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Rapport Sécurité et société 2021 : Les collégiens et enseignants se sentent moins en sécurité dans les collèges en éducation prioritaire

16 décembre 2021

Sécurité et société
Édition 2021

L’Insee et le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Service statistique ministériel de la Justice (SDSE), présentent dans cette édition inédite de la collection « Insee Références » intitulée Sécurité et société un panorama synthétique des connaissances sur les phénomènes de délinquance et leur traitement par la justice.

Au collège, dans un climat scolaire globalement serein, 25 % des élèves et 9 % des enseignants se sentent en insécurité aux abords de l’établissement mais beaucoup moins dans l’enceinte
Hélène Fréchou, Boubou Traore (Depp)

La très grande majorité des élèves et des enseignants se sentent bien dans leur collège public. Ils perçoivent l’enceinte du collège comme plus protectrice que ses abords : 10,7 % des élèves et 6,9 % des enseignants se sentent en insécurité dans l’enceinte du collège. Aux abords du collège, c’est le cas de 25,3 % des collégiens et 9,1 % des enseignants. À l’intérieur du collège, le sentiment d’insécurité est plus fort dans les lieux où les adultes sont moins présents, notamment dans les couloirs et les toilettes. En outre, à l’intérieur comme aux abords du collège, il est plus marqué dans les établissements socialement défavorisés et les très grands collèges, tant pour les enseignants que pour les collégiens. Les élèves de 6e, les filles et les enseignants en début de carrière se sentent plus souvent en insécurité aux abords de l’établissement, mais pas à l’intérieur. Par ailleurs, les collégiens (24,9 %), mais surtout les enseignants (62,8 %), ressentent de la violence dans leur établissement. Au cours de l’année 2016‑2017, un collégien sur quatre a été victime de cyber‑violence sur les réseaux sociaux et internet dans le cadre scolaire, et pour un tiers d’entre eux, il s’agit de cyber-harcèlement.

Avoir été victime de violence dans le cadre scolaire, tant psychique que physique ou d’atteintes aux biens, joue assez logiquement sur le sentiment d’insécurité pour les collégiens et pour leurs enseignants. Pour les élèves, le sentiment d’insécurité est d’autant plus fort qu’ils ont subi un nombre élevé d’atteintes. Pour les enseignants, le harcèlement et les agressions sexuelles, qui concernent 3 % des enseignants, sont les atteintes qui amplifient le plus le sentiment d’insécurité. Par rapport au collège, le climat scolaire est plus positif dans les lycées d’enseignement général et technologique, mais moins favorable dans les lycées professionnels.

Extrait de insee.fr

Insee références du 09.12.21

EXTRAITS relatifs à l’éducation prioritaire

[...] Malgré tout, seuls 66,2 % sont satisfaits du climat scolaire dans
leur établissement et 50,5 % considèrent que les élèves apprennent bien dans l’établissement.
Ces proportions sont respectivement de 57,3 % et 29,7 % parmi les enseignants exerçant en EP.
Les enseignantes ont une opinion un peu plus positive que leurs homologues masculins sur leur fonction, leurs relations avec les élèves ou le respect des élèves. Cette opinion positive sur la fonction d’enseignant est un peu plus forte pour celles et ceux exerçant en EP comparativement à leurs homologues exerçant hors EP
.

[...] Comme pour les élèves, une grande majorité des enseignants exerçant en collège public se sent bien dans son collège et également dans sa fonction au cours de l’année scolaire 2018‑2019 (respectivement 82,5 % et 81,2 %) figure 2. Les relations qu’ils entretiennent avec les membres de la communauté éducative sont, quant à elles, très largement positives. En particulier, 94,1 % déclarent avoir, en règle générale, de bonnes relations avec les élèves et 90,2 % se sentent respectés
par ces derniers. Ils ont également, pour une très grande majorité d’entre eux, de bonnes relations avec les autres enseignants et dans une moindre mesure avec le personnel de direction. Enfin, 84,9 % se sentent respectés par les parents d’élèves et cela de façon plus marquée lorsqu’ils exercent en éducation prioritaire (88,5 %). Malgré tout, seuls 66,2 % sont satisfaits du climat scolaire dans leur établissement et 50,5 % considèrent que les élèves apprennent bien dans l’établissement.
Ces proportions sont respectivement de 57,3 % et 29,7 % parmi les enseignants exerçant en EP.
Les enseignantes ont une opinion un peu plus positive que leurs homologues masculins sur leur fonction, leurs relations avec les élèves ou le respect des élèves. Cette opinion positive sur la fonction d’enseignant est un peu plus forte pour celles et ceux exerçant en EP comparativement à leurs homologues exerçant hors EP.

