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Extrait du bulletin du CERC, le 06.11.06 : Les ménages ayant des difficultés pour payer leur loyer
Etude de Delphine Nivière, Drees, Paris, Etudes et résultats, n° 534, novembre, 8 p., (2006).
Lire l’étude
Un extrait :
En 2002, environ 7 % des locataires ont connu des retards de paiement de leur loyer au cours des deux dernières années. Les couples avec enfants et les familles monoparentales sont les foyers les plus souvent concernés par ces retards de loyer.
Ces difficultés sont avant tout liées à la faiblesse de leurs ressources et à des situations de chômage mais les situations d’impayés sont aussi fréquemment liées à des évènements familiaux (séparation, naissance ou départ d’un grand enfant du foyer). Les locataires du parc social sont plus nombreux à avoir connu des retards de loyer au cours des deux dernières années (9 %) que ceux du parc privé, cet écart étant en partie dû au fait que les logement sociaux accueillent des locataires ayant un plus faible niveau de vie. Quatre groupes de ménages ayant connu des retards de loyer peuvent être distingués : des familles dont le loyer est plutôt faible mais les ressources très réduites ; des personnes seules ou des familles monoparentales locataires du parc privé qui doivent payer un loyer relativement élevé malgré de faibles ressources ; des couples avec enfants aux revenus modestes ; enfin, des couples sans enfant ou des personnes seules, en moyenne plus aisées mais qui ont souvent connu des changements de situation.
Des familles avec enfants, à revenus modestes, et souvent touchées par le chômage
Les difficultés qu’a un ménage à payer son loyer sont avant tout liées à la faiblesse de ses ressources : 65 % des ménages locataires ayant connu un retard de loyer ont un niveau de vie inférieur au premier quartile de la distribution des revenus2. Parmi les locataires qui n’ont connu aucun retard de loyer, seuls 30 % ont au contraire un niveau de vie inférieur au premier quartile.
La proportion des ménages rencontrant des difficultés pour payer leur loyer est ainsi 4 fois plus élevée parmi les locataires du premier quartile (14 % ont connu un impayé de loyer) que parmi ceux qui ont un niveau de vie supérieur (3 %) (Tableau 1). Ces retards de loyer sont souvent liés à une situation de chômage. 26 % des ménages de locataires déclarant avoir eu des retards de paiement ont une personne de référence au chômage, alors que le chômage ne concerne que 8 % des locataires n’ayant pas connu de retard de paiement. Y compris à niveau de vie annuel donné, être au chômage accentue le risque d’avoir des difficultés à régler son loyer, probablement en raison d’une plus grande irrégularité des ressources, notamment pour les personnes qui alternent emploi et chômage ou ont des difficultés à faire face à la baisse de leurs revenus, suite à une perte d’emploi ou à une fin de leurs indemnisations. Dans une moindre mesure, le fait d’être salarié en contrat à durée déterminée ou en intérim rend également plus fréquents les retards de loyer par rapport à ceux que peuvent connaître les salariés en contrat à durée indéterminée ou les retraités.
Delphine Nivière
Lire également : « « Nouveaux regards sur la pauvreté, bilan de recherches depuis 1990 »
Extrait du site « Vous NousIls », le 07.11.06 : Les enseignants sensibilisés aux problèmes de logement de leurs élèves
Neuf organisations, dont Droit au logement (DAL), trois fédérations syndicales de l’Education et la FCPE (parents d’élèves), ont présenté mardi un document de quatre pages à destination des établissements scolaires, pour sensibiliser leurs personnels aux problèmes de logement de leurs élèves.
Intitulé "Le Logement, un droit élémentaire pour les élèves et leurs familles", et sous-titré "pas d’expulsion sans relogement", le document décrit les étapes de la procédure d’expulsion et délivre des conseils pour repérer, soutenir et aider concrètement les enfants et adolescents mal logés ou menacés d’expulsion, ainsi que leur famille.
Il est agrémenté de témoignages attestant l’efficacité de la mobilisation de la communauté éducative pour obtenir d’un relogement ou repousser l’expulsion. L’objectif est que le document soit affiché en salle des professeurs dans la totalité des collèges et lycées, et la plupart des écoles primaires.
Les signataires (FSU, Ferc-CGT, Sud-Education, CNT, FCPE, Ligue des droits de l’Homme, Gisti, DAL, Conseil national des associations familiales laïques), estiment à 500.000 les élèves en difficulté de logement.
"Il n’y a pas de réussite scolaire sans que chaque enfant ait un toit, le but est de distribuer très massivement ce document pour construire un réseau de solidarité et éviter que les jeunes vivent dans l’angoisse permanente à partir du 15 mars", date de la fin de la trêve hivernale, a déclaré devant la presse Danièle Atlan, de la FSU, principale fédération de l’Education.
"Nous espérons qu’avec cette initiative, les mal logés vont signaler leur situation auprès de l’Ecole, des parents d’élèves", a précisé Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. "On a vu la solidarité autour des sans-papiers, on espère la même pour le logement", a-t-il ajouté, en référence aux réussites du Réseau éducation sans frontière (RESF).
Souvent, les élèves concernés somnolent en classe après avoir passé la nuit sous une tente ou dans une voiture, d’autres ont des cahiers tachés parce qu’ils ont fait leurs devoirs dans une cour sans éclairage, ou d’autres arrivent en retard parce que leur famille a été relogée en urgence loin de l’école.