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L’éducation prioritaire dans « Le Café pédagogique » de décembre

16 décembre 2006

Extraits du « Café pédagogique » n°78, de décembre 2006 : Pédagogie

Extraits du Café pédagogique 1 /4 et 2/4

Français : Lire de Toulouse à Pantin

Ce défi lecture fait travailler ensemble deux classes de 6ème, du
collège Lavoisier de Pantin au collège Lamartine de Toulouse, en
utilisant un blog. Les élèves présentent leurs lectures et échangent
leurs critiques. Le projet leur apprend aussi les droits et devoirs
de l’internaute.

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Enseigner dans les écoles de la périphérie

" Les nouveaux enseignants sont majoritairement nommés dans des
établissements où sont massivement scolarisés un grand nombre
d’élèves de milieux populaires, souvent en difficulté scolaire. Or
des recherches existent qui s’interrogent sur les effets socialement
discriminants des pratiques pédagogiques et didactiques. La
conférence de consensus que nous proposons vise à aider les
formateurs à intégrer au processus de formation des nouveaux
enseignants (en formation initiale et en accompagnement des
néotitulaires), mais aussi aux dispositifs de formation continuée
pour les enseignants plus anciens mis eux aussi à l’épreuve de
publics hétérogènes, les données issues de ces recherches". Le Centre
Alain Savary de l’INRP et les services de formation des IUFM de
Créteil et Versailles organisent le 24 janvier une conférence de
consensus destinée à faire le point sur ces questions.

L’événement aura lieu à Paris. Cinq conférences sont proposées :
Jean-Yves Rochex sur les politiques ZEP-REP, Marc Demeuse sur
l’éducation prioritaire dans différents pays, Alain Mercier sur un
point de vue de didactique comparée, Dominique Bucheton sur
l’enseignement du français en "milieux difficiles" et Marie-Lise
Peltier sur les mathématiques en "milieux difficiles".

Retour sur l’article sur la journée de septembre 2006

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"Quoi de neuf" en éducation prioritaire ?

"Les zep sont-elles solubles dans les moyens ? Bien des organisations
syndicales ont l’habitude de privilégier les moyens... à plus forte
raison quand on aborde le problème des Zep. On entend même parler de
« démantèlement » de l’éducation prioritaire. Le Sgen-CFDT ne
dissocie pas la question des moyens de celle de leur utilisation"
"Quoi de neuf ?", la nouvelle revue du Sgen Cfdt des académies de
Créteil et Versailles consacrée aux zep, affiche son identité.

Mais la revue propose aussi de nombreux reportages dans les
établissements. Ainsi elle jette un regard contrasté sur la mise en
place des "professeurs référents" dans les réseaux ambition réussite.
Si à Bobigny, "l’administration du collège a beaucoup insisté pour
que la collègue d’anglais postule, elle a fini par dire oui. Quant au
collègue de techno en carte scolaire, c’était le seul moyen de
rester", à Saint-Denis "le professeur référent a mis en place une
progression commune, il a du temps pour des actions pédagogiques. Il
suit beaucoup les jeunes. Sa contribution est très appréciable pour
les nouveaux".

"Quoi de neuf ?" nous fait connaître Laïla Hafid, stagiaire à
Colombes, Dominique Belleteix en collège à Colombes ou Kathy Tran Van
Tam, directrice en maternelle à Bonneuil. Autant de regards précieux
et nuancés sur des chemins de vie et la réalité des Zep. Une nouvelle
revue dont la lecture s’impose.

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Quelles politiques pour les zones prioritaires ?

Le "Manifeste" lancé par les enseignants de l’Observatoire des zones
prioritaires (OZP) vient heureusement réveiller un débat éducatif
entraîné ces derniers jours vers des débats qui tiennent plus du
comptoir que de la chaire universitaire.

L’OZP pose avec raison la question du pilotage du système éducatif.
Il a d’autant plus raison de le faire qu’une sorte de fatalité
abandonner la question sociale à elle-même dans le pays. Il n’est pas
certain que le dur réveil de novembre 2005 suffise à impulser
durablement ce souci social qui manque singulièrement à nos
dirigeants. Inutile de rappeler que la loi Fillon "personnalise" les
difficultés sociales.

