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B* "La fin de l’année", pour les élèves, les équipes et les parents, un dossier fourni de la Lettre d’information de l’éducation prioritaire (Carep de Créteil, n° 13, juin 2024)

1er août 2024

Lettre d’information de l’éducation prioritaire n°13, juin 2024. Thème du mois : "la fin de l’année"

La fin de l’année

La lettre d‘information de ce mois s‘intéresse à un moment fort de l‘année scolaire, un moment qui inspire des sentiments mêlés, la fatigue, mais aussi l‘excitation, le soulagement, mais aussi l‘anxiété, et parfois même une certaine joie voilée de tristesse : la fin de l‘année.

Après avoir passé 36 semaines de cours, et pour les élèves, en moyenne 26 heures de cours par semaine en classe, tous niveaux confondus, de la maternelle au collège, les élèves, les équipe éducatives, tout comme les personnels de direction et de vie scolaire sont à bout de souffle ! Mais précisément, parce que l‘année n‘est pas encore finie, le travail est loin d‘être achevé, même si la perspective des vacances se rapproche à grands pas...

La fin de l‘année, c‘est aussi le moment des fêtes, des kermesses, des spectacles, des bals, des remises de prix mais aussi des conseils de classe, des réunions, des commissions, desinscriptions... Un moment rempli d‘émotions, de fatigue mais surtout d‘enthousiasme !

Le temps des fêtes et des célébrations !

La fin d’année est indéniablement un moment associé aux festivités. Cette lettre d’information vous permettra d’ailleurs de découvrir l’importance de la fête dans l’espace scolaire, quel que soit le moment de l’année. De fait, les réjouissances scolaires participent grandement à la construction d’un climat scolaire favorable à l’épanouissement des élèves et des équipes. Car, en plus de célébrer les efforts de tous, la fête de fin d’année concrétise l’ensemble des actions menées et permet de montrer aux familles, mais surtout aux élèves, qu’ils ont été capables de
mener un projet de façon suivi, jusqu’à son aboutissement.

Les fêtes de fin d’année sont des moments de plaisirs partagés ; plaisir de se retrouver, plaisir de montrer ce que l’on a accompli, plaisir d’avoir réussi à terminer l’année, malgré des hauts et des bas. Ces temps forts renforcent ainsi la cohésion entre les élèves et les professeurs, mais aussi entre les enseignants qui doivent le plus souvent coopérer en bonne intelligence pour garantir la réussite de ces événements, des spectacles par exemple ou encore des kermesses. La fête de fin d’année et les autres réjouissances du même type ouvrent les portes des établissements aux familles et favorisent aussi la familiarisation de ces dernières avec l’espace scolaire.

Cependant, qui dit “fin d‘année“ pense inévitablement aux remises de prix, aux cérémonies de distribution de récompenses, aux palmarès de concours.... Ces moments sont fondamentaux ; ils construisent la confiance et l‘estime personnelle des élèves en même temps qu‘ils célèbrent leur persévérance et leur engagement, y compris pour leur propre famille. Pour les équipes éducatives, ces moments sont aussi une certaine forme de célébration de leur propre
investissement ayant porté ses fruits, au prix de nombreux efforts et parfois même de sacrifices. La présence des équipes de direction et d’autres invités rendent ces moments encore plus solennels pour ces familles. De fait, la reconnaissance institutionnelle peut contribuer à ancrer de façon plus solide l’engagement dans la réussite scolaire.

La fin de l’année : conseils de classe, bulletins, commissions d‘appels, réunions...et inscriptions !

L’arrivée du mois de mai sur les équipes éducatives. Ces réunions diverses touchent l’ensemble des acteurs de la “vie scolaire”, chacun à son échelle respective, des enseignants aux pilotes. La préparation des livrets, les réunions de fin d’année, les conseils de classe, ponctuent des journées qui en deviennent interminables....

Ce passage nécessaire des bilans, des évaluations finales n’est pas sans générer énormément d’anxiété autant chez les élèves que chez les professeurs qui ne ménagent pas leur peine pour parfaire cet épisode conclusif de l’année scolaire. Les commissions d’appel, les rendez-vous parents suite aux conseils de classe sont aussi des moments de tension qu’il s’agit de rendre constructifs et profitables quelles ques soient les décisions prises. La question de l’orientation scolaire est encore plus prégnante dans les réseaux d’éducation prioritaire car l’on sait bien que les choix d’orientation sont souvent influencés par le milieu socio-économique des élèves.