[...] Les élèves perçoivent moins de violence que les enseignants
Les enseignants sont nombreux à déclarer qu’il y a de la violence dans leur collège. C’est le cas de 62,8 % de l’ensemble des enseignants et 80,4 % de ceux qui exercent dans des collèges en EP figure 3.
En outre, un quart des enseignants éprouve de l’appréhension avant de se rendre au travail.
Parmi les collégiens, ce sentiment de violence en milieu scolaire est moins fréquent : 24,9 % d’entre eux déclarent qu’il y a de la violence dans leur établissement ; comme pour les enseignants, cela est beaucoup plus fréquent en EP (34,8 %). Les collégiens mettent plus en avant l’agressivité entre élèves, beaucoup plus prégnante que l’agressivité entre les élèves et les enseignants. 28,4 % des collégiens déclarent qu’il y a de l’agressivité entre les élèves, soit deux fois plus que ceux qui déclarent de
l’agressivité entre les élèves et les enseignants (12,7 %). L’agressivité entre les élèves est plus présente pour les collégiens scolarisés en EP que pour les collégiens hors EP (35,0 % contre 26,7 %), tout comme l’agressivité entre élèves et professeurs (17,7 % contre 11,4 % hors EP).
Pour quelques collégiens, ces problèmes de violence peuvent être la cause d’absentéisme. Ainsi, 6,1 % des collégiens déclarent ne pas s’être rendus au collège au moins une fois dans l’année car ils avaient peur de la violence, phénomène sans grande différence entre les collégiens en EP et les collégiens hors EP.

[...] Un sentiment d’insécurité plus marqué dans les collèges socialement défavorisés et les très grands collèges
Le sentiment d’insécurité des élèves et enseignants dans l’enceinte, mais également aux abords du collège, varie selon leurs caractéristiques personnelles et celles de leur établissement. Des modélisations économétriques permettent d’isoler l’effet propre de chaque caractéristique sur le fait de se sentir en insécurité dans le cadre scolaire figure 6a et figure 6b.
Le contexte social du collège a un impact sur le sentiment d’insécurité : le fait d’exercer dans un collège socialement très défavorisé plutôt que dans un collège très favorisé augmente la probabilité pour les enseignants de se sentir en insécurité aux abords de l’établissement de 7,2 points et à l’intérieur de l’établissement, de 4,3 points. Cet écart est respectivement de + 5,3 et + 3,4 points pour les collégiens.
La taille de l’établissement joue également sur le sentiment de sécurité. Les enseignants et les élèves dans les collèges de grande taille (de plus de 680 élèves en 2019) éprouvent plus fréquemment de l’insécurité, et ceci de façon plus marquée aux abords du collège qu’à l’intérieur. Ainsi, pour un enseignant, exercer dans un collège de grande taille plutôt que dans un petit collège (de moins de 320 élèves en 2019) augmente la probabilité de se sentir en insécurité aux abords de l’établissement
de 2,3 points de pourcentage. Dans l’enceinte du collège, cette probabilité augmente de 0,9 point. Pour un collégien, l’écart est de + 5,2 points aux abords de l’établissement et de + 1,7 point à l’intérieur.
Les enseignants et les collégiens en EP déclarent plus souvent se sentir en insécurité dans le cadre scolaire (sans contrôle des autres caractéristiques). L’écart est particulièrement important chez les enseignants pour le sentiment d’insécurité aux abords du collège : 20,1 % en EP contre 9,1 % pour l’ensemble des enseignants en collège public. Cependant, une fois prises en compte les autres caractéristiques de l’établissement (taille, contexte social) et celles de l’enquêté, l’écart se réduit de
manière importante pour les enseignants (à + 1,6 point) et il n’est pas significatif pour les collégiens.

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