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La "politique d’échec" en ZEP selon la Cgt

24 août 2006

Extrait de « L’Humanité » du 24.08.06 : Ouria Belaziz. L’origine ne doit pas signifier exclusion

L’invitée de la semaine : déléguée du personnel CGT SEB sur le site de Pont-Evêque dans l’Isère, membre du bureau fédéral de la fédération de la métallurgie.

Le « racisme », terme négatif et haineux. Chaque jour des personnes vivent des injustices, de par leur couleur de peau et leur origine étrangère, au travail, dans la recherche d’un emploi ou d’un logement.

Toutes ces choses indispensables à l’intégration dans une société. Ne faut-il pas accepter, plutôt que de tolérer, les différences ethniques. La montée du racisme est associée à une régression sociale et économique. Les personnes cherchent des boucs émissaires à leur malheur. N’est ce pas facile d’accuser l’autre, cette « classe laborieuse et dangereuse ». De plus une succession d’événements nationaux et internationaux influent sur le comportement des Français.

La situation instable du Moyen-Orient ainsi que les menaces terroristes entretiennent la suspicion sur les Français de confession musulmane.

Le 11 septembre 2001 a certainement eu un impact sur le résultat présidentiel de 2002. Que peut-on penser d’un pays où 20 % des citoyens ont voté pour le Front national ?
La menace d’être gouverné par ce parti existe. L’estimer peu probable, c’est oublier que l’histoire peut recommencer. Nous ne devons pas laisser la moindre brèche s’ouvrir.

La France est guidée par la peur de perdre son identité et par le sentiment d’insécurité sociale. Mais ce ne sont pas des raisons d’accepter les discriminations qui sont injustes. Rappelons que le taux de chômage concerne trois fois plus les Français d’origine étrangère, que les pouvoirs publics et les offices d’HLM entretiennent une politique de ghettoïsation ou d’échec des zones d’éducation prioritaires qui ne favorise pas la mixité, que la discrimination à l’embauche est une évidence... La liste est longue.

Il est temps que ces comportements changent, et n’allons pas croire que la loi Sarkozy sur l’immigration en sera l’antidote. La mixité est incontournable. C’est elle à mon sens qui peut, si elle se construit dans le respect de chacun, élever les consciences.

J’ai quarante-trois ans. Je suis née en France. Je n’ai pas grandi dans la peur. Le racisme était derrière moi. Mais aujourd’hui la société me projette dans ce qu’ont vécu mes parents. Mon identité est regardée à travers ma couleur de peau et mes origines. Je suis ici chez moi mais j’ai l’impression de toujours devoir le prouver.

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