Mais ces bilans se retrouvent aussi à d’autres échelles, et notamment à l’échelle des réseaux, où la synthèse des actions menées permet aussi de relancer les envies et de construire de nouvellesperspectives, en optimisant ce qui a déjà été mené.

La fin d’année : le temps des nouveaux horizons

La fin de l‘année est aussi synonyme de “nouveaux horizons“. Que l‘on songe aux élèves qui quittent un niveau pour rejoindre le niveau supérieur ou un autre établissement, ou encore aux collègues qui partent pour de nouvelles perspectives, ce moment est donc associé également à l‘idée de transition et d‘évolution.

Pour les élèves, de CM2 et de troisième, les bals jouent à ce titre un rôle symbolique très intéressant ; ils sont des rites de passage pour les jeunes adolescents. Un engouement très marqué pour ces réjouissances importées des pays anglosaxons se fait sentir dans nos établissements depuis quelques années. Elles sont appréciées car elles visibilisent de façon joyeuse un tournant scolaire, valorisant au passage le parcours accompli.

Les fêtes de fin d‘année concernent aussi les équipes éducatives qui saluent dignement ceux qui les quittent et accueillent chaleureusement ceux qui les rejoignent. A nouveau, la notion de transition est à l‘œuvre. Ce moment des adieux occasionne souvent des agapes au sein de l‘établissement et aussi en dehors de ses enceintes. Car s‘il est métier dont les bornes dépassent largement les enceintes de son lieu d‘exercice, c‘est bien le métier enseignant.

Dans ces pots de départ, on y célèbre les départs pour des mutations dans des contrées plus ou moins lointaines, mais aussi les départs à la retraite, vers de nouveaux horizons où l‘oisiveté déculpabilisée fait loi, ou encore les départs en disposition, en congé de formation ou en congé parental.

Ces fêtes entre collègues jouent parfois le rôle de rites initiatiques où les plus anciens accueillent les nouveaux et donnent déjà quelques détails pour que ces derniers comprennent le fonctionnent des établissements et des équipes. Ils sont aussi un moment de partage, d‘échanges sur les projets à venir, qui déjà s‘échafaudent et remplissent les calendriers de l‘année à venir. La priorité n°5 du référentiel de l‘éducation prioritaire revient d‘ailleurs sur cette nécessité d‘un accompagnement en amont des personnels nouvellement nommés.

Nous vous souhaitons une très belle fin d‘année scolaire, remplie de réjouissances et de satisfactions personnelles et professionnelles, et nous donnons rendez-vous en septembre, après les congés estivaux, pour débuter une nouvelle année scolaire, placée, nous l‘espérons, sous les meilleurs auspices.

 

Apprendre

- Un podcast sur le bilan de la fin d’année de troisième

Les collégiens de l’établissement du collège de la Mare aux Saules à Coignières dans l’académie de Versailles ont créé un podcast sur la fin de l’année. Ils y interrogent des troisièmes et leur principale pour recueillir leurs impressions sur la fin de l’année et notamment sur le passage au lycée. Ce podcast met en avant les sentiments mitigés des élèves qui s’apprêtent à passer le cap du lycée.

- Fêtes et kermesses : quelles responsabilités légales des équipes éducatives ?

En cette période de fin d’année, les équipes éducatives se donnent à corps perdu dans des activités de préparation des spectacles, kermesses et autres réjouissances. Cependant, la question de la responsabilité civile en cas d’incidents se pose, a fortiori à un moment où la fatigue de fin de période est amplifiée par ces préparatifs. Dans cet article disponible sur le site de l’Autonome, vous découvrirez précisément le périmètre de vos responsabilités, selon vos fonctions, en tant que professionnel de l’éducation.

