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L’éducation prioritaire dans le discours de rentrée du ministre

1er septembre 2006

Extrait du site du ministère, le 01.09.06 : Conférence de presse de la rentrée 2006

Mesdames et Messieurs,

(...)

Nous avons dégagé des moyens sans précédent en faveur de l’éducation prioritaire, avec 1.000 enseignants supplémentaires, 3.000 assistants pédagogiques, 300 emplois d’infirmière.

Nous avons autorisé les directeurs d’école à recruter 50.000 emplois vie scolaire pour les assister.

(...)

1) Les savoirs fondamentaux

(...)

2) Egalité des chances

(...)

Cela vaut aussi pour l’éducation prioritaire. C’est pourquoi, dès cette rentrée, les élèves des collèges « ambition réussite » qui ont obtenu la mention très bien au brevet des collèges ont pu demander leur affectation dans un lycée de leur choix. Et certains l’ont fait (12% des élèves concernés).

Pour promouvoir l’égalité des chances, il faut ensuite relancer l’éducation prioritaire.

Rappelons que notre effort pour l’éducation prioritaire concerne tous les établissements, et pas seulement ceux qui sont classés comme « réseau ambition réussite » !
Mais en matière d’éducation prioritaire, le pire serait de se laisser gagner par la routine, alors même que les problèmes nécessitent réactivité et adaptation !
Nous avons décidé, vous le savez, de concentrer notre action sur les établissements des réseaux ambitions réussite.

En septembre, les 249 réseaux seront opérationnels, avec leurs moyens spécifiques : 1000 enseignants référents, une infirmière par collège, 3000 assistants pédagogiques en cours de recrutement, et 200 dispositifs relais supplémentaires.

Cette année sera donc décisive pour l’éducation prioritaire, et je porterai naturellement une attention particulière aux résultats de notre action dans ce domaine.

(...)

3) La sérénité des études

(...)

4) L’implication des parents dans la réussite de leurs enfants.

(...)

Une attention particulière sera accordée aux parents dans les établissements de l’éducation prioritaire. Pour ceux qui ne parleraient pas bien le français, j’ai demandé qu’on prévoie la présence d’un interprète lors des réunions avec les professeurs.

(...)

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Avec le texte de ce discours, un dossier est en ligne sur le site du ministère.

Voici la partie concernant l’éducation prioritaire :

L’éducation prioritaire relancée

Le plan 2006 de relance de l’éducation prioritaire redéfinit les objectifs et redistribue les moyens afin de « donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin ». Les réseaux existants sont réorganisés selon trois niveaux de priorité (EP 1, EP2, EP 3). Le premier, opérationnel dès cette rentrée, concerne les 249 réseaux « ambition réussite ». Un nouvel élan pédagogique est aussi apporté.

Afin de donner une réalité au principe d’égalité des chances, 249 réseaux « ambition réussite » sont créés à la rentrée 2006, composés de 249 collèges et des 1 600 écoles élémentaires et maternelles de leur secteur. Leurs équipes éducatives sont renforcées par 1 000 enseignants supplémentaires, 3 000 assistants pédagogiques, un principal adjoint et une infirmière scolaire par établissement.

La nouvelle architecture vise à faire acquérir aux élèves concernés les connaissances et les compétences du socle commun, en personnalisant les parcours et en individualisant les aides, et à insuffler dynamisme et esprit de réussite aux établissements.

Une nouvelle organisation des réseaux

Le ministère conforte son engagement dans le pilotage national de la politique d’éducation prioritaire avec la nomination d’un délégué national à l’éducation prioritaire et une évaluation rigoureuse à tous les niveaux. Dans les 249 réseaux « ambition réussite », créés entre mars et mai 2006, les comités exécutifs, nouveaux organes de pilotage local des réseaux, composés du principal, du principal adjoint, des directeurs des écoles élémentaires et maternelles et de l’IEN se sont réunis pour recruter les enseignants expérimentés supplémentaires. Des contrats « ambition réussite » formalisent les projets des réseaux. Ils peuvent proposer des expérimentations, notamment concernant l’organisation de la journée et de la semaine scolaires, ainsi que le développement de passerelles entre les premier et second degrés. Un partenariat de haut niveau doit se mettre en place progressivement dans l’ensemble des collèges.

