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Les actes du colloque sur l’école organisé par le PCF le 2 mai 2006

10 juin 2006

Extrait du site du PCF, le 09.06.06 : Compte rendu du colloque du 2 mai

Quelques extraits où l’on a abordé l’éducation prioritaire

Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF

Il y a quelques semaines, la droite a été contrainte de reculer. Les jeunes, les salariés ont obtenu le retrait du CPE, la première grande victoire du mouvement social depuis 2002. Victoire qu’on le veuille ou non, en grande partie due à la mobilisation des jeunes lycéens et étudiants eux-mêmes. Il y a un an, les mêmes s’étaient mobilisés contre la loi Fillon et lors de la campagne référendaire, nous avions assisté dans les facultés à des formidables débats contradictoires sur l’avenir de l’Europe, le contenu du projet de traité constitutionnel. Et puis, entre les deux, nous avons connu l’embrasement d’un certain nombre des quartiers populaires ; embrasement qui pourrait de nouveau d’ailleurs s’exprimer dans les jours qui viennent : je dis cela parce que j’en sens les prémices ces jours derniers.

Ces irruptions répétées des jeunes dans le mouvement social et le champ politique expriment certainement une très grande souffrance de leur part face aux discriminations dont ils sont victimes, à la non-reconnaissance de la société sur ce qu’ils sont, portent, peuvent apporter demain ; une très grande inquiétude pour l’avenir. Vous vous rappelez peut-être de ce sondage paru y a quelque temps où les jeunes, en majorité, se voyaient vivre moins bien que les générations précédentes.

Donc expression de souffrance, de révolte mais aussi d’exigence de respect de leurs droit, de l’accès aux connaissances, à la formation, à la qualification et de l’accès au monde du travail, mais aussi à la prise de parole citoyenne. L’école est ou doit être actrice. Nous tous ici, élèves, parents, citoyens, militants, nous en mesurons l’importance, et nous sommes déterminés à agir pour une nouvelle ambition pour l’école, une école de l’égalité, de la réussite pour tous.

Bien sûr, ce débat n’est pas nouveau et je pense que chacun a eu l’occasion, ces dernières années de participer à une action pour la défense de l’école. On a mené des combats pour les moyens contre la suppression des postes, la fermeture de classes, de maternelles. Nous nous sommes battus pour la laïcité, pour que les équipes pédagogiques restent unies et ne soient pas externalisées ou décentralisées, pour la formation, pour plus d’adultes qualifiés, pour un haut contenu pédagogique. Et c’est vrai que nous avons connu une démocratisation avec les fameux 60% de classes d’âge qui atteindre le Bac. Mais cette démocratisation est grippée, faute de moyens pour permettre à chacun d’accomplir son parcours scolaire. Manque de moyens mais aussi crise sociale.

On a beaucoup demandé à l’école ces dernières décennies. On lui a demandé d’enseigner, de régler les problèmes de violence, d’être assistant social, médecin, éducateur, de jouer un peu le pansement des crises et dérives de la société, dans un contexte d’appauvrissement où on a commencé à parler, en France, de salariés pauvres, où le chômage, la précarité se sont installés de façon permanente, où de nouvelles populations sont venues nous rejoindre, extrêmement fragilisées.

Mais nous vivons aujourd’hui une étape nouvelle car la droite aujourd’hui est en train de s’appuyer sur les difficultés réelles que connaît l’école ; le sentiment partagé dans une partie de la population que l’époque est porteuse d’échec scolaire, que l’école ne joue plus son rôle de valorisation, d’ascenseur social, de source d’égalité qui permet à chaque enfant d’avoir accès aux connaissances. La droite s’appuie sur les difficultés que les politiques libérales ont créé pour dire que l’école telle qu’elle est ne correspond plus et qu’il faut modifier ses objectifs mêmes. Et on critique sa démocratisation, son exigence de haut niveau de connaissance.