- Les fêtes scolaires au prisme de la pédagogie d’Elise Freinet

Elise Freinet est l’épouse du célèbre pédagogue CélestinFreinet. Professeure de dessin, elle a largement contribué à
l’élaboration de la pensée pédagogique qu’on a appelée“Freinet

Dans cet ouvrage, qui date de 1948, elle revient avec précision sur les divers avantages apportés par les fêtes scolaires mai aussi sur toute la logistique qu’elles impliquent. La lecture dee texte prouve que notre relation aux fêtes de fin d’année est inchangé et qu’elles demeurent un rite de passage incontournable.

- Instauration de remises de prix institutionnelles pour le brevet des Collèges

Cette note de service datant de 2016 a instauré l’institutionnalisation de la remise du diplôme national du Brevet des Collèges. Cette cérémonie n’a certes pas lieu en fin d’année, pour des raisons logistiques évidentes. Elle n’en clôture pas moins solennellement un cycle d’étude. Les détails afférents à cette cérémonie figurent dans la note ainsi que quelques préconisations sur l’ensemble des acteurs devant se rendre disponibles pour celle-ci.

- Fêter les cultures des élèves pour inclure les familles

Dans cet ouvrage, les autrices Virginie Trémion et Véronique Lemoine-Bresson, reviennent sur la diversité culturelle existant dans l’institution scolaire.

Les idées développées permettent de réfléchir à la façon dont l’école peut prendre appui sur cette diversité pour en faire un levier, éducatif, notamment en termes de coéducation.

Les fêtes de fin d’année sont en effet l’occasion d’inclure les familles dans la préparation des festivités, en leur proposant d’apporter des spécialités culinaires par exemple.

Cette façon d’inclure les familles renforcent parfois les stéréotypes attachés aux cultures des familles.
Cependant, les autrices dénoncent les pratiques de cette “pédagogie couscous-paella”, teintée d’ingrédients exotiques et folkloriques. Même si les meilleures intentions du monde peuvent animer les enseignants quand ils s’engagent dans ces initiatives, elle met de côté le questionnement fondamental à mener sur le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres dans la construction des identités plurielles

 

Comprendre

- Les pratiques diversifiées des commissions d’appel

Cet article, datant de 2013, extrait du “Journal du droit des jeunes”, revient sur les pratiques des commissions d’appel qui divergent sur certains points en fonction des académies et des volumes d’élèves gérés par celles-ci. Il éclaire, d’un point de vue juridique, certains cas problématiques rencontrés à différentes étapes des commissions d’appel. Cela montre à quel point ces commissions d’appel soulèvent, au-delà des situations personnelles des élèves concernés, les difficultés auxquelles s’exposent les personnels de direction dans l’analyse des dossiers.

- Le bal de promo, un véritable rite de passage

Depuis quelques années, les bals de promo se généralisent dans les établissements. A la fin du CM2, ou à la fin de la
troisième, ces festivités entérinent la fin d’une époque pources élèves qui s’apprêtent à quitter le giron chaleureux de leur école ou de leur collège. L’aspect solennel du bal permet de célébrer ce passage et constitue, en quelque sorte, un rite de passage qui permet aux jeunes élèves de développer leurs pratiques sociales, dans la perspective du collège ou du lycée. Cet article évoque le bal de promo de la fin du lycée, mais l’on peut largement étendre l’analyse aux niveaux des écoliers et des collégiens.

- L’école est finie ! Pourquoi l’année scolaire est-elle de plus en plus courte au collège et au lycée ?

Dans ce podcast de l’émission “Etre et Savoir” de France Culture revient sur cette période étrange de l’année où les
élèves tombent dans une certaine forme de désœuvrement, etce en dépit de tous les dispositifs mis en place dans les
établissements, au collège et au lycée à plus forte raison. L’émission propose de réfléchir à l’organisation du rythme
scolaire, et notamment à la question du “temps libre”. Cette désertion des élèves accentue considérablement les inégalités, car ce temps libre, en fonction des milieux sociaux, est géré et rempli différemment.

- Comment affronter sereinement la fin d’année scolaire ?

La fin d’année étant aussi une période de fatigue et de sur-sollicitation, il demeure plus que nécessaire de réfléchir de
façon précise à la notion de “bien-être”, plus complexe qu’il n’y paraît.
Christophe Marsollier, docteur en sciences de l’éducation et inspecteur général de l’Éducation, du Sport et de la
Recherche, revient sur la définition de bien-être des élèves et met en évidence l’importance centrale de la satisfaction
des besoins physiques et psychologiques.