Structurées en réseau et fédérées autour d’un même projet, les équipes pédagogiques de l’éducation prioritaire veillent également à l’articulation de leur action avec l’ensemble des dispositifs hors temps scolaire en réservant une place particulière aux relations avec les familles. À la rentrée 2006, chacun des 249 réseaux « ambition réussite » est donc pleinement opérationnel, même s’il convient encore d’assurer leur accompagnement tant par la formation continue que par le suivi des corps d’inspection. L’année scolaire 2006-2007 sera également consacrée à la structuration des réseaux de « réussite scolaire » : les réseaux doivent s’adapter en adoptant une nouvelle organisation.

Un nouvel élan pédagogique

À la rentrée 2006, 1 000 enseignants supplémentaires des premier et second degrés viennent renforcer les réseaux « ambition réussite ». Leur rôle est fondamentalement pédagogique et leurs missions auprès des élèves doivent favoriser de nouvelles modalités de prises en charge notamment en prenant part aux Projets personnalisés de réussite éducative (PPRE), contribuant à conduire la totalité d’une classe d’âge à la maîtrise des connaissances et compétences constitutives du socle commun.

Au cours de l’année scolaire 2006-2007, un livret de compétences, lisible et transmissible d’une classe à l’autre, élaboré par les équipes pédagogiques et les corps d’inspection, retracera le parcours individuel de chaque élève depuis l’école primaire. Il permettra à chaque élève de connaître son niveau de départ et les objectifs qu’il doit se fixer pour acquérir le socle commun de connaissances. L’objectif est de donner confiance aux élèves et de supprimer, par le recours à l’aide individualisée, tout redoublement.

Dès le CE2, tous les élèves des réseaux « ambition réussite » bénéficient d’études accompagnées, encadrées par des enseignants volontaires, des assistants pédagogiques ou par des membres des associations dans le cadre des dispositifs de réussite éducative, des contrats locaux d’accompagnement à la scolarité, des contrats éducatifs locaux... L’orientation des élèves fera l’objet d’un soin particulier. Les élèves de quatrième et troisième des établissements de l’éducation prioritaire bénéficieront d’un entretien individuel d’orientation et l’enseignement optionnel de découverte professionnelle pourra être avancé en classe de quatrième.

L’affectation en lycée des plus méritants est facilitée. Dès la rentrée 2006, les élèves des collèges « ambition réussite » ayant obtenu une mention « très bien » au diplôme national du brevet ont pu demander leur affectation dans un lycée de leur choix parmi ceux de leur académie. Ils bénéficient de l’augmentation du nombre de bourses au mérite, attribuées aux élèves boursiers de l’éducation prioritaire qui se sont distingués par leur effort dans le travail scolaire au cours de la classe de troisième.

L’opération « objectif stages » favorisera l’accès aux stages obligatoires en milieu professionnel des élèves. Le dispositif repose sur un contrat de confiance signé sur internet entre les établissements scolaires et les entreprises d’un bassin d’emploi. Il permet à chaque élève d’accéder au stage obligatoire et de disposer ainsi d’une véritable chance de faire sa première expérience en entreprise, quel que soit son origine, son adresse ou son réseau de relations dans le monde de l’entreprise. La charte pour l’égalité des chances dans l’accès aux formations d’excellence est mise en œuvre et 100 000 étudiants des grandes écoles et universités s’engagent à accompagner dans leurs études 100 000 élèves de l’éducation prioritaire (voir la fiche « Pour la réussite de tous les élèves : aides financières et tutorat »).

Les modalités d’information et de participation des familles se diversifient (salle dédiée aux parents, remise des bulletins aux familles...). Enfin, dans chaque quartier d’éducation prioritaire, l’opération « École ouverte » fonctionnera pendant les vacances de l’année scolaire 2006-2007.

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Extrait de « L’Expresso » du 31.08.06 : Une rentrée rêvée, un adieu peut-être ?

"Tout a été fait pour que ce soit une très très belle rentrée... Tous les moyens sont là... Le temps des querelles est du temps perdu". S’adressant à la presse le 31 août, Gilles de Robien tente un exercice nouveau : prédire une rentrée idéale et sans problème, voire une ère nouvelle pour l’Ecole, tout en confirmant à chaque pas que ses positions sont contestées. Il n’y a pas de problèmes mais ils sont pourtant omniprésents.