L’OZP a raison également de rappeler que certains établissements zep
obtiennent des résultats très supérieurs à d’autres et même à des
établissements de centre ville. On peut, par exemple, citer des
collèges de l’académie de Nantes où, selon une brochure académique,
"des collèges présentant des taux de PCS défavorisées supérieurs à la
moyenne académique figuraient parfois dans le peloton des
établissements où les élèves réussissaient bien, voire très bien les
tests d’évaluation. Là où une forme de fatalité sociale aurait laissé
attendre des résultats faibles, on se trouvait au contraire face à de
véritables réussites scolaires, en français comme en mathématiques".
Et l’OZP indique justement qu’une clé du succès c’est l’existence
d’équipes enseignantes stables et communicantes. Un des points
positifs du plan Ambition réussite lancé par Gilles de Robien l’année
dernière est justement, grâce aux crédits d’heures du "professeur
référent", de faciliter le fonctionnement d
e ces
équipes là où elles existent. Il s’est par contre avéré incapable de
les faire apparaître ailleurs.

Faut-il pour autant s’en tenir au programme de l’OZP ? L’Observatoire
est parfois moins convaincant.

Ainsi peut-on omettre dans les difficultés des zep celles qui sont
générées par les établissements eux-mêmes ? Agnès van Zanten, dans
L’école de la périphérie, a montré comment,par exemple, les
établissements zep étaient amenés pour garder une certaine mixité
sociale à hiérarchiser leurs classes et de fait à créer à côté d’une
classe "d’excellence",marquée par des options spéciales, des classes
faibles où se regroupent les difficultés.

Doit-on également écarter, comme le dit l’OZP, l’effet lié à la
taille des classes ? Si certains travaux vont en ce sens, d’autres
concluent en sens inverse. C’est le cas des travaux de Thomas
Piketty, visés par l’OZP, mais aussi d’études plus anciennes comme
celles du programme Star aux Etats-Unis. Elles concluent sur
l’intérêt des classes çà effectif réduit pour relever les résultats
scolaires. Disons que cela peut être au moins une condition minimum
pour une éducation nationale qui se soucierait pas uniquement des
filières d’excellence mais aussi des enfants des classes défavorisées.

Et nous revoilà dans la question sociale. Car si l’OZP se soucie de
pédagogie, au point de penser, probablement avec raison si on en juge
par l’histoire de l’éducation, que ce sont justement les zep qui
peuvent faire avancer l’Ecole dans son ensemble, on ne saurait
retirer à la question de l’inégalité scolaire ses déterminants sociaux.

Dans "Améliorer l’école (PUF 2006), Marie Duru-Bellat montre "le
développement (de l’enfant) est social dès la première heure, avec
pour conséquences que les pratiques éducatives parentales exercent
une forte influence. Or ces dernières portent la marque des
inégalités matérielles ou culturelles qui caractérisent les
familles". Ce sont aussi les choix et les stratégies familiales qui
creusent les écarts sociaux. Marie Duru-Bellat a beau jeu de rappeler
que, au secondaire, "les enfants de milieu populaire visent moins
haut que leurs camarades de milieu plus favorisé" et que "les élèves
de milieu populaire fréquentent les (établissements) les moins
efficaces". Ce qui l’amène logiquement à proposer, pour lutter contre
les inégalités, "des politiques dépassant le cadre de l’école, pour
rendre les familles moins inégales".

Rien ne semble donc pouvoir se faire sans un effort de justice
sociale qui dépasse l’Ecole. Celle-ci, et l’exemple assez réussi du
programme anglais "Excellence en ville" le montre également, a besoin
d’un pilotage effectif et de marges de manoeuvre en termes d’équipe
et de moyens sur le terrain.

Or on voit bien que le modèle de l’école traditionnelle arrive en fin
de course et que celui de grand-père, qu’on essaie de nous convaincre
d’utiliser, n’apporte pas de réponse. En zep comme ailleurs il faut
sans doute concevoir une nouvelle école. Il n’y a pas lieu d’opposer
la question des moyens et celle du pilotage. La République devra à la
fois mettre de réels moyens dans les zep et oser la réforme scolaire.
nantes

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Dans un Manifeste, l’OZP plaide pour davantage d’équipe en ZEP et non davantage de moyens

"Donner le meilleur est plus important que donner plus" affirme l’OZP
(Observatoire des zones prioritaires), une association qui regroupe
des enseignants et cadres éducatifs des zep. L’affirmation résume la
pensée de l’OZP : il faut mettre de l’argent dans le fonctionnement
et la formation des équipes enseignant en zep plutôt que dans
l’allègement des effectifs élèves.

