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Soutien scolaire dans le RAR d’Asnières-sur-Seine

16 mars 2007

Extraits du « Monde », le 16.03.07 : Un collège d’Asnières, pionnier en matière de soutien scolaire

« Démocratie, oligarchie, tyrannie, les Phocéens..." Dos courbés sur leurs copies, ils ont l’attitude de tous les collégiens face à une dictée. Seul leur nombre étonne : quatre élèves perdus dans cette salle du collège André-Malraux à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Deux filles, deux garçons, tous redoublants de sixième, qui bénéficient d’un soutien scolaire personnalisé

Doté de moyens supplémentaires grâce à son label "ambition réussite" (lancé dans la foulée de la crise des banlieues), cet établissement bénéficie, en plus, à l’instar de la plupart des collèges des Hauts-de-Seine, de mesures d’accompagnement scolaire financées par le département. Depuis deux ans, Nicolas Sarkozy, président du conseil général, a mis en place ce qu’il préconise à l’échelle nationale, dans son programme présidentiel. Ségolène Royal, elle, propose que les professeurs assurent un soutien scolaire gratuit individualisé.

Au collège André-Malraux, on fait du sur-mesure ou presque, concocté par Jocelyne Voitel et ses deux assistantes pédagogiques. Professeure des écoles, cette enseignante chevronnée a quitté une école élémentaire des beaux quartiers d’Asnières pour tenter l’aventure de l’éducation prioritaire.

Depuis la rentrée 2006, professeure dite "référente" dans le seul collège "ambition réussite" du département, elle essaie de remettre sur les rails des élèves en grande difficulté scolaire. "Donner du sens, mettre en confiance, redonner le goût du travail" : pas de miracles, mais des petits pas pour combler les lacunes. A la place de leurs cours d’histoire-géographie, ces élèves viennent en soutien travailler leur français. "Rajouter des heures dans leur emploi du temps ne servirait à rien, explique Mme Voitel. Mieux vaut leur faire faire du français mais d’une autre façon, via l’histoire par exemple."

Ce travail personnalisé est l’un des nombreux dispositifs de soutien scolaire de ce collège de 830 élèves, dont la majorité sont issus de milieux défavorisés des cités du nord d’Asnières.

Le collège André-Malraux propose une palette d’heures de soutien ou d’études surveillées du soir. "Le cumul des dispositifs n’est pas un gage de résultats, considère le principal du collège, Nicolas Renard. Vous pouvez dégoûter encore plus un collégien en échec scolaire en lui proposant une aide mal adaptée." Aïcha Allaoua, principale adjointe, suit plus particulièrement les programmes financés par le conseil général. Deux soirs par semaine, le collège propose aux volontaires des études encadrées par un enseignant, pendant lesquelles, de 17 h 45 à 19 heures, les élèves font leurs devoirs.

Regain de confiance

"La première année, les parents étaient très demandeurs, nous avions beaucoup d’élèves et peu d’enseignants pour les encadrer. Les groupes étaient trop grands ; certains collégiens, peu motivés, perturbaient les études, témoigne la principale adjointe. Nous avons donc beaucoup insisté, cette année, sur l’implication de l’élève. Les candidats se sont réduits comme peau de chagrin, quatre élèves volontaires en moyenne par classe. Après une réunion avec les parents, nous avons réussi à stabiliser les effectifs." Au total, 150 élèves environ fréquentent soit les études encadrées, soit les "études objectif lycée", proposées aux élèves de troisième qui ont besoin d’un coup de pouce pour entrer au lycée.

Rémunérés en heures supplémentaires (environ 27 euros brut par heure), les enseignants ne se sont pas vraiment rués pour participer à ces dispositifs du conseil général. Une quinzaine d’enseignants ont répondu à l’appel.
Les équipes restent modestes. "Nous ne nous attendons pas à voir notre taux de réussite au brevet augmenter significativement, reconnaît M. Renard. Le nombre d’élèves qui suivent le programme objectif lycée est trop faible pour avoir des conséquences visibles. Mais individuellement, il peut se produire des déclics, un regain de confiance."

Catherine Rollot

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