En fait, on veut, selon la droite, l’adapter aux possibilités des enfants avec des orientations précoces, l’apprentissage à 14 ans, baisser le seuil commun des connaissances pour une grande partie de la jeunesse, reproduire les inégalités sociales et territoriales et faire une école du mérite. On le voit bien dans ce département avec Sarkozy à sa tête où, à travers ses internats d’excellence, on serait un peu comme au 19ème siècle lorsque la bourgeoisie choisissait ses gentils pauvres qu’on essayait d’accompagner pour qu’ils sortent de la situation qu’ils connaissaient. C’est un peu le discours qu’a porté Sarkozy ce soir à l’Assemblée nationale, lorsqu’il nous a expliqué comment il fallait choisir les immigrés - ceux qui allaient contribué à l’enrichissement de notre pays, et barrer la route à ceux qui n’étaient qualifiés, pas aptes, comme il dit, à s’intégrer. Alors bien sûr, il y a un problème de moyens. On a supprimé près de 45 000 emplois dans l’Education nationale.

Il y a un assèchement des postes, on en parlait tout à l’heure avec le représentant des professeurs d’éducation physique en lutte avec seulement 400 postes prévus au concours. Bien sûr, il y a les attaques contre les ZEP. Mais nous ne sommes pas simplement dans une phase où on veut réduire les moyens pour économiser.

Nous sommes dans une nouvelle étape visant à placer l’école en adéquation avec le projet de société libérale. On veut former les êtres humains selon les besoins à court terme d’une logique de rentabilité la plus immédiate possible. Alors que nous aurions besoin d’hommes et de femmes qui, par leur accès aux connaissances, leur esprit critique pourraient produire une nouvelle citoyenneté, étape de la démocratie dans l’échange, la coopération pour faire de la planète un village où l’on vivrait libres et égaux, avec un haut niveau de culture commune permettant un esprit critique, une très grande qualification pour faire face aux besoins, à de nouvelles croissances, au défi du développement durable, pour bâtir une nouvelle conception même de l’emploi où chaque individu sera conduit à une mobilité constructive, choisie avec des périodes d’emploi et de formation lui permettant d’évoluer, d’apporter à la société, tout au long de son parcours professionnel, dans une sécurité d’emploi et de formation. Alors qu’on a besoin de créativité, la droite, à l’appel de la Commission européenne « éducation et formation 2010 » veut rabaisser les objectifs de l’école, les moyens qui lui sont consacrés, mais aussi les contenus et aller vers une sorte de marchandisation du monde éducatif.

(...)

Michel Vignal, Secrétaire national à l’éducation du MRC

L’école est une question centrale, puisque école et république sont intimement liées depuis la Révolution française. Et le futur républicain de la FRANCE dépend grandement de son école publique et laïque. Je voudrais développer ces 4 idées :

1) Face à une crise généralisée, pour redresser l’école, il faut réaffirmer sa mission première.

Il y a une crise généralisée aux multiples facettes : crise sociale liée à un chômage de masse, qui n’est pas dû à l’école, mais qui la sape dans sa vocation de promotion sociale, crise de la démocratie, avec cette montée de la barbarie néo-libérale, qui détruit les fondements de la politique et la confiance dans les idées et savoirs, crise conjointe de la nation citoyenne et de l’Europe, cette dernière étant de plus en plus perçue comme un relais de la mondialisation libérale.

Et pourtant, la résistance se manifeste : le non au référendum, le refus du CPE (outil de normalisation libérale) le montrent. L’école est traversée par ces contradictions : elle n’échappe pas à la crise et l’adaptation libérale de ses contenus et fonctionnement. En même temps, s’y manifestent des facteurs de résistance, des possibilités de redressement et de transformation.

L’école est une institution majeure d’un Etat républicain à construire, car c’est le savoir, la connaissance qu’elle dispense qui libèrent l’homme de son ignorance. Elle donne donc par la culture, à chaque élève, la possibilité de construire sa propre émancipation. Cette école doit préparer à un métier et une fonction sociale, mais aussi parce qu’elle est laïque, elle apprend à chacun à juger selon sa propre conscience, à penser librement et devenir un citoyen souverain. Finalité qui doit concerner tous les élèves, y compris les enfants des familles les moins cultivées, d’où le défi de la démocratisation qui doit élever le niveau général de formation, sans renoncer à la qualité, sans réduire les savoirs fondamentaux essentiels, et cela dans toutes les disciplines scolaires.

