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Direction d’école : - La question du statut (le Café) - La check list de rentrée (Snuipp)

1er septembre 2021

Rentrée : Quel emploi fonctionnel pour les directeurs et directrices ?
Aujourd’hui, c’est la rentrée pour près de 378 000 enseignants du premier degré, parmi lesquels quelques 45 000 directeurs et directrices. Professeurs des écoles, ces enseignants ont une position centrale dans le fonctionnement de l’école. Depuis des années, le débat autour d’un statut particulier pour ces professeurs « particuliers » fait rage. Le 2 juillet dernier, le ministère a lancé un pavé dans la mare en annonçant, à la fin d’un groupe de travail sur la direction, que dès septembre 2021 seront mis en place des emplois fonctionnels de direction dans les écoles à décharge complète, soit à partir de treize classes. Une annonce aux contours encore très flous pour Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire des enseignants du premier degré mais aussi pour Jean-Marc Marx, secrétaire national en charge du dossier direction au SGEN-CFDT. Pour M., directrice d’une école de vingt-trois classes, cette annonce n’augure rien de bon si ce n’est une charge de travail supplémentaire. « Ce dont on a besoin réellement, c’est d’une aide administrative, d’un secrétariat. Si emploi fonctionnel rime avec décharge des tâches « administratives » de l’IEN vers les directions, ca ressemble à un cadeau empoisonné… »

Un vieux projet ressuscité par JM Blanquer

Un directeur qui aurait le même statut qu’un chef d’établissement, certains le souhaitent depuis des années. C’est un sujet dont se sont emparés nombre de ministres depuis longtemps sans qu’aucun ne franchisse le pas et pour cause. Selon les chiffres d’une enquête réalisée par le ministère seulement 11% des professeurs des écoles (PE) y sont favorables. Pourtant, la rue de Grenelle tient à faire avancer le dossier avec la proposition de loi Rilhac dans un premier temps – loi qui a été vidée de son contenu lors de son passage à l’assemblée- puis avec cette annonce « surprise » à la fin d’un groupe de travail avec les syndicats. Une façon de contourner la voie législative en décidant d’une application réglementaire. Détacher les directeurs et directrices d’écoles de plus de treize classes vers des emplois fonctionnels, c’est leur donner une délégation d’autorité de l’IEN – mais dans quel cadre ? Pour l’instant nul ne le sait. C’est aussi les placer dans un une sorte de no man’s land. En effet, ils bénéficieraient d’une grille salariale plus attractive mais continueraient à appartenir au corps des professeurs des écoles.

Une ligne rouge pour le Snuipp

« Les risques sont nombreux » selon Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, « nous ne savons pas ce qui se cache derrière cette annonce. Notre position a toujours été très claire. Nous reconnaissons la fonction particulière des directeurs et directrices et nous revendiquons plus de décharges, une aide administrative pérenne et formée, une simplification des tâches administratives ainsi qu’une augmentation des indemnités. Nous ne croyons pas au fonctionnement sur le modèle du second degré, l’école primaire a une histoire particulière, les équipes pédagogiques fonctionnent en collectif et nous y tenons. La délégation de compétence, c’est donner une voie prépondérante aux directeurs et directrices. Alors cette annonce, c’est une ligne rouge qui est franchie, c’est un pas vers le statut ».

Le directeur, un pilote pour le Sgen Cfdt

Pour le SGEN-CDFT, les choses sont moins tranchées. Selon Jean-Marc Marx, secrétaire national, « nous étions très étonnés de cette annonce en fin de séance. Nous ne savons pas ce qu’elle signifie. C’est très flou. S’il s’agit de reconnaître le métier de directeur et directrice, de donner plus d’autonomie aux équipes et du pouvoir d’agir, cela nous convient. Mais qu’entend le Ministre par l’emploi fonctionnel, par la délégation de compétence ? Plus d’autonomie pour les directeurs, une simplification de la prise de décision sur certains sujets ? Nous ne sommes pas contre mais nous ne souhaitons pas qu’il y ait un statut impliquant une hiérarchie au sens strict avec un pouvoir d’évaluation et de sanction. S’il s’agit d’une délégation de compétences qui permet de valider des décisions collectives prises au sein de l’école comme acter des conventions avec des associations, ou encore formaliser des décisions de maintien ou de passage anticipé, pourquoi pas. Le directeur a une place particulière dans l’école, il est temps de le reconnaître, son rôle de pilote de l’école disposant d’une voix prépondérante en cas de désaccord doit être formalisé ».