Estimant "qu’il faut tirer les leçons de 25 ans d’expérience", l’OZP
estime que " dans les zones où il n’y a pas de projet local adapté,
inter degrés et partenarial, la réduction des effectifs par classe
n’entraîne pas à elle seule de progrès décisif, contrairement aux
conclusions de certaines études. Des mesures dérogatoires de gestion
des ressources humaines sont nécessaires pour garantir la présence,
dans les territoires les plus en difficulté, d’équipes capables de
travailler collectivement autour d’un projet. Ces équipes ont plus
besoin de temps et d’accompagnement que de primes compensant la
pénibilité du travail. Resserrer l’éducation prioritaire, ce n’est
pas d’abord concentrer les moyens budgétaires, c’est garantir aux
territoires très défavorisés que, grâce à un dispositif dérogatoire,
des pratiques susceptibles de réussir y seront mises en oeuvre".

Pour l’OZP, " Il faut généraliser les pratiques pédagogiques qui ont
réussi dans certaines ZEP et développer une véritable innovation
pédagogique pour que les besoins spécifiques de tous les élèves
soient mieux pris en compte. Il s’agit de développer le travail en
équipe et une démarche de projet, en particulier pour enseigner à des
groupes hétérogènes ; former l’ensemble des équipes à l’analyse de
pratiques, à l’évaluation, au travail en partenariat ; placer des
projets culturels forts au cour des apprentissages, à l’opposé de
tout repli frileux sur les apprentissages fondamentaux ; faire vivre
des dispositifs pédagogiques tels que les cycles à l’école primaire,
les Programmes Personnalisés de Réussite éducative (PPRE), les
Itinéraires de Découverte, etc.", toutes choses qui relèvent
davantage d’un changement de perspective pédagogique que de moyens
supplémentaires.

L’OZP appelle à différencier les zep. " Une action encore beaucoup
plus radicale que celles proposées ci-dessus sera nécessaire dans les
quelques territoires très peu nombreux où tout est réuni pour que
l’exclusion sociale, la grande pauvreté et maintenant les clivages
ethniques se transmettent de génération en génération. Dans ces
territoires en détresse, que l’OZP nomme Sites Urbains Prioritaires
en Education (SUPE), c’est l’ensemble de l’équipe pédagogique qui
pourra être constituée par rassemblement autour d’un projet. La
contribution de la politique de la Ville y sera décisive".

Ainsi pour l’OZP, les zep pourraient devenir une sorte de laboratoire
pour l’éducation nationale où se prépareraient des réformes pour
l’ensemble de l’Ecole.

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La situation scolaire continue à se dégrader en ZUS

" En ce qui concerne les indicateurs de réussite scolaire, le
pourcentage d’élèves en retard de deux ans ou plus en 6e, a diminué
dans les mêmes proportions dans les collèges en ZUS et dans ceux
situés hors de ces quartiers. Par contre, les écarts se sont creusés
au détriment des ZUS pour la plupart des autres indicateurs, qu’il
s’agisse, du devenir des élèves de 3e qui avaient été orientés vers
une seconde professionnelle, de la proportion d’élèves redoublant la
seconde ou du taux de réussite au brevet en 2004-2005, nettement plus
faible dans les collèges des ZUS, avec près de 13 points d’écart par
rapport aux autres collèges. Pour ce dernier indicateur, l’écart de
réussite entre filles et garçons, en faveur des premières est
particulièrement net en ZUS". Le rapport 2006 de l’Observatoire
national des Zones urbaines sensibles (ZUS), les quartiers les plus
défavorisés de France, montre quela situation scolaire ne s’améliore pas.

Les Zus sont caractérisés par des enseignants plus jeunes et une
spécialisation renforcée des classes post-bac vers les STS. En lycée,
la proportion d’élèves orientés vers la série S a encore baissé en
2004-2005 alors que les redoublements en fin de seconde ou les
orientations en L.P. augmentent.

La situation sociale ne s’améliore pas non plus. " Sur l’année 2005,
le taux de chômage dans les ZUS est plus de deux fois supérieur à
celui des autres quartiers. Il atteint ainsi 22 %, soit une
progression d’environ deux points par rapport à 2003, alors que le
niveau du chômage est resté sensiblement stable dans les autres
quartiers des villes comportant une ZUS (10,5 % en 2005). Sur cette
période, le « surchômage » dans les ZUS tend donc à s’accentuer, mais
cette aggravation ne concerne en fait que la population masculine de
moins de 50 ans, et parmi celle-ci davantage les moins de 25 ans que
les plus âgés, alors qu’elle semble épargner la population féminine".

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La rédaction du Café

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