La démocratisation, pour un républicain de gauche, c’est l’accès du plus grand nombre à un enseignement exigeant, qui offre à chaque élève la faculté d’aller jusqu’au bout de ses possibilités, en refusant les facilités et adaptations démagogiques, là au nom de ségrégations socio-culturelles subies, ailleurs aux intérêts du marché et aussi aux formes de crétinisme télé-visuelles.

2) Pour redresser, voire refonder l’école, la gauche doit refuser les faux remèdes :

a) Faux remède : réduire les savoirs enseignés et ne plus centrer l’école sur l’élévation par le savoir. Dans une certaine critique de gauche, mélange d’esprit libertaire et libéral, on a vilipendé le savoir comme discriminant, dénigré la culture classique, l’orthographe, la grammaire et autres... pour magnifier la spontanéité et la créativité de l’enfant. La considération du savoir a été abaissée. Aujourd’hui, la loi Fillon propose de réduire les enseignements de la scolarité obligatoire à un socle à minima des indispensables pour hiérarchiser les formés aux besoins de la globalisation libérale. Moins de connaissances et les premières victimes seront les enfants des couches populaires qui ne bénéficient pas de cours particuliers et des bons établissements.

b) Faux remède : le retour à l’apprentissage à 14 ans, voulu par Villepin, qui remet en cause la scolarité à 16 ans décidée en 1959, et qui est une manière de stigmatiser et appauvrir un peu plus les jeunes sous-prolétaires de banlieue et de les traiter comme des laissés pour compte. La loi égalité des chances vole honteusement son nom.

c) Faux remède : l’autonomie des établissements, établie par la loi de 1989 et que Sarkozy veut accroître. Elle aboutit à différencier les établissements selon leur environnement socioculturel, développer des concurrences, favoriser les parents consommateurs d’école et instituer, de fait, l’inégalité. D’un côté, les écoles-ghettos, de l’autre les lycées de grande réputation.

Le MRC ne veut pas que l’école soit assujettie aux féodalités locales et se prononce contre le processus actuel de décentralisation et de concurrence.

d) Faux remède : l’adaptation pédagogique à tout prix, sans exigence, pour faire du chiffre. La pédagogie est nécessaire. Mais la pédagogie n’est pas une finalité ; elle doit être au service des contenus enseignés et niveaux à atteindre. A force d’adaptation sans mesure aux élèves, on a adapté les programmes, rendu les examens plus faciles, attribué des diplômes dévalorisés et de fait abaissé les capacités scolaires d’une partie des élèves. Résultats : 20% des élèves ne lisent pas couramment en 6ème 30% de ceux de 3ème ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux d’une indispensable culture générale.

Nous avons, en 1985, avec Jean-Pierre Chevènement, ministre, voulu augmenter le nombre de lycéens (les 80% au niveau du bac), mais fallait-il que 81% des candidats obtiennent le Bac en 2005, alors que c’était le cas de 62% en 1985 parmi ceux qui le passaient ? L’examen a été rendu plus facile pour faire du chiffre. Conséquence : 40% des étudiants du Supérieur échouent lors de leur 1ère année au Deug, car ils sont insuffisamment préparés au lycée comme à l’université. La sélection a lieu pendant la licence et les étudiants d’origine modeste ont plus de mal à accomplir des études universitaires de qualité. La démocratisation est donc encore largement à accomplir. Elle devrait commencer dès la maternelle et le CP.

3) Pour réussir la démocratisation, la gauche doit mettre l’accent sur la qualité et donc sur l’effort et le travail.

Moins d’Etat, de crédits budgétaires, c’est plus de renoncement, d’inégalité. On le voit aujourd’hui, avec la réduction de 30% des postes aux concours, La qualité, l’exigence doivent être les objectifs essentiels. Pour cela : plus d’école, d’heures enseignées et dans toutes les matières, de soutien scolaire, d’études surveillées, d’efforts pour les ZEP, de surveillants et d’éducateurs pour assurer la sécurité et la vie scolaire, tout cela c’est plus de qualité et d’égalité, mieux soutenir et conforter les enseignants, pour reconnaître aux professeurs l’autorité qui découle de leur fonction, pour valoriser leur magistère, c’est leur permettre de mieux accomplir la tâche difficile d’inculquer le goût de l’effort dans une société hédoniste, le sens du travail dans un monde qui applaudit la réussite par l’argent ; donner la joie de comprendre ; la fierté de s’élever dans une société où règnent le zapping et les démagogies télé-visuelles, nous proposons de réformer les IUFM dans le sens d une formation exigeante nourrie des valeurs républicaines et de créer des financements d’Etat pour aider des jeunes de milieu modeste à faire leurs études, s’ils s’engagent ensuite à servir l’Education nationale et d’autres services publics pendant 10 ans.

