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Egalité femmes-hommes : un numéro spécial du Café pédagogique pour la journée du 8 mars
Se mobiliser le 8 mars pour l’égalité femmes-hommes, pour l’éducation à l’égalité et pour l’égalité professionnelle. Et si l’égalité venait par la revalorisation de métiers majoritairement exercés par les femmes, comme le métier de professeur.e et tous les métiers ? Si le ministère de l’Education nationale pouvait donner le ton, devenir pilote et un modèle dans ce chantier d’éducation à l’égalité, histoire d’aligner théorie à enseigner et pratique professionnelle. D’ailleurs… la revalorisation salariale est une des urgences d’un métier en crise et déserté. S’il fallait encore le rappeler…
Un rapport de la Cour des Comptes accablant
« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l’école au marché du travail » titrait le rapport de la Cour des comptes il y a quelques semaines. Le rapport de la Cour des comptes du 27 janvier 2025 épinglait la « volonté d’affichage politique » de la politique d’égalité femme-homme, parlant d’un « un portage politique en trompe-l’œil et d’un pilotage interministériel défaillant ». Selon les rapporteurs, l’égalité entre les filles et les garçons est « partout et nulle part », malgré des crédits ayant presque triplé depuis 2017, et « nécessite un portage politique plus fort ». Le rapport souligne le paradoxe suivant : « Plus diplômées que les hommes, les femmes n’accèdent pourtant pas aux postes et aux métiers les mieux considérés et les plus rémunérateurs ».
L’égalité dans l’Éducation nationale : peut mieux faire
Au chapitre des inégalités salariales, l’Éducation nationale n’est pas une exception avec une représentation inégale des femmes dans les postes de direction, des temps partiels et des emplois précaires davantage pour les femmes. Les défis ne manquent pas pour le ministère de l’Éducation nationale. Les femmes perçoivent en moyenne 10 % de moins que les hommes. Elles ont non seulement moins accès aux fonctions de direction comme à l’agrégation, mais elles ont moins de primes, moins d’heures supplémentaires, moins de part de pactes. Elles sont également plus représentées dans les emplois plus précaires ou de catégories inférieures. Les AESH sont à 93% des femmes.
Des défis nombreux pour le ministère de l’Éducation nationale
Autocensure des filles, orientation genrée des filles et des garçons que la réforme du baccalauréat a encore accentuées en 2018 restent des freins à l’égalité femme-hommes.
Les garçons réussissent mieux en mathématiques dès le CP, les choix d’orientation restent empreints de stéréotypes et ont des effets sur les métiers et responsabilités futurs.
Selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « la part des femmes inscrites dans les filières universitaires de lettres et sciences humaines est de 70 %, contre 44 % dans les formations scientifiques. Seulement 29 % suivent des formations d’ingénieurs. Cependant, elles sont 67 % dans les formations de santé et 66 % en sciences de la vie, de la santé, de la terre et de l’univers » en 2022-2023.
Les attaques réactionnaires qui menacent l’égalité femmes – hommes et les droits des femmes
Et tout cela, c’est sans compter les attaques réactionnaires contre les droits des femmes qui menacent l’égalité à travers le monde avec la montée de l’extrême-droite. En France, également, les attaques et idéologies conservatrices et réactionnaires remettent en question l’égalité comme l’ont mis en lumière les attaques contre le programme d’EVARS. Un communiqué intersyndical (FSU, CGT, UNSA, SGEN-CFDT, SUD) dénonce la « progression des idées masculinistes qui menacent [les] droits et le fémonationalisme qui détourne [les] luttes à des fins xénophobes, racistes et LGBTphobes ».
Or, à la vue des chiffres des enfants victimes de VSS, ou encore des enfants exposés aux images pornographiques, l’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité apparaît plus que jamais nécessaire. La question de l’égalité, de la lutte contre les VSS et le sexisme est un enjeu de société, une question culturelle, de vie en société entre les hommes et les femmes, comme l’a mis en lumière le procès Pélicot ou le montre de manière plus ordinaire et quotidienne la répartition des tâches domestiques. Ou encore le choix des mères plus que de celui des pères pour s’occuper des enfants à leur naissance, comme le montrent leurs carrières ou l’écart des salaires, avec des effets tout au long de la vie, avec des pensions inférieures pour les femmes.
Djéhanne Gani
Le rapport de la Cour des Comptes
Dans Le Café pédagogique :
Et si l’Education Nationale, très féminisée, ouvrait le chemin vers plus d’égalité ?
Une langue plus égalitaire, pour une société plus égalitaire
A la une
Pour en finir avec les inégalités salariales de genre
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Extrait de cafepedgogique.net du 07.03.25
Sur le site OZP :
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[la sous-rubrique Egalité filles-garçons, Evars (une sélection d’articles généraux)
Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur, édition 2025
Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur, édition 2025 met en évidence des différences en matière de parcours et de réussite, de choix d’orientation et de poursuite d’études entre filles et garçons, qui auront des incidences ultérieures sur l’insertion dans l’emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes. Il en va de même concernant le sentiment de confiance et la perception du climat scolaire.