classe de seconde jusqu’au terme de leur scolarité en lycée, classes préparatoires incluses.

Comme Gilles de Robien l’avait annoncé lors de son déplacement au lycée Michelet en novembre dernier, le Lycée Kléber de Strasbourg a également décidé de se mobiliser en partenariat avec des lycées de l’académie de Strasbourg pour mettre en place une démarche "Parcours de Réussite".

À l’occasion de la signature de cette convention, Gilles de Robien a donné la liste de plusieurs autres grands lycées comportant des classes préparatoires qui ont décidé de s’engager dans l’opération "Parcours de Réussite" pour renforcer l’accueil des élèves d’origine modeste.

Par ailleurs, lors du débat qui a eu lieu entre le ministre, les proviseurs des lycées concernés, les enseignants et les lycéens ou étudiants, ceux ci ont souvent évoqué les difficultés financières comme frein à leur choix d’études, tant pour le logement que pour le financement de leur scolarité.

Ce débat a donné l’occasion à Gilles de Robien de proposer la création d’un fonds de caution mutualisé. Celui-ci pourrait être financé par différents partenaires (Etat, collectivités locales, entreprises ou fondation d’entreprises) qui pourrait ainsi se porter caution pour des étudiants boursiers en ayant besoin pour avoir accès aux prêts bancaires.

Cette signature sera suivie d’un point presse.

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Extraits du site du ministère de l’Education nationale, le 22.03.07 : Première convention "Parcours de réussite"

Présentation du dispositif "Parcours de Réussite"

1 Le dispositif "Parcours de réussite"

Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche soutient une expérience innovante : la création de réseaux d’établissements autour des lycées Saint-Louis de Paris et lycée Kléber de Strasbourg. Chacun de ces deux lycées passe, dès cette année, une convention avec des lycées de quartiers sensibles de leur académie, afin qu’y soient repérés et accompagnés les meilleurs élèves.

Il s’agit de promouvoir les talents au cœur des quartiers : un tutorat, un examen attentif des dossiers de candidature dans les classes préparatoires des lycées Saint-Louis et Kléber, une garantie de logement en cas d’admission et un accompagnement personnalisé pendant les deux premières années d’études supérieures sera offert aux élèves de ces lycées.

2 Les 6 lycées partenaires du Lycée Saint-Louis

Robert Doisneau Corbeil Essonne ; Edmond Rostand Saint Ouen l’Aumône ; Voillaume Aulnay sous Bois ; Jacques Brel La Courneuve ; Alfred Nobel Clichy sous Bois ; Jean Renoir Bondy.

3 Les lycées candidats pour animer le dispositif "Parcours de Réussite" dans leur académie

Thuillier, Amiens ; Le Parc, Lyon ; Faidherbe, Lille ; Chateaubriand, Rennes ; Fermat, Toulouse ; Thiers, Marseille ; Blaise pascal, Clermont ; Champollion, Grenoble ; Poincaré, Nancy ; Clemenceau, Nantes ; Camille Guérin, Poitiers ; Chateaubriand, Rennes ; Roosevelt, Reims ; Hoche, Versailles .

Les boursiers en classes préparatoires aux grandes écoles :

 1995 : 9 745 (13,5 %)

 2000 : 12 361 (17,1 %)

 2005 : 13 685 (18,8 %)

 2006 : 16 512 ( 22,14 %) soit 2 827 de plus qu’en 2005.

Parmi les 16 512 sur 74 577 étudiants de CPGE il y a 8 346 étudiants de 1ère année et 8 166 étudiants de seconde année. Le taux de boursiers en CPGE atteint donc la valeur de 22,14 %

Protocole de partenariat pour l’ambition et l’égalité des chances

Le partenariat rassemble d’une part le lycée Saint-Louis, à Paris, spécialisé dans les classes préparatoires aux grandes écoles dont il représente les principales filières scientifiques et constitue l’un des pôles les plus importants, et les lycées Alfred Nobel (Clichy-sous-Bois), Edmond Rostand (Saint-Ouen-l’Aumône), Jacques Brel (La Courneuve), Jean Renoir (Bondy), Robert Doisneau (Corbeil-Essonnes), et Voillaume (Aulnay-sous-Bois), dont le projet est d’encourager et motiver leurs élèves de première et terminale scientifique à la poursuite d’études supérieures, en organisant l’accompagnement spécifique qu’ils jugent utile pour y parvenir, de manière coordonnée avec les dispositifs existants.