"C’est surtout de moyens dont on a besoin"

Pour M, directrice d’une école de vingt-trois classes en Seine-Saint-Denis, « la reconnaissance d’une place particulière du directeur doit être actée certes, mais c’est surtout de moyens dont on a besoin. Mon école est de la taille d’un collège, pourtant je dois gérer seule l’administratif, la relation aux partenaires – que ce soit les familles ou la collectivité – là où dans un établissement du second degré il y aurait un secrétariat et la vie scolaire. Outre cela, être directrice, c’est au quotidien être infirmière, réparatrice de photocopieuse, assistante sociale dans certains cas, « psychologue » quand les collègues vont mal, secrétaire quand il s’agit de rédiger les multiples compte-rendu et documents à renvoyer souvent en double exemplaires… Bref, être directrice, c’est tout sauf ce qui est le centre de notre métier : la pédagogie. Alors l’annonce du 2 juillet, je m’en méfie un peu. Qu’est-ce qu’on attend de nous ? Faire encore plus d’administratif ? Faire le chefaillon dans l’école pour quelques euros de plus ? Je ne ressens pas le besoin d’avoir une forme « d’autorité sur mes collègues », de fait j’ai des responsabilités qui m’incombent ainsi qu’une position particulière qu’ils reconnaissent et que les textes confortent ».

En effet, il n’est pas inutile de rappeler que les directeurs et directrices disposent déjà d’un arsenal réglementaire leur permettant de trancher lorsque des décisions doivent être prises en conseil des maîtres. Ainsi, même s’il est vrai que les répartitions des élèves, des locaux, des moyens mais aussi des niveaux se discutent en équipe, c’est le directeur qui a le dernier mot selon le décret relatif aux directeurs d’école de 1989 – décret toujours d’actualité.

Evaluer les enseignants ?

Du côté de l’évaluation des enseignants par les directeurs et directrices, rien dans l’annonce du 2 juillet. Mais pour beaucoup, c’est une porte d’entrée pour la préconisation du Grenelle de l’éducation qui propose que « le directeur ait la possibilité de valoriser par une évaluation positive les professeurs des écoles sous forme d’un double regard de l’inspecteur et du directeur pour l’évaluation dans le PPCR ». Une annonce qui n’inquiète pas trop le porte-parole du SGEN-CFDT qui y voit là la reconnaissance d’une pratique déjà bien répandue. « Nous savons tous que les IEN passent voir le directeur avant ou après une évaluation d’enseignant, ne serait-ce que pour évaluer la capacité à travailler en équipe. Pour autant, nous ne sommes pas pour une évaluation telle qu’elle est pratiquée dans le second degré ».

Pour le SNUipp-FSU, autre risque, le profilage des postes. « On met à part les directeurs de plus de treize classes avec très certainement des missions spécifiques dont on ne connaît pas encore aujourd’hui la teneur. L’emploi fonctionnel signifie aussi la possibilité pour le directeur d’être démis de ses fonctions à tout moment. Ces directeurs auraient un « statut » particulier, différent de celui de chef d’établissement, qui n’existe pas à ce jour dans l’éducation nationale ». Pour la porte-parole, on glisse vers un statut des directeurs d’école avec un rapport hiérarchique, « auquel s’oppose la très grande majorité de la profession ».

Les groupes de travail sur la direction reprennent à la mi-septembre. JM Blanquer a d’ores et déjà annoncé le passage devant l’assemblée de la loi Rilhac très prochainement. Le Ministre arrivera-t-il à imposer sa vision du fonctionnement de l’école ? Les prochains mois nous le diront…

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 01.09.21

 

Direction d’école, la check-list de rentrée
La liste des (trop) nombreuses choses à faire pour préparer la rentrée. Un document conçu pour être utile aux directrices et directeurs d’école et qui montre à quel point le « choc de simplification » revendiqué par le SNUipp-FSU s’impose. Les promesses du ministère étant restées sans lendemain, la liste des tâches s’allonge et la prise en compte du protocole lié à la situation sanitaire apporte son lot de contraintes.

Extrait de snuipp.fr du 24.08.21

 

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