L’ère nouvelle ce sont les 7 projets ministériels. Et d’abord le "moment historique" que constitue pour Robien la mise en place du socle commun et des PPRE. "Je l’ai déjà dit : tous doivent connaître le socle. Les élèves naturellement, les enseignants, et aussi les parents". Mais il précise que le socle se résume à un ouvrage vendu en librairie que les futurs enseignants devront connaître. Aucun dispositif particulier n’accompagne également la mise en place des PPRE (programmes personnalisés de réussite éducative), cet élément clé de la réforme. A la veille de la rentrée, des enseignants s’interrogent sur les listes de discussion : "qui d’entre vous a effectué des heures de PPRE ? Pouvez vous m’en dire plus que les vagues directives officielles ?..."

Le ministre annonce que "seule vaut la méthode d’apprentissage de la lecture qui se fonde au départ sur le déchiffrage syllabique des mots... Méthode globale et semi-globale, tout cela est du passé...". Des affirmations contestées à la fois par la grande majorité des experts, par les pratiques des enseignants et dans une certaine mesure par les textes officiels. De la même façon, "l’égalité des chances" vantée par le ministre qui rappelle la multiplication des bourses au mérite, sonne mal avec la diffusion de l’apprentissage junior et l’appel à l’éviction des élèves gêneurs, deux mesures dont on sait bien qu’elles sont spécifiques aux jeunes des familles défavorisées. Le ministre doit d’ailleurs reconnaître que l’apprentissage junior se diffuse plus lentement que prévu du fait des oppositions régionales.

La lutte contre la violence est un autre point important du programme ministériel, réglé par deux brochures qui seront distribuées dans les établissements, et une circulaire où l’Intérieur s’impose à l’Education. Le ministre annonce également la publication d’un texte sur les parents à l’école (voir plus bas) et un "important plan de développement des TICE" qui devrait être précisé à la mi-septembre.

Il n’est pas fréquent qu’un mouvement d’action soit lancé dès la rentrée. Le ministre n’en a cure : "j’ai conscience des besoins des professeurs et des déclarations... Je fais la distinction entre les situations réelles et les postures". A quelques mois des élections présidentielles, Gilles de Robien se dresse bien en homme seul.

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Extrait d’un communiqué de presse de l’UNSA, le 31.08.06 : Sous la « belle rentrée » la réalité...

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Cette politique de réduction budgétaire à tout crin dégradera les conditions de travail des élèves et des enseignants dans nombre de cas. Elle bat en brèche les objectifs que le gouvernement s’était lui-même fixés dans la loi d’orientation. Les PPRE, les dédoublements en langue ne sont pas financés. Les faibles moyens attribués aux « réseaux ambition réussite » dans l’éducation prioritaire ne sont obtenus que par des redéploiements douloureux. Cela relativise beaucoup la prétention du gouvernement à agir pour l’égalité des chances.

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Extrait d’un communiqué de presse intersyndical, le 31.08.06 : Grève le jeudi 28 septembre dans l’éducation

FAEN FERC-CGT FSU SGEN-CFDT UNSA Éducation

Les fédérations FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT et UNSA Éducation confirment leur dénonciation des décisions budgétaires du gouvernement pour 2007 qui, s’ajoutant aux coupes intervenues depuis 2003, conduiront à réduire considérablement les moyens du service public. Il s’agit bien d’une politique à courte vue, rétrograde dans ses choix et dangereuse pour l’avenir dont les élèves, les jeunes, notamment ceux qui sont le plus en difficulté, tout autant que les personnels vont payer le prix : dégradation des conditions d’enseignement et de travail, réduction de l’offre d’enseignement, précarité accrue...
Elles se félicitent de l’unité réalisée avec les parents, les lycéens et étudiants pour engager ensemble l’action contre ces choix et pour une politique éducative qui assure la réussite de tous. Elles appellent les personnels à réussir la première journée de mobilisation du mercredi 6 septembre (manifestations, rassemblements délégations... au plan local).

Conformément à leur engagement commun elles décident d’appeler les personnels à faire grève le jeudi 28 septembre.

Paris le 31 août 2006

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