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« Piètre bilan » d’Ambition réussite pour le SNES

17 janvier 2007

Extraits du site du SNES, le 17.01.07 : "ambition réussite" : un piètre bilan

Publié le : 15 janvier 2007

"Ambition réussite" : un piètre bilan

Un trimestre après la mise en oeuvre de la réforme des ZEP, toutes les craintes qu’avaient exprimées le SNES sont confirmées, voire renforcées.

Plutôt que de répondre aux besoins réels des établissements concernés, des écoles aux lycées, le ministère a choisi de recentrer sa politique sur un très petit nombre d’établissements, abandonnant progressivement tous les autres, qui cumulent pourtant des difficultés sociales parfois tout aussi importantes.

Dans les EP1, les postes d’enseignants référents ont été implantés par redéploiement sur le dos de tous les collèges (suppression d’une demi-heure par classe de 5ème et de 4ème). Les projets de réseau et les profils de ces enseignants ont été le plus souvent élaborés par les comités exécutifs dans la plus grande opacité, sans consultation ni avis des personnels. L’utilisation des moyens « supplémentaires » a donc rarement répondu à leurs attentes (effectifs de classes moins lourds, travail en petits groupes, temps de concertation dans le service). Faute de candidats en nombre suffisant, les rectorats ont affecté sur ces postes de nombreux enseignants non volontaires, notamment TZR et parfois même débutants.
Les 3000 assistants pédagogiques promis sont loin d’avoir été tous recrutés. Les équipes pluriprofessionnelles sont rarement au complet, en dépit des promesses.
Les témoignages recueillis dans les collèges EP1 font souvent état d’une très forte dégradation du climat dans l’établissement (missions floues des référents, multiplication non pertinente des réunions, coordination difficile avec les assistants pédagogiques, effet contre-productif des PPRE avec la multiplication des intervenants...).

Dès le départ, le SNES a condamné cette réforme qui fait éclater la carte de l’éducation prioritaire, cantonne les élèves de milieux populaires aux savoirs peu exigeants et formateurs du socle commun, devenu le seul " objectif cible ", et vise à faire des réseaux EP1 le territoire de toutes les déréglementations. Dans un contexte où le concept "d’égalité des chances" irrigue tous les discours du gouvernement, cette réforme rend explicite tout ce que la loi Fillon n’osait véritablement avouer tout en le programmant : un véritable renoncement à l’ambition pour tous. Il ne s’agit plus d’assurer la réussite de tous les élèves, mais de viser seulement la " mixité des élites " en permettant aux collégiens jugés "méritants" de contourner la carte scolaire et de choisir leur lycée.

Pour le Ministère, la politique de l’éducation prioritaire se réduit aux seuls EP1 : la dernière édition de « l’Etat de l’Ecole » par exemple ne fait plus aucune référence aux autres établissements de l’éducation prioritaire. La distinction, introduite par le dernier rapport de l’IGEN (et reprise par le projet de circulaire de rentrée 2007) entre les EP1 qualifiés de « territoires prioritaires » et les autres établissements (seulement à « publics prioritaires ») indique que ces derniers ne seront plus accompagnés à hauteur des besoins puisqu’ils doivent rentrer dans le droit commun. On constate d’ailleurs que le Ministère tarde à rendre publique la liste des EP2 et EP3.

Le SNES revendique une véritable relance de l’éducation prioritaire, sans redéploiement, qui garantisse une réelle ambition pour tous les élèves en améliorant leurs conditions d’études et les conditions de travail des personnels.

Paris, le 15/01/2007

Contacts :

Monique Daune 06 85 20 88 75

Bruno Mer 06 19 53 53 65

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