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Yannick Trigance (PS) met en doute l’efficacité des classes dédoublées et regrette l’arrêt du "Plus de maîtres que de classes"

30 novembre 2021

« Le dédoublement des CP et CE1 repose sur une logique chiffrée dont l’efficacité reste encore à démontrer »
TRIBUNE

Yannick Trigance, conseiller régional d’Ile-de-France et secrétaire national chargé de l’éducation au sein du PS, estime, dans une tribune au « Monde », que le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer se satisfait un peu trop vite des mesures prises dans les écoles primaires des réseaux prioritaires.

Parmi les nombreuses mesures mises en avant par le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer à l’issue de son « quinquennat éducatif » rue de Grenelle, le dédoublement des classes de CP et de CE1 fait incontestablement figure d’étendard. Ne déclarait-il pas tout récemment encore au Sénat et en toute modestie qu’en matière de dédoublement, « nous avons atteint un “Graal éducatif” dans certains territoires » ?

A la rentrée 2019, l’ensemble des CP et des CE1 en réseau éducatif prioritaire (REP) et REP+ [là où se concentrent les plus grandes difficultés sociales] étaient dédoublés, auxquels s’ajoutent progressivement les classes de grande section de maternelle. Au-delà des effets de communication, cette mesure n’en cache pas moins une réalité qui devrait sérieusement tempérer l’enthousiasme ministériel.

Les conséquences sur les effectifs dans les autres classes sont dissimulées par un discours ministériel qui s’apparente à de la propagande. Malgré ce qui est affirmé dans une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP, qui dépend du ministère de l’éducation) – « les dédoublements (…) n’ont pas été mis en œuvre au détriment des autres niveaux. Ils n’ont pas non plus été réalisés aux dépens des écoles rurales, où le nombre d’élèves par classe diminue également » –, les observations des inspecteurs territoriaux comme généraux ont témoigné de l’existence de CM1 ou de CM2 anormalement chargés en éducation prioritaire.

Arrêt du dispositif « plus de maîtres que de classes »
A l’occasion de missions menées par ces mêmes inspecteurs, des conséquences importantes ont été observées sur les apprentissages de ces élèves plus âgés, sur les enseignants qui les ont en responsabilité (grande fatigue, maladies à répétition…) ainsi que sur l’ambiance au sein des écoles (des tensions entre les maîtres dues à une « concurrence » mal vécue entre ceux qui enseignent à douze élèves et ceux qui enseignent à vingt-quatre et plus).

Les classes des autres niveaux ne bénéficient plus aujourd’hui du dispositif « plus de maîtres que de classes » permettant, en fonction des besoins de l’école tout entière, d’être à deux dans une classe pour mettre en œuvre des pratiques de pédagogie différenciée, donner la possibilité à des élèves de travailler en petit groupe sous la conduite d’un maître expert.

Ce dispositif a été supprimé de façon arbitraire, sans évaluation préalable, au seul profit des classes de CP et CE1 dédoublées. Mis en place sous le quinquennat précédent, il avait occasionné dans tous les départements et toutes les circonscriptions un fort engagement des différents acteurs de la formation et ce faisant, avait été à l’origine d’une réelle professionnalisation des enseignants sur la question de la différenciation pédagogique et sur les pratiques favorisant une meilleure prise en charge des élèves à besoins particuliers. [...]

Extrait de lemonde.fr du 25.11.21

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