(...)

Claude Roiron, Secrétaire nationale chargée à l’éducation (PS)

Jamais l’école n’a été aussi menacée, elle est devenue le lieu même de la politique répressive et réactionnaire de la droite qui se livre à un véritable démantèlement de l’école républicaine. La diminution des moyens est drastique : 40 000 postes environ supprimés pour tous les types de personnels.

La question des moyens n’est certes pas la seule question mais c’est évidemment une question politique. La gauche au gouvernement a toujours fait de l’Education sa priorité et donc son premier budget prioritaire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, cela ne l’est jamais quand la droite gouverne.

Les ZEP sont réduites à la portion congrue - 250 collèges pour toute la France L’apprentissage est avancé à l’âge de 14 ans - mesure disons le clairement destinées aux catégories sociales défavorisées. La marchandisation du soutien scolaire explose Face à cela la gauche doit réagir. C’est pourquoi le Parti socialiste met l’école au coeur de son projet. Toutefois il ne faut pas demander à la seule école de corriger les inégalités qui ne cessent de croître dans la société. Trois axes sont au coeur de nos réflexions :

Comment construire une école plus juste ?

D’abord il ne faut pas se laisser berner par la nostalgie d’une école égalitaire qui n’a jamais existé.
Il faut ensuite affirmer fortement qu’il n’y a pas que des échecs dans l’école de la République. Mais ce que nous ne pouvons accepter, c’est que ces réussites ne soient pas partagées par tous et que les élèves qui réussissent à l’école soient d’abord les enfants des milieux socialement et culturellement favorisés.

Nous ne pouvons accepter que chaque année 65 000 élèves sortent du système scolaire sans qualification et 90 000 avec seulement un CAP. Quelques pistes de réflexions sont actuellement en discussion :

L’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire

La création d’un grand service public de l’enfance

La refonte de l’orientation trop souvent faite par défaut

La multiplication du nombre d’adultes dans les établissements difficiles

Une façon plus efficace d’associer les parents à la réussite de leurs enfants ?

(...)

Patrick Gonthier, Secrétaire général de l’UNSA Education

Cher(e)s ami (e)s, cher ( e )s camarades, Madame la secrétaire nationale du PCF, C’est avec plaisir que notre organisation syndicale, l’UNSA Education, a répondu à l’invitation du PCF à débattre d’une « ambition pour l’Ecole ». Le débat, la confrontation, l’échange est toujours préférable aux idées arrêtées. Il y a des mots réjouissants. « Ambition » en fait partie.

Au moment où nous nous réunissons, l’Ecole n’est pas à la fête. Budgets en régression, mesures rétrogrades comme celles sur les ZEP, la lecture ( avec une véritable « normalisation ») ou l’apprentissage à 14 ans, mesures de flatterie à l’égard d’une opinion à qui on voudrait laisser croire que le conservatisme nostalgique pourrait être une réponse aux défis d’aujourd’hui et de demain. Les défis d’aujourd’hui peuvent être identifiés.

Il y a tout d’abord des réponses qui restent à apporter à la deuxième massification scolaire : celle qui couvre la période 85-95 et qui a permis de gagner 20 points en vingt ans (1966-1986), puis 25 points dans les neuf années suivantes dans l’accès au baccalauréat. Il faut conforter l’effort de ces dernières années. Effort consenti par la Nation, efforts déployés par l’ensemble des équipes éducatives jusqu’à l’université (la moitié des sorties du système scolaire se fait désormais à partir de l’enseignement supérieur) mais aujourd’hui effort contrarié par des budgets de renoncement, par l’absence d’objectifs qualitatifs et quantitatifs fixés à l’Ecole et à ses personnels.

