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ZEP et carte scolaire en débat entre les 3 présidentiables du PS, Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn

25 octobre 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 25.10.06 : Jury citoyen, carte scolaire : débat vigoureux entre candidats PS

De nets désaccords se sont exprimés mardi entre Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, d’abord sur leur conception de l’exercice du pouvoir, lors d’un débat télévisé à trois tonique qui a parfois tourné à la confrontation tendue.

Pour cette deuxième prestation commune, consacrée aux questions de société, les trois présidentiables socialistes se sont retrouvés sur plusieurs sujets : défense de la laïcité, politique de la ville, mariage et adoption ouverts aux homosexuels.

Mais pendant deux heures, ils se sont opposés, sur un ton parfois vif : d’un côté Ségolène Royal, qui n’a fait aucune concession sur les "jurys citoyens" qu’elle prône, le traitement des jeunes délinquants ou la carte scolaire, de l’autre côté Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.
Premier à parler, Laurent Fabius, costume sombre et cravate bleue, a vertement critiqué les "jurys citoyens" dont Ségolène Royal veut faire une arme de "la démocratie participative".

Selon l’ex-Premier ministre, "mettre sous surveillance les élus, c’est introduire une méfiance qu’ils ne méritent absolument pas". Il faut "surtout ne pas épouser une espèce de populisme qui ferait le lit de l’extrême droite", a-t-il mis en garde.

Ségolène Royal, veste gris chiné, a répliqué avec véhémence. "Tout ne va pas bien dans la France d’aujourd’hui", a-t-elle lancé, reprochant indirectement à ses contradicteurs de ne pas mesurer l’ampleur de la "crise démocratique". "Si je suis élue, je réunirai des jurys citoyens", a-t-elle affirmé, préconisant l’ouverture de conseils des ministres aux citoyens.

Dominique Strauss-Kahn, costume et cravate bleue sombre lui aussi, a tenté de lui opposer le calme d’un homme d’Etat. "Il n’y a pas besoin d’élever la voix", a-t-il glissé, avant de contester le mot de "jury", "assez mal choisi". Selon lui, la crise en France est "avant tout une crise sociale" et il faut "refonder la république".
Le député du Val-d’Oise a critiqué le concept d’"ordre juste" de Mme Royal. "L’ordre ne peut pas à soi seul constituer un projet politique de gauche", a-t-il lancé. "Je revendique l’objectif d’ordre juste et de sécurité durable", a répondu Mme Royal, presque excédée.
Elle a revendiqué à nouveau un assouplissement de la carte scolaire, condition d’"une certaine mixité".

Pour M. Strauss-Kahn, il vaut mieux mettre "le paquet" dans les écoles des zones difficiles, avec "15 élèves par classe".

Si tous trois se sont dits d’accord avec le mariage et l’adoption homosexuels, des conceptions différentes de la famille se sont exprimées.

Mme Royal a insisté sur "les fondamentaux de la famille : protection, éducation, amour, transmission des interdits". "L’éducation est la base de tout", a-t-elle dit.

M. Fabius s’est voulu libéral : "la droite aime la famille, la gauche aime et soutient les familles".
Sur la sécurité, la présidente de Poitou-Charentes a accusé le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy d’être responsable d’"un système de production de masse de la délinquance".

Elle a proposé l’envoi de jeunes délinquants dans des "camps humanitaires encadrés par l’armée" comme "alternative à la prison". Sur ce point aussi, "je tiendrai bon", a-t-elle insisté.

Tout aussi déterminé, Laurent Fabius a dit "non" à cette solution, car "les militaires ont autre chose à faire". J’ai cru comprendre que maintenant, c’est l’encadrement humanitaire", a-t-il ironisé. Même chose pour M. Strauss-Kahn ("je ne peux pas partager ce qui a été dit sur un encadrement militaire").

Le débat a été plus consensuel sur la laïcité, "essentielle", et les banlieues. Contrairement à ce qui était prévu, il n’a pas été question d’environnement.

