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Le compte rendu du « Café » de la réunion des RAR le 30 mai (reprise de l’article de l’Expresso du 31 mai)

27 juin 2006

Extrait du « Café pédagogique », le 26.06.06 : Journée nationale des réseaux "ambition réussite"

Le 30 mai, G. de Robien réunissait les 249 principaux des collèges ambition-réussite, c’est-à-dire les collèges Zep les plus en difficulté, avec une préoccupation majeure : convaincre qu’on peut faire mieux sans investir davantage. "Je suis en effet convaincu qu’il ne sert à rien d’avancer tel ou tel budget, tel ou tel chiffre, si derrière tout cela il n’y a pas un objectif clair, et surtout, des personnes prêtes à s’investir !... Enfin, la démarche par projet vous donne une grande autonomie.
Je veux en effet qu’une grande liberté soit donnée aux initiatives des réseaux « Ambition réussite ». Cette liberté, elle se situe d’abord en amont, dans la définition des projets. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’une grande latitude vous soit donnée pour la définition des projets pédagogiques".
Plaidant pour l’esprit d’initiative, la solidarité et la personnalisation des parcours, le ministre avait peu de moyens supplémentaires à offrir : 1000 postes d’enseignants "expérimentés", 3000 "assistants pédagogiques", une infirmière promise dans chaque réseau (associant plusieurs écoles et un collège). Des postes qui sont financés par une réduction des horaires dans tous les collèges.
Le ministre a annoncé deux dispositifs pédagogiques. D’une part, dans ces établissements, l’option découverte professionnelle pourra être avancée en 4ème. D’autre part, les élèves bénéficieront en 4ème, 3ème, 2de et terminale d’un entretien d’orientation conduit par le professeur principal ou le conseiller d’orientation, assisté d’une personne issue du monde professionnel.

La question des moyens a été soulevée par plusieurs principaux. Ainsi, dans le Nord, un collège voit les financements de ses projets culturels réduits de 50% : "comment mettre en place un pôle d’excellence quand les moyens pour financer les projets PAC sont réduits de 50% ?". A Montbéliard, un principal pense avoir du mal à faire venir un professeur expérimenté si on ne lui offre pas de réel avantage de carrière. Il apparaît assez clairement que ces professeurs "expérimentés" seront choisis parmi les enseignants déjà présents avec le risque d’attributions purement administratives (par exemple pour sauver un poste menacé). Ailleurs encore on s’inquiète du sort des "assistants pédagogiques" qui pourraient être embauchés sous contrat d’accès à l’emploi (CAE).

Dans une contribution envoyée au Café, Elisabeth Bruchet et Catherine Aduayom, coordinateurs REP, rappellent la situation des autres établissements de l’éducation prioritaire. " Les établissements des réseaux « de réussite scolaire » ne se voient attribuer aucun moyen supplémentaire et la classification « sensible » qui recouvrait elle aussi des difficultés et des moyens spécifiques n’est plus mentionnée alors même que les établissements dits sensibles n’ont pas tous été labellisés « ambition réussite » ce qui est le cas par exemple pour le département du Rhône des REP Casarès à Rillieux, Valdo et Noirettes à Vaulx-en-Velin, Eluard et Michelet à Vénissieux... En somme, 249 REP « ambition réussite » jouent malgré eux le rôle de l’arbre qui cache la forêt".

Pourtant le projet ministériel séduit aussi des principaux. Ainsi, Nicolas Renard, président de l’Observatoire des Zones prioritaires (OZP) et principal à Asnières (92), se réjouit qu’enfin "on mette des moyens en enseignants pour faire face à des problématiques pédagogiques au lieu de baisser de quelques unités les effectifs par classe". Dans son collège, les moyens horaires attribués pour les professeurs référents seront utilisés pour faire des cours de français intensifs à des élèves en grande difficulté déjà repérés au CM2. Il estime que le dispositif Robien lui laisse plus de liberté pour faire face aux difficultés. Il lui permet de mieux gérer son équipe et de mieux accompagner les élèves qui en ont le plus besoin.

A l’issue de cette Journée, une question demeure. L’étude de T. Piketty, censurée par le ministère, a mis en évidence l’effet positif d’une forte réduction des effectifs en Zep. Et si les Zep méritaient mieux qu’une mobilisation sans frais des enseignants ?

Le discours de Robien

La contribution de E. Bruchet et C. Aduayom

Le dossier spécial du Café

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