Ces réponses devraient être au nombre de trois. Il faut investir massivement dans l’éducation. Les budgets actuels n’empruntent pas cette voie. Malgré les discours, la dépense d’éducation après avoir progressé a reculé. La tentation est grande d’aller chercher des ressources auprès des collectivités locales (nous l’avons vu avec la décentralisation des personnels TOS) et de renforcer, sous couvert d’autonomie, la pression au niveau de l’établissement jugé sur ses résultats et donc incité à recruter de façon sélective. Cette logique, poussée à son terme, donnera, au bout du compte un système à trois étages : l’école publique, les établissements privés, les zones en difficulté. La tentation est tout aussi grande de confier à l’extérieur le traitement de la difficulté scolaire ou de l’accompagnement social. C’est la conséquence, pour l’Ecole, du plan Borloo. Il faut cesser d’ « externaliser » à l’extérieur de l’Ecole les réponses à apporter. Il faut remettre l’Ecole au centre.

(...)

François Cocq, membre du bureau national du MARS

Je suis très heureux d’être parmi vous ce soir et je remercie le parti communiste français de l’occasion qui m’est donnée de venir échanger avec vous tous sur ce sujet Ô combien important qu’est l’Ecole. Je parle ce soir au nom du MARS, le Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale.

Le MARS est un parti qui, comme son nom l’indique, croit que les valeurs républicaines d’égalité, de bien commun, d’émancipation, aussi bien individuelle que collective, sont centrales dans le projet de Gauche de transformation que nous nous efforçons tous ensemble de construire depuis maintenant plus d’un an.

Avant tout, je voudrais rappeler ici quelques grands principes sur lesquels nous ne saurions transiger. Ainsi, à l’inverse du discours dominant, nous sommes pour réaffirmer un accès toujours plus grand au savoir et à la formation. Pour cela, il est donc inenvisageable de revenir sur l’ambition, non seulement d’envoyer toujours plus d’enfants au baccalauréat, mais aussi de leur permettre de poursuivre ensuite leurs études.

Ainsi, à l’apprentissage à 14 ans, issu du projet dit « d’égalité des chances », à l’abandon du collège unique, au cantonnement du travail manuel à des filières courtes, nous devons opposer la nécessité de conserver une scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, le maintient d’une formation générale culturelle et citoyenne quelque soit la formation suivie, le volontarisme de voir 80 % d’une classe d’âge au bac et une proportion toujours plus élevée au niveau licence. Abandonner ces ambitions serait en effet le plus sûr moyen pour que l’Ecole ne joue plus aucun rôle d’ascenseur social. Alors pour autant qu’il nous faille définir un projet pour l’Ecole - et comme les autres nous nous y sommes bien évidemment attelés - il est aussi important dans cette période de lutte, et qui plus est de luttes victorieuses, de remettre les transformations de ces dernières années dans leur contexte. Je pense bien sûr au mouvement de 2003 contre la décentralisation de divers personnels et qui se déroulait en parallèle du combat contre la réforme Fillon sur les retraites.

Je pense au mouvement des lycéens l’an passé et à celui des étudiants concernant le LMD. Je pense enfin, avec bien moins d’amertume et beaucoup plus de plaisir je l’avoue, à la grande victoire remportée il y a un mois contre l’inique CPE. C’est pourquoi après des jours bien difficiles, nous devons être en mesure d’opposer un Non ferme au socle commun du renoncement. Nous devons rejeter cette réforme des ZEP qui prône une fois encore l’individualisme. Nous devons même être offensifs pour défendre une vraie école de l’égalité. Pour cela, nous plaidons pour un retour à un monopole de l’Ecole publique. Autrement dit que les fonds publics soient réservés aux écoles publiques. Il convient d’ajouter que nous plaidons pour une scolarité s’effectuant sur les bases d’une totale gratuité.

(...)

Pour des considérations financières et sociétales (place de la famille et en particulier rôle de la mère), la droite veut retarder l’âge d’entrée à l’Ecole. Nous devons lutter contre ce mouvement et rendre la scolarité obligatoire dès 3 ans (dans le 93, la scolarisation dès 2