- L’école, “Une seconde famille”

Carine Page, professeure des écoles à l’école [REP] Casalis, à Créteil, , explique à quel point la classe est une seconde famille, avec laquelle il faut composer en équilibrant les liens affectifs et les liens associés aux pratiques enseignantes.

Après avoir quitté un établissement d’un réseau d’éducation prioritaire, elle décide d’y retourner pour nourrir son sentiment d’utilité. Elle évoque aussi les changements des attitudes des enfants au fil des générations...
Chaque année est une aventure à part entière où il faut aussi apprendre à trouver sa placeau sein de la classe et au sein des équipes, comme dans une famille où l’on marque sonempreinte...une belle réflexion en cette fin d’année où il est difficile de quitter les élèves et les équipes à l’orée des congés !

 

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...des actions dans nos réseaux

- Accueillir les familles pour préparer l’entrée en maternelle

La fin d’année est aussi un moment où l’on se projette pour l’année future...A Pantin, un accompagnement a été pensé pour les familles dont les enfants entrent en petite section maternelle. Un ensemble de stands sur des sujets variés, allant du déroulement type d’une journée à la maternelle, au centre de loisirs en passant par les offres culturelles pour lespetits, l’accueil des familles se veut complet et rassurant.

- Restitution du projet Philodyssée à Clichy-sous-bois

Les productions associées au projet Philodyssée, mené en inter- degrés sur le réseau Romain Rolland à Clichy-sous-bois, ont été exposées le jeudi 6 juin à l’Espace 93. Cela a été l’occasion pour les équipes enseignantes de valoriser l’investissement de leurs élèves dans ce projet qui leur a permis de développer leur sens critique. Les échanges entre les élèves ont continué à nourrir la réflexion de chacun sur le projet. La présence des familles à cette exposition a rendu ce moment encore plus propice aux échanges.

- Et si on fêtait la rentrée scolaire comme on célèbre la fin de l’année ?

D’ordinaire, à l’école, on fait la fête pour se dire au revoir, juste avant les vacances, fin juin-début juillet. Ferait-on la fête parce que tout le monde est content de se quitter ? La tentation est grande de le penser...Bien entendu, au-delà de cet aspect festif, il s’agissait pour l’équipe enseignante de créer un premier sentiment de cohésion, afin de faire ressentir aux élèves un sentiment d’appartenance à une entité forte, afin de leur faire se sentir partie prenante du
processus éducatif.
Il s’agissait de fédérer les énergies, les envies, celles des enfants, des parents, mais aussi celles des ensei- gnants. Il
s’agissait de donner du sens. Encore et toujours ! Plus que jamais !

- Quand la kermesse est organisée par les lycéens du réseau !

Pour la deuxième année consécutive, l’école maternelle J. Solomon de Champigny-sur-Marne, située en zone REP+, a
renouvelé son partenariat fructueux avec le lycée G. Péri. Les élèves de bac professionnel « animation-enfance et personnes âgées » ont brillamment organisé la kermesse de l’école, un événement clé inscrit dans le cadre de leur projet de find’année, le chef-d’œuvre.

....Un ouvrage à découvrir

“Le livre du Niksen” : les bienfaits de l’oisiveté (sansculpabilité) sur notre santé, notre créativité et notre efficacité

Cette période de fin d’année est synonyme de surcharge mentale, mais la perspective des congés estivaux nous laisse
songer à cette oisiveté nécessaire pour recharger nos forces et mener à bien les projets à venir.
Dans cet ouvrage de Olga Mecking, le concept du “niksen”, littéralement “ne rien faire” en néerlandais, est développé de façon approfondie. L’autrice y explique que l’oisiveté présente des bienfaits insoupçonnés pour notre bien-être général. A une époque où l’hyperproductivité est devenue la norme, ce livre nous incite à revenir à plus d’équilibre et de lenteur dans notre approche globale des tâches qui nous incombent au quotidien, nous rapprochant, paradoxalement, de nos objectifs.

 

La Lettre (10 pages)

Extrait de carep.ac-creteil.fr de juin 24

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