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Selon une enquête du Snes, un quart seulement des collèges ont mis en place les groupes de niveau. Les effets négatifs du dispositif, notamment sur l’inclusion, le soutien et les options (Le Café, ToutEduc)

22 novembre 2024

1 collège sur 4 a mis en place des groupes de niveaux

Quels sont les effets de la réforme des groupes de niveau-besoin dans les collèges et dans quelles proportions et selon quelles modalités a-t-elle été effectuée ? Le SNES publie les résultats de sa deuxième enquête sur l’application de la réforme et ses effets dans les collèges. Le ministère a annoncé la phase 2 de la Réforme et son élargissement aux classes de 4e et 3e. Selon une enquête du SNES toujours ouverte aux personnels publiée le 19 novembre 2024, ce sont 26% des collèges qui ont mis en place des groupes de niveau, la formule du regroupement par niveau (homogène) n’a donc pas été retenue massivement par les établissements. Le syndicat souligne et alerte sur les effets négatifs de cette réforme. Pour le SNES, la « grande diversité d’organisation […] sonne comme un échec pour le ministère ».

Une mesure de tri rejetée

La mesure-phare de la réforme du Choc des savoirs n’a pas été appliquée dans sa formule présentée par le ministre Gabriel Attal en 2023. Depuis cette présentation, et le rejet de la communauté éducative dans son ensemble, la formule « groupe de besoin » a a été retenue par le ministère. Cependant, le SNES-FSU regrette une progression des formes de tri scolaire (au moins 50 % des collèges), mais « dans au moins 44 % des établissements, le tri n’est pas appliqué dans les établissements. C’est un camouflet pour le ministère. La mobilisation de la profession contre cette réforme, même là où elle n’a pas pu aboutir, a été très soutenue » révèle l’enquête. Le syndicat relève la disparité géographique, qui peut être liée aux positions des DASEN et aux mobilisations locales.

Dans 77% des cas, des groupes hétérogènes mis en place grâce à la mobilisation des personnels

« À la veille de l’Acte 2 de la réforme du « choc des savoirs » , il faut se souvenir que la mobilisation des personnels est souvent efficace, d’autant plus quand elle est collective » écrit le SNES. Le syndicat rappelle les effets de ségrégation sociale de la mesure des groupes de niveau comme la dégradation des conditions de travail qu’elle induit pour les professeurs. Pour le SNES, « cette organisation expose davantage aux pressions hiérarchiques pour prendre en charge les élèves des collègues absent·es, à l’instar ce qui existe dans le premier degré. Certain·es personnels de direction veulent en effet répartir les élèves d’un·e professeur·e de mathématiques ou français absent·e dans les autres regroupements du même niveau. »

Groupes de niveau : moins d’inclusion ?

L’enquête du SNES révèle que dans 37% des collèges qui appliquent des regroupements de niveau homogène, « les élèves relevant de l’École inclusive sont regroupé·es dans le groupe « en difficulté ». « Peut-on encore parler d’école « inclusive » quand on met tous ces élèves dans un groupe à part sur plus d’un tiers de leur emploi du temps ? » demande le SNES.

Groupes de niveau : moins de dédoublements et d’option

La majorité des établissements n’ont pas eu de moyens supplémentaires pour appliquer la réforme. La mise en place des groupes en français et mathématiques a eu des effets sur les autres disciplines, l’enquête révèle que dans 38 à 44% des établissements, des dédoublements ont été supprimés, en langues vivantes, sciences expérimentales. Selon l’enquête du SNES, près d’1 collège sur 10 a réduit ou supprimé des options dont le latin. Qu’attendre de l’acte 2 et de ses effets ou dommages collatéraux dans les collèges ?

Djéhanne Gani

L’enquête du SNES

Extrait de cafepedagogique.net du 21.11.24

 

Choc des savoirs et groupes : une réforme très inégalement appliquée (SNES)

La moitié des collèges ont mis en place des "groupes de niveau" ou ont combiné "groupes de niveau" et "groupes hétérogènes", dans un tiers des collèges, tous les groupes sont hétérogènes, 9 % des collèges n’ont pas mis en place de groupes et 7% ont mis en place "autre chose", ils ont appliqué la réforme uniquement en 6ème ou uniquement en 5ème, ils ont dédoublé une ou deux heures par semaine, organisé une forme de "plus de maîtres que de classes"... C’est ce qui ressort d’une enquête lancée par le SNES sur la mise en oeuvre des groupes dans le cadre du "Choc des savoirs", enquête que le syndicat FSU des enseignements de second degré a publié mardi 19 novembre.

L’organisation syndicale en conclut qu’ "il n’y a que 26% des collèges représentés qui appliquent à la lettre les textes réglementaires (...) avec des regroupements interclasses de niveau (ou de besoins) homogène et parmi ceux-ci la composition des groupes serait variable en cours d’année dans seulement 54%". Le SNES indique que dans ces établissements, la mise en place des groupes "s’est effectuée contre l’avis des équipes enseignantes dans 35% des cas".

En ce qui concerne l’harmonisation des progressions pédagogiques, elle "s’est imposée" dans bon nombre d’établissements, y compris "des collèges ayant conservé un fonctionnement par classes". Le SNES s’en étonne et s’interroge : "s’agit-il d’un vague ordre de chapitres à suivre ou bien d’une progression ’synchrone’ à la séance près ?"

Autre donnée de cette enquête, "plus l’application de la réforme se rapproche des textes règlementaires, plus le nombre de répondant·es pointant une dégradation des emplois du temps des professeur.es est important : entre 66 et 76%. Pour l’emploi du temps des élèves, c’est respectivement de 47 à 51% (...). Quand la réforme est appliquée au sens strict, 68 % des personnels déclarent qu’elle induit une surcharge de travail."

A noter encore que des élèves "relevant de l’École inclusive" sont systématiquement inclus dans le groupe "en difficulté" dans 37% des collèges appliquant les regroupements de niveau homogène.

Autres conséquences de la mise en place des groupes, faute de moyens, ce sont des heures d’aide personnalisée en français ou mathématiques qui ont été supprimées, des dédoublements ou des options, y compris l’option latin. Toujours selon cette enquête, "le soutien ’jusqu’à 2h’ pour les élèves en difficulté, prévu dans l’arrêté d’organisation des enseignements du collège, est mis en place dans 17 % des collèges".

L’enquête révèle également que l’organisation des emplois du temps "en barrettes" permet de "répartir les élèves d’un·e professeur·e de mathématiques ou français absent·e dans les autres regroupements du même niveau", et l’organisation syndicale dénonce à cet égard l’attitude de certains personnels de direction.

Extrait de touteduc.fr du 21.11.24

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