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Extrait du site « VousNousIls », le 25.10.06 : Carte scolaire : élargissement proposé par Royal, rejeté par DSK et Fabius

Un "élargissement" de la carte scolaire proposée par Ségolène Royal a été rejeté avec vigueur mardi soir par ses deux concurrents, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, lors du deuxième débat télévisé des présidentiables PS.

Ségolène Royal s’est prononcée pour une "modification de la carte scolaire pour garantir la mixité" sociale. "Cela ne sera pas facile, mais il faut un élargissement de la carte scolaire et du secteur scolaire, pour que les familles choisissent entre deux écoles", a-t-elle dit.
"Ma valeur fondamentale c’est l’éducation, car tout y revient", a insisté Mme Royal.

"On a tous les mêmes valeurs", a répliqué Dominique Strauss-Kahn. Il a ajouté qu’il ne faut "pas renoncer à la carte scolaire", mais "se donner les moyens de la mixité sociale".

Dans les "quartiers qui ont mauvaise réputation, c’est là qu’il faut qu’on fasse l’effort, qu’il faut appliquer les 15 élèves par classe" et les "classes d’excellence", a-t-il proposé.

Allant dans le même sens que DSK, Laurent Fabius a estimé que la solution d’étendre la carte à trois établissements va favoriser une "sélection". Il faut "d’abord accroître l’encadrement scolaire dans les zones en difficulté", avec un "soutien scolaire après la classe" et "la prise en charge massive de la petite enfance", a-t-il dit.
M. Fabius a épinglé Mme Royal pour s’écarter du projet socialiste en affirmant : "Notre débat part sur des bases bizarres", moi je défends le projet socialiste", a-t-il dit, ce qui a fait réagir Mme Royal qui a lancé : le projet n’est "pas le Petit livre rouge".

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Extrait du site du « Nouvel Obs », le 24.10.06 : Société et institutions : les propositions des trois candidats du PS

PARIS (AP) — Voici les principales propositions des trois candidats à l’investiture socialiste sur la réforme des institutions et les questions de société, thème de leur deuxième confrontation télévisée de mardi soir. Elles viennent compléter le projet du PS :

Laurent Fabius

 Laïcité : il est "radicalement opposé" à toute remise en cause de la loi de 1905. Il préconise d’adosser une Charte de la laïcité à la Constitution, comme le prévoit le projet du PS.

 Banlieue : réunir dès l’automne 2007 des "états généraux de la jeunesse et des quartiers" pour "aller plus loin dans la lutte contre les discriminations et pour la promotion de tous les talents". Il réclame "un vrai plan de renaissance urbaine".

 Sécurité : revenir sur la suppression de la police de proximité. Créer un conseil national de sécurité intérieure présidé par le Premier ministre, et décliné au niveau local.

 Immigration : large opération de régularisation des sans-papiers sur critères.

 Education : pour "donner aux plus défavorisés les mêmes chances de réussir", il veut "moduler fortement" les moyens des établissements en fonction de l’origine sociale des élèves. Aide gratuite après la classe pour les élèves défavorisés.

 Institutions : référendum en septembre 2007 qui prévoirait le droit de vote des étrangers aux élections locales, la parité au sein du gouvernement et la responsabilité pénale du chef de l’Etat. La Constitution rendrait obligatoire la saisine des partenaires sociaux avant toute loi sur le droit du travail ou sur la "Sécu".

Ségolène Royal

 Sécurité : "stages" des parents au "premier acte d’incivilité" de leur enfant en primaire. "Deuxième poste d’enseignant" dans les classes difficiles. Placement "d’office dans un service à encadrement militaire à vocation humanitaire ou pour apprendre un métier" pour les plus de 16 ans, au premier acte de délinquance. Mise sous tutelle des allocations familiales des parents défaillants. Soutien scolaire individuel gratuit pour les enfants en difficulté.

 Immigration : hostile à une "régularisation massive", elle préfère un règlement "au cas par cas", géré de façon "décentralisé" par les préfets. "Visa saisonnier régulier" pour les travailleurs saisonniers. Expulser "systématiquement" à leur sortie de prison les "délinquants dangereux" arrivés "depuis peu" en France.

 Education : "assouplissement" de la carte scolaire pour laisser aux parents le choix entre deux ou trois établissements.

