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La classe passerelle de la ZEP d’Angoulême, en place depuis 18 ans, est condamnée

29 juin 2006

Extrait de « La Charente libre » du 29.06.06 : Basseau : la « classe passerelle » condamnée

L’une des classes passerelles de Basseau, lieu d’accueil des tout petits, va fermer ses portes à la rentrée. Les parents et des enseignants sont furieux

Un gigantesque coup de gueule à dix jours des vacances scolaires. Hier en début d’après-midi, des parents et des enseignants de l’école Saint-Exupéry, à Basseau, se sont regroupés devant les grilles de l’établissement, pancartes en main, pour dénoncer la fermeture annoncée de l’une des deux « classes passerelles » du quartier. « Une fermeture sèche » qui illustre à leurs yeux « un choix politique qui va à l’encontre des intérêts des habitants de Basseau », pouvait-on lire sur les panonceaux et les prospectus distribués.

La classe passerelle ? C’est un lieu d’accueil pour les tout petits - les enfants de 18 mois à 3 ans - juste avant l’entrée en maternelle. « C’est en quelque sorte une préparation en douceur, entre la chaleur du foyer familial et l’école », résume Christine Augustin, professeur des écoles à Saint-Exupéry, affectée depuis 13 ans à l’une des « classes passerelles ».

Ce dispositif est prévu dans les ZEP, les zones d’éducation prioritaire. Il est en place à Basseau depuis 18 ans. Le quartier compte deux « classes », installées dans deux appartements distincts du secteur : la première dans le bâtiment Églantier, près de l’école Saint-Exupéry. L’autre dans l’immeuble Kalis, à l’autre bout de Basseau. Une vingtaine d’enfants sont accueillis dans chaque appartement quelques heures par semaine. Les bambins sont pris en charge par un enseignant, une auxiliaire de puériculture et un agent technique.

À la rentrée, c’est l’appartement du HLM Églantier qui ferme définitivement ses portes. La raison avancée par la municipalité : dans le cadre de l’Opération de renouvellement urbain (ORU) prévue à Basseau et à La Grande-Garenne, la tour sera... rasée. Ce qui agace les parents mobilisés depuis hier, c’est que rien n’est prévu aujourd’hui pour compenser la fermeture annoncée de la « classe ». « Ce sont 18 enfants qui se retrouvent sans solution à la rentrée », dénonce Maud Giraud, enseignante à Saint-Exupéry.

Réunion lundi à l’Inspection

« Dans vos colonnes, en octobre dernier, le maire, en visite dans le quartier, s’était engagé à reloger cette structure ailleurs », se souvient Brigitte Viau, la directrice de l’école, placardant les articles publiés à l’époque. La solution, selon les enseignants, c’est de transférer cette structure dans les locaux de la maternelle. « Nous avons une classe vide qui ne sert à rien », note Maud Giraud. Une proposition qui semble convenir aux parents mobilisés.

L’essentiel pour Isabelle Harasse, maman de quatre enfants, et représentante de la FCPE (la fédération des conseils de parents d’élèves) à Saint-Exupéry, c’est que la classe ne disparaisse pas. « Trois de mes enfants sont passés par la classe passerelle. Je n’ai que des compliments à faire sur cette structure, affirme-t-elle. Et c’est aussi un lieu d’échange pour les jeunes parents qui s’y rencontrent ».
Et pourquoi ne pas inscrire son enfant dans une halte-garderie ou une crèche, avant l’école maternelle ? « Ça n’a rien de comparable, réplique la maman. L’avantage de la classe passerelle, c’est d’accompagner l’enfant petit à petit avant l’école ».

Pour Colette Dussaillant, adjointe au maire chargée des affaires scolaires à Angoulême, les parents et les enseignants de Basseau pleurent... avant d’avoir mal. « Si l’appartement Églantier va bien fermer à la rentrée, on va s’organiser pour que personne ne soit à la rue », assure-t-elle.

Philippe Carrière, l’inspecteur d’académie, veut de son côté tordre le cou à l’argument mis en avant, hier, par les parents d’élèves selon lequel le dialogue est rompu entre les services de l’Education nationale et la mairie. « On organise d’ailleurs une réunion à l’inspection, lundi prochain, sur cette question. Est qu’on trouvera une solution pour les tous petits ? Je ne le sais pas encore, mais c’est bien là notre souci ».

Ces arguments ne rassurent pas Isabelle Harasse. Pour la maman de l’école Saint-Exupéry, comme pour de nombreux parents, la disparition annoncée de la « classe passerelle » est un épisode de plus qui contribue au mal être de Basseau. « Dans le quartier, on vient déjà de perdre le Mutant (la moyenne surface du quartier qui ferme ses portes définitivement vendredi). Une classe va disparaître à la rentrée à l’école maternelle Ronsard (CL du 4/03). Avec la suppression de cette classe passerelle, on a plus que jamais le sentiment qu’on est laissé pour compte ».

Stéphane Urbajtel

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