Les lycées partenaires conviennent de constituer un réseau de ressources, d’informations et d’échanges réguliers, de manière à créer un rapprochement entre les classes du second degré et les classes post-baccalauréat tel qu’il existe dans les lycées disposant des deux types de formation, permettant la connaissance des élèves et leur suivi, jusqu’à leur entrée dans une grande école ou à l’université.

L’objectif est de donner aux élèves de première et terminale scientifiques confiance dans leurs possibilités, d’encourager leur ambition et leur motivation, puis de les convaincre d’envisager plus nombreux des poursuites d’études supérieures favorables à leur réussite professionnelle et à leur développement personnel, soit dans les filières scientifiques des universités, soit dans les classes préparatoires aux grandes écoles puis dans les grandes écoles d’ingénieurs et de management.

Un dispositif de tutorat coordonné, faisant appel à des tuteurs étudiants de grandes écoles ou des universités, sera mis en oeuvre dans les classes de première et terminale et sera poursuivi auprès des élèves admis au lycée Saint-Louis dans une classe préparatoire aux grandes écoles M.P.S.I., P.C.S.I., B.C.P.S.T.-Vétérinaire ou E.C. (voie scientifique). Les chargés de mission, responsables de la coordination, règleront avec les lycées du projet, et en accord avec eux, les modalités et les principes du tutorat.

Ce tutorat s’adresse, en première et terminale, à des élèves volontaires qui s’engagent, sauf difficulté particulière, à poursuivre leur investissement au moins jusqu’au baccalauréat, qui sont d’un niveau suffisant en particulier dans les disciplines scientifiques et se sont inscrits auprès de leur professeur principal et de leur chef d’établissement, et sont en général boursiers ou disposent de ressources modestes. S’ils sont admis dans l’une des classes préparatoires aux grandes écoles du lycée Saint-Louis, le dispositif de tutorat est maintenu et participe de leur accompagnement.

Les lycées partenaires organiseront une demi-journée d’accueil et d’information sur les classes préparatoires aux grandes écoles, accueillie et prise en charge par le lycée Saint-Louis, des séances d’information dans les 6 lycées partenaires, et un système d’échange entre professeurs de ces établissements et le lycée Saint-Louis, en créant des groupes de correspondants.

Ils se donnent pour objectif commun, sur plusieurs années et avec comme première échéance la rentrée 2007 :

 d’augmenter le nombre d’élèves des lycées concernés admis dans les classes préparatoires aux grandes écoles en utilisant toutes les capacités disponibles, en particulier celles des lycées de proximité et celles du lycée Saint-Louis, sans négliger aucune autre, y compris dans d’autres filières qualifiantes à un niveau élevé ;

 de faire accéder un plus grand nombre d’élèves boursiers de l’enseignement supérieur dans les classes préparatoires aux grandes écoles ;

Les candidats participeront à la procédure de recrutement dans les conditions ordinaires de manière à bénéficier d’une appréciation équitable de la qualité de leur dossier et d’obtenir l’affectation correspondant au mieux à leurs chances de réussite.

Le lycée Saint-Louis s’engage à assurer le logement en internat des élèves boursiers des établissements partenaires, admis dans l’une de ses classes, ou à défaut, en partenariat avec le CROUS, dans des conditions de proximité et d’accueil collectif satisfaisantes.

Il s’engage également à accompagner ces élèves sur les deux années de formation, en vue des concours d’entrée dans les grandes écoles, et à mettre en place en particulier les dispositifs pédagogiques suivants, ouverts à l’ensemble des élèves du lycée dont les conditions sociales et le parcours scolaire correspondent aux mêmes caractéristiques :

 permanences d’accueil assurées par les professeurs volontaires de première année ;
 séances d’interventions ponctuelles, en particulier en début d’année, pour des mises au point sur les bases des enseignements, par des professeurs volontaires de première ou seconde année ;

 organisation d’études permettant le travail personnel ou en groupe, accompagnées de professeurs volontaires de première ou deuxième année ou de professeurs chargés des interrogations orales.

Ces dispositifs d’accompagnement seront mis au point pour la rentrée 2007 ; ils feront l’objet d’une information au sein du lycée Saint-Louis.
Les dispositifs d’accompagnement feront l’objet de financements spécifiques sollicités et mis en œuvre par le lycée Saint-Louis dans le cadre de la mission qui lui est confiée.

Ce protocole est renouvelable annuellement par tacite reconduction pour une durée de quatre ans. Des points d’étape seront établis chaque année, pour une évaluation globale en octobre 2011.

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