Le CNAL dénonce les RAR privés

16 septembre 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 15.09.06 : Le camp laïque estime l’Ecole privée privilégiée et lance l’offensive

Le camp laïque de l’Education a lancé jeudi une offensive contre les inégalités de traitement entre l’enseignement public et l’enseignement privé, qui profite selon lui de privilèges, comme la non-soumission à la carte scolaire, et est chouchouté par le gouvernement.

"Il est inadmissible que le ministre de l’Education nationale se taise et laisse accréditer la rengaine qu’on nous sert à chaque rentrée de l’engouement des familles pour l’enseignement privé alors que les effectifs y sont stables depuis 25 ans", a estimé devant la presse Jean-Louis Biot, secrétaire général du Comité national d’action laïque (CNAL).

Très actif lors de la querelle scolaire de 1984, cet organisme réunit l’Unsa-Education et son Syndicat des enseignants, les parents d’élèves FCPE et la Ligue de l’Enseignement (fédération d’associations d’éducation populaire).

Cette année encore, l’enseignement catholique a annoncé avoir inscrit 25.000 élèves sur ses listes d’attente.
Gilles de Robien "essaie de banaliser dans l’opinion l’idée que le public et le privé, c’est pareil" mais "il n’y a pas deux Ecoles de la République", a estimé M. Biot, en rappelant que le terme "parité", que le ministre de l’Education a utilisé à de multiples reprises, "n’est pas dans la loi Debré" qui a créé en 1959 le principe d’association avec l’Etat par contrat.

Ce contrat prévoit, pour l’essentiel, que l’Education nationale rémunère les enseignants du privé en échange de quoi celui-ci s’engage à appliquer les programmes nationaux. En 1985, est apparue une nouvelle règle de répartition des moyens de 1 pour 5, l’enseignement privé scolarisant environ 20% des élèves.

"Le ministre de l’Education se doit de respecter la loi et le principe constitutionnel qui permet aux parents de choisir l’ecole de leurs enfants", a déclaré jeudi à l’AFP l’entourage de M. de Robien.

Mais l’enseignement privé "n’a pas les mêmes contraintes que le public", explique le Cnal. Ainsi, question d’actualité brûlante en cette rentrée, il n’est pas assujetti à la carte scolaire et peut inscrire les enfants, quel que soit leur lieu de résidence.

"Puisque l’enseignement sous contrat est financé par des fonds publics, il faudrait qu’il fasse partie de la sectorisation", avance Faride Hamana, président de la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves. Les établissements privés disposent "de l’argent de l’Etat mais font ce qu’ils veulent !", a-t-il regretté.

Et d’énumérer les avantages de l’enseignement privé : possibilité de refuser des élèves, des rythmes scolaires libres, pas d’assujettissement à la loi laïcité interdisant les signes religieux ostensibles à l’Ecole, des délais d’ouverture moins longs, etc.

Ses détracteurs insistent aussi sur les avantages récents offerts au privé par le gouvernement : le CNAL évoque 1 création de poste sur 3 dans le primaire en 2007 et la labellisation "ambition réussite" - pour les collèges les plus difficiles - de 11 établissements privés, alors que ceux-ci n’entraient pas dans le dispositif des zones d’éducation prioritaire (ZEP).

Quant au fameux article 89 de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales qui impose aux communes de participer aux frais de scolarisation des élèves fréquentant hors de leur territoire des écoles privées, le CNAL s’étrangle.
En répétant qu’il ne tolérerait que son "abrogation", il a calculé que "le coût supplémentaire pour les communes s’élèvera au minimum à 275 millions d’euros".

Les 11 établissements privés labellisés « ambition réussite »

Collèges Saint-Louis à Bonnières (78), Saint-Philippe à Meudon (92), Saint-Pie-X à Daumont (95), Saint-Joseph, Saint-Mauron, et Belsunce à Marseille (13), Saint-Joseph à Bordeaux (33), Saint-Joseph à Clermont-Ferrand (63), Saint-Joseph à Martigné-Ferchaud (35), Saint-Vincent à Denain(59) et Saint-Michel à Priziac (56).

Voir la Rencontre de l’OZP (juillet 2003) sur le thème : ZEP et enseignement privé

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