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L’Ecole pour tous, film d’Eric Rochant : Un collège Zep comme décor pour une comédie au cinéma

11 octobre 2006

Extrait du site «  Comme au cinéma », le 11.10.06 : L’Ecole Pour Tous

Un film d’Eric Rochant avec Arié Elmaleh, Vincent Desagnat, Elodie Navarre, Noémie Lvovsky (France)

Genre : Comedie - Duree : 1 h 37

Sortie en salles le 18 Octobre 2006

Jahwad a trente ans, Bac moins huit et quatre redoublements à son actif. Il est recherché par la police et sa famille ne le supporte plus. Un jour, une occasion inespérée lui est offerte, celle de retourner au collège. Après tout, c’est bien le collège : il y a de l’ambiance, on y apprend des tas de mots, les filles sont jolies, les camarades sont sympathiques et il n’y a pas de policiers.

Tout va pour le mieux, à un détail près : Jahwad a pris la place d’un prof...

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Après six ans d’absence au cinéma, Eric Rochant réalisateur du très remarqué Un Monde Sans Pitié, se tourne vers la comédie légère avec L’école pour tous et réussit ses classes.

Le « pitch » ? Jawad (Arié Elmaleh), un paumé attendrissant, se fait passer pour un prof dans une classe de ZEP.

Avec l’aide de deux scénaristes de talent, Mara Goyet et Marcia Romano, Eric Rochant nous offre une comédie attachante à la mécanique efficace : quiproquos en pagaille, comique de situation et de répétition, caricatures, etc.... La scène d’ouverture, notamment, est un petit bijou de comédie. L’école pour tous fait donc preuve de rythme et s’affirme avec conviction malgré quelques maladresses.

Les dialogues sont à point et servis par un casting remarquable. Un bon point à tous les acteurs et à tous les enfants du film dont le plaisir à jouer nous touche. Enfin, on donne un beau 20/20 au très convaincant Arié Elmaleh. Une vraie jubilation de le voir jouer ce personnage haut en couleurs, une grande gigue aux habits étriqués ! Il confirme ici son talent et porte le film avec aisance et charisme. Il est définitivement un acteur à suivre...

Eric Rochant, quant à lui, signe une mise en scène très rythmée et chorégraphiée qui réussit à éviter les difficultés du genre. L’école pour tous remplit donc parfaitement le contrat d’une comédie sympathique et sans prétention. Un vrai plaisir de retourner à l’école !

Julia Girot

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Extrait du site « Fluctuat.net », le 17.10.06 : Le prof est un bouffon

« L’Ecole pour tous » d’Eric Rochant, France, 2005 - 97mn

Eric Rochant nous avait habitués à mieux, à bien mieux. Mais passé un début laborieux, bourré de clichés, on se laisse prendre par les détails et le regard attentif aux petites vérités de chacun. L’Ecole pour tous, à défaut de faire vibrer nos écrans blancs, redonne de la couleur au noir tableau de nos classes.

Ça commence comme un banal téléfilm du mercredi. Prenant prétexte narratif l’imposture d’une jeune “ caillera ”, Jahwad, qui se glisse dans la peau d’un prof de français de banlieue, L’Ecole pour tous n’en mène pas large. Emprunt d’un ressort dramatique auquel il est difficile de croire, de clichés affligeants prêts à faire rire les moins de 10 ans, le premier quart du nouveau film d’Eric Rochant semble avoir été écrit et réalisé par un autre, un moins doué, un débutant. On s’étonne, on s’agace de ne retrouver ni la tension qui émanait des Patriotes (1994), ni - est-il possible de l’évoquer encore ? - la grâce d’ Un Monde sans pitié (1989). Venant de lui, on est un peu triste : “ J’ai décidé de faire un film léger, surtout en termes de moyens, pour avoir une chance de le monter rapidement. Dès le départ, je me suis orienté vers une comédie d’imposture, parce que je trouve que c’est un ressort remarquable ”. Certes... Mais subrepticement le vent tourne : peu importe que l’imposture de Jahwad ne soit pas crédible tant l’immersion dans le collège de la ZEP est attachante.

Et cet attachement est dû ici tant au rayonnement des comédiens (Noémie Lvovsky aux allures hystériques, aux regards interdits) qu’à la richesse des détails qui composent le scénario. Heureuse idée, en effet, que d’être allé chercher du côté de Mara Goyet, elle-même professeur d’histoire-géographie en région parisienne, et de son effronté livre Collèges de France (Fayard, 2003). Où l’on retrouve les clichés, les discours et les réflexes qui accompagnent le quotidien du “ petit monde des profs ” : mémorable séquence dans laquelle Madame Krikorian (Noémie Lvovsky) explique à Jahwad (Arié Elmaleh) que pour séduire Pivoine (Elodie Navarre),la jeune prof au caractère bien trempé, il doit aimer “ le cinéma uzbek, les voyages lointains et solitaires, la randonnée, développer ses photos tout seul, et signer des pétitions - toute sorte de pétitions ”.

Derrière ces petites vérités inhérentes à la “ bonne conscience professorale ” se cacheront toutefois d’autres secrets d’ordinaire moins exposés, comme le ras-le-bol de Pivoine pour le cinéma uzbek (et le “ profil prof ” en général), la jalousie qui opère entre les certifiés et les agrégés, ou le désir sourd qui émane des élèves d’avoir un prof « vivant ». Joyeux retournement de situation où les 4ème désespèrent de la défaillance de l’autorité : “ C’est n’importe quoi. A part le mot bouffonner, vous nous avez rien expliqué ”, “ Vous faîtes de la présence sur notre dos pour toucher votre salaire minable. Au trimestre prochain, j’espère que vous ferez des progrès ! ”.

Si la représentation des élèves est un exercice risqué, tant il peut être empreint de clichés, le dosage se révèle ici subtil : jamais les élèves ne sont montrés comme “ tous victimes ” ou “ tous sauvageons ” - ils ont quoi, quatorze, quinze ans. Et puis peu importe, au final, les paramètres du crédible ou du politique. Le rythme des séquences et la légèreté des sentiments épousent ce désir simple qui veut que l’inconséquent Jahwad ne soit pas démasqué. C’est sympathique, enjoué, à l’image de cette question d’Aïcha : “ Monsieur, vous croyez que Sganarelle, il va niquer Martine ? ”. Face à tant d’énergie, on pense un instant à l’émouvante « Esquive » d’Abdellatif Kechiche (2004), et c’est plutôt bon signe. Même si cette fois, le film se résume à une comédie réussie.

"L’Ecole pour tous", Réalisé par Eric Rochant

Avec Arié Elmaleh, Elodie Navarre, Vincent Desagnat

France, 2005 - 97mn

Sortie en France : 18 octobre 2006

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1 Message

  • Aïe ! Aïe !

    Quelle image vont avoir les élèves de ZEP dans cette comédie ? Je crains le pire.

    Certes, plutôt que d’exprimer des craintes, mieux vaut se faire une opinion solide en allant voir ce film.

    Mais je crains tout de la part de Mara Goyet : dans son livre "Collège de France", elle ne les a pas grandis. De l’attendrissement, oui, mais est-ce ce dont ils ont besoin ?

    Et quelle image des profs de ZEP ?

    Dans son livre, elle montrait un exemple de stupidité pédagogique (le sien, comme prof de ZEP) assez consternant.

    Avoir tenu une chronique dans "le Monde de l’Education" un moment ne donne pas de brevet de bonne communication sur les ZEP. Mais le but, sans doute, est de faire du fric sur le dos des élèves et des profs de ZEP, exercice facile, on le sait déjà.

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