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« Promotion ZEP », un livre de Cyril Delhay chez Hachette

15 septembre 2006

Extrait de « Ouest-France » du 14.09.06 : Les élèves de Zep réussissent à Sciences Po

Depuis cinq ans, l’école parisienne intègre, par un concours spécial, des bacheliers de quartiers défavorisés. Cette « discrimination positive » fait maintenant des émules.

L’aventure peut ressembler, de loin, à un conte de fées : ouvrir la prestigieuse Sciences Po à des jeunes issus des lycées de ZEP (zones d’éducation prioritaires). « On a toujours eu des enfants d’ouvriers dans les grandes écoles, rappelle Cyril Delhay, jeune professeur de ZEP chargé de mission auprès du directeur de Sciences Po. Mais ils étaient un ou deux sur cent. Ils étaient des alibis. »
En 2001, le nouveau directeur de l’école Richard Descoings décide de dérouiller l’ascenceur social. Cyril Delhay est envoyé en éclaireur dans une demi-douzaine de lycées. Il raconte aujourd’hui, dans « Promotion ZEP », les heures passées à convaincre, à lever les obstacles. « J’ai constaté des blocages chez des professeurs et des élèves eux-mêmes, qui nous disaient : ce n’est pas pour moi. » Certains ne se voyaient pas expliquer à leurs parents qu’ils voulaient se lancer dans des études longues et chères. À l’intérieur de Sciences Po, aussi, ça tangue fort. « Oui, mais ils n’ont pas passé le concours comme nous », entend-on dans les amphis. Juste un concours différent, rétorque la direction, un « oral » qui s’appuie moins sur un savoir universitaire que les autres modalités d’entrée à Sciences Po... D’ailleurs, après un an de cours, ces élèves passent la même épreuve que les autres pour accéder en deuxième année.

« En France, on mésestime les talents »

Cinq ans plus tard, Cyril Delhay est heureux de constater que de nombreux lycées de ZEP rejoignent le dispositif « Sciences Po » : « Ils étaient 17 élèves en 2001, ils sont 75 cette année. » À la sortie, ces élèves entrent de plain-pied dans l’entreprise ou dans l’administration.
Reste que le conte de fées ne doit pas être une oasis dans un désert. « Le système scolaire français ne fait pas assez confiance aux individus. On mésestime les talents. On les laisse en jachère. L’économie demande une attitude dynamique ». L’école traditionnelle ne détecte pas l’aptitude à l’encadrement, l’esprit d’initiative, l’audace... Régis Delhay cite l’exemple des chefs d’entreprise : « L’école n’évalue pas ces capacités-là, alors que de nombreuses sociétés sont à reprendre. »

• « Promotion ZEP, des quartiers à Sciences po », de Cyril Delhay, Hachette, 2006, 264 pages, 19 €.

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