> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Generalites (Positions politiques) > Ségolène Royal : il ne s’agit pas de supprimer la carte scolaire

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Ségolène Royal : il ne s’agit pas de supprimer la carte scolaire

1er mars 2007

Extraits du « Monde » du 01.03.07 : Mme Royal : "Les enseignants ont été suffisamment accablés de réformes"

« Le monde enseignant a soif de reconnaissance » et c’est là sa "demande la plus pressante" : tel est le premier constat dressé par Ségolène Royal dans un entretien accordé au Monde de l’éducation du mois de mars. La candidate PS se propose de "mettre fin à la spirale dépressive" qui imprègne "la société", mais dont l’effet est "plus inquiétant" lorsqu’il touche les enseignants
Mme Royal avait déjà annoncé lors de son discours du 11 février à Villepinte qu’elle entendait mettre l’éducation "au cœur de tout et en avant de tout". Dans l’entretien, elle réaffirme cette priorité et précise que "ce n’est pas là qu’on fera des économies".

"Je refuse, ajoute-t-elle, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite que propose la droite." Sachant que beaucoup d’enseignants n’ont pas oublié ses propos prônant les "35 heures" pour les enseignants de collège - dans une vidéo diffusée sur l’Internet en novembre 2006 -, MmeRoyal ne commente pas cet épisode, mais s’exprime sur le fond : "S’agissant du temps de travail des enseignants, ils font 35 heures et même souvent davantage. La question n’est donc pas celle de leur temps de travail, mais de l’amélioration de leurs conditions de travail, qui influencent largement la transmission des savoirs et la réussite scolaire." Elle souhaite qu’il "devienne possible lorsqu’un établissement est construit ou rénové" que les enseignants disposent d’ordinateurs et de bureaux dans leur établissement.

La candidate s’explique aussi sur le soutien scolaire : "Je préfère que cette aide soit maintenue dans le cadre scolaire, que l’Etat paie ces heures et assure un service gratuit pour les élèves plutôt que de voir se développer un marché du soutien scolaire payant. Je préfère que les enseignants qui font du soutien scolaire puissent le faire au sein de l’éducation nationale en étant rémunérés par l’Etat, plutôt que dans un cadre privé." Elle veut que le soutien individualisé dispensé par des "répétiteurs", dont elle avait parlé à Villepinte, "soit effectué prioritairement par des enseignants rémunérés, car ils sont assurément les mieux placés pour le faire". Toutefois, indique-t-elle, "on ne peut pas l’imposer" car "beaucoup d’enseignants ne sont pas demandeurs".

Ségolène Royal n’entend pas non plus imposer la bivalence (enseignement de deux matières par un professeur) : "Je suis contre. Les enseignants ont été suffisamment accablés de réformes. Il faut arrêter de perturber le système." De même, au terme d’autonomie, "un mot ambigu et qui fait peur", elle préfère ceux "de liberté pédagogique, de droit à l’expérimentation, de valorisation du travail en équipe en dotant chaque établissement d’heures qui y seraient consacrées". Elle veut "valoriser toutes les initiatives qui naissent des savoir-faire des enseignants" et estime qu’il "faut aller très loin dans l’expérimentation".

Contrairement aux intentions qui lui étaient prêtées en ce domaine, elle se déclare également opposée à davantage de décentralisation dans l’éducation et souligne que "c’est à l’Etat de compenser les inégalités scolaires". Enfin, sur la carte scolaire, elle précise sa pensée : "J’ai évoqué l’idée d’un choix entre deux établissements et certainement pas la fin de la carte scolaire", dit-elle.

Luc Cédelle

-------------------

Extraits du site « VousNousIls », le 01.03.07 : Royal : soutien individualisé assuré "prioritairement" par les professeurs

Ségolène Royal souhaite que le "soutien individualisé" qu’elle propose pour les élèves soit "effectué prioritairement par des enseignants rémunérés", dans un entretien au Monde de l’éducation à paraître mercredi.
"S’il n’y a pas assez de volontaires, les répétiteurs pourront être aussi des étudiants dotés d’une formation", ajoute la candidate socialiste à la présidentielle, qui préconise dans son "pacte" d’"organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs".

Le deuxième adulte qu’elle suggère dans les classes où c’est "nécessaire" est "bien sûr" un professeur, précise Mme Royal. "Cela commence d’ailleurs à se faire", note-t-elle, "à travers la co-intervention dans les classes : deux professeurs de la même discipline interviennent ensemble".
"L’ordre juste, c’est de donner à l’école les moyens de fonctionner, d’évaluer ses pratiques en contrepartie de nouvelles libertés pédagogiques", estime par ailleurs l’ancienne ministre déléguée à l’enseignement scolaire, qui considère qu’"il faut aller très loin dans l’expérimentation".

Comme on lui demande si la réforme de la carte scolaire qu’elle propose concerne également le secteur privé, elle juge qu’"il va falloir trouver une solution pour intégrer le privé à la réflexion sur la lutte contre l’échec scolaire". "Ce sont des établissements sous contrat, donc cela me paraît tout à fait normal", dit-elle.

La candidate, qui juge "intéressante" l’idée que "les enseignants qui enseignent dans les quartiers difficiles disposent s’ils le souhaitent d’un logement gratuit qui leur permette d’habiter le quartier", se dit par ailleurs opposée à la "bivalence" (enseignement de deux matières par un même professeur) et à un renforcement de la décentralisation dans l’éducation.

------------

Extraits du site « TV5 », le 01.03.07 : AC le feu : pourquoi je signe ? Pourquoi mes réserves ?

Accords

J’ai souhaité m’associer au contrat du collectif proposé par AC LE FEU et le signer.

Je le fais car je connais le rôle éminent tenu par ce mouvement pour aider à rendre visible la question sociale majeure pour la France de la solidarité avec les quartiers populaires et leurs habitants.

Je le fais car leur travail concrétisé par ce document est considérable et rejoint beaucoup des engagements de ma campagne.

Certaines formulations ou certaines mesures diffèrent de celles qui figurent dans mon Pacte présidentiel. Elles ne modifient toutefois pas l’économie générale d’un document dont je partage les orientations.

J’ai donc décidé de marquer mon engagement sur ce contrat et sur l’essentiel de ses propositions, soit que leur objectif, soit que leur dispositif corresponde aux préoccupations auxquelles j’ai entendu répondre dans mon Pacte présidentiel.

Je ne souhaite en revanche pas retenir certaines mesures, mais je suis prête à en débattre et à en discuter, soit sur la méthode, soit sur le fond. AC LE FEU en rendra compte à ses adhérents et aux habitants des quartiers :

Nous aurons dans les jours, les mois et les années qui viennent de nombreuses occasions de nous rapprocher, de faire le bilan de nos engagements réciproques au service d’une cause qui nous est totalement, complètement, et absolument commune.

Réserves

(...)

Education

L’essentiel converge avec le Pacte présidentiel (mesures n°22 à 35). Les réserves portent sur les quelques orientations différentes ou plus précises que j’ai retenues dans mon Pacte présidentiel :

 la scolarité obligatoire non pas jusqu’à 18 ans, mais à partir de 3 ans, avec la mise en place d’un service public de la petite enfance (mesure n°23).

 le nombre d’élèves limité à 17 par classe en CP-CE1 dans les ZEP (mesure n°25).

 la dotation aux établissements par élève en difficulté sera portée à un niveau supérieur à 25% de la dotation ordinaire (mesure n°25).

(...)

Répondre à cet article