 Homosexualité : initialement réservée sur le mariage et l’adoption par les couples homosexuels, elle a promis des "avancées". Mais "sur ces questions de société, il faut rassembler une majorité de Français".

 Institutions : instaurer le vote obligatoire, le non-cumul des mandats, la reconnaissance du vote blanc, une décentralisation "radicale" et la démocratie "participative". Elle promet un référendum institutionnel.

Dominique Strauss-Khan

 Banlieue : suppression de la taxe d’habitation dans les quartiers populaires, remplacée par une dotation d’Etat. Pour assurer la mixité sociale, les obligations sur les logements sociaux seraient étendues au secteur immobilier privé. Pour résorber la pénurie de logements, il veut créer des "villes nouvelles".

 Immigration : il avait suggéré que les étrangers qui remplissent les conditions de naturalisation puissent s’inscrire sur les listes électorales. En faisant le geste de voter, ils seraient automatiquement devenus français.

 Education : pour assurer une "égalité réelle", il veut "donner plus à ceux qui ont moins". Il propose d’augmenter les moyens alloués aux ZEP et d’y limiter à 15 le nombre d’enfants par classe. Il se fixe l’objectif de 60% d’une classe d’âge à Bac +3. Il veut garantir à tous 18 ans de formation initiale. Mise en concurrence des universités.

 Homosexualité : il revendique d’avoir été "l’un des premiers" à se prononcer pour le mariage et l’adoption par les couples de même sexe.

 Institutions : il veut un président "qui agit" et pas "arbitre". AP

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Extrait du « Monde » du 25.10.06 : Le ton monte entre les trois candidats à l’investiture socialiste

De nets désaccords se sont exprimés, mardi 24 octobre, entre Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, lors d’un débat télévisé qui a parfois tourné à la confrontation tendue.

Pour cette deuxième prestation commune, consacrée aux questions de société, les trois présidentiables socialistes se sont retrouvés sur plusieurs sujets : défense de la laïcité, politique de la ville, mariage et adoption ouverts aux homosexuels. Mais pendant deux heures, ils se sont opposés, sur un ton parfois vif : d’un côté Ségolène Royal, qui n’a fait aucune concession sur les "jurys citoyens" qu’elle prône, le traitement des jeunes délinquants ou la carte scolaire, de l’autre côté Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.

Premier à parler, Laurent Fabius, costume sombre et cravate bleue, a vertement critiqué les "jurys citoyens" dont Ségolène Royal veut faire une arme de "la démocratie participative". Selon l’ex-premier ministre, "mettre sous surveillance les élus, c’est introduire une méfiance qu’ils ne méritent absolument pas". Il faut "surtout ne pas épouser une espèce de populisme qui ferait le lit de l’extrême droite", a-t-il mis en garde.

"Jurys citoyens » et carte scolaire

Ségolène Royal, veste gris chiné, a répliqué avec véhémence. "Tout ne va pas bien dans la France d’aujourd’hui", a-t-elle lancé, reprochant indirectement à ses contradicteurs de ne pas mesurer l’ampleur de la "crise démocratique". "Si je suis élue, je réunirai des jurys citoyens", a-t-elle affirmé, préconisant l’ouverture de conseils des ministres aux citoyens.

Dominique Strauss-Kahn, costume et cravate bleue sombre, lui aussi, a tenté de lui opposer le calme d’un homme d’Etat. "Il n’y a pas besoin d’élever la voix", a-t-il glissé, avant de contester le mot de "jury", "assez mal choisi". Selon lui, la crise en France est "avant tout une crise sociale" et il faut "refonder la république". Le député du Val-d’Oise a critiqué le concept d’"ordre juste" de Mme Royal.

"L’ordre ne peut pas à soi seul constituer un projet politique de gauche", a-t-il lancé. "Je revendique l’objectif d’ordre juste et de sécurité durable", a répondu Mme Royal, presqu’excédée.

Elle a revendiqué, à nouveau, un assouplissement de la carte scolaire, condition d’"une certaine mixité". Pour M. Strauss-Kahn, il vaut mieux mettre "le paquet" dans les écoles des zones difficiles, avec "15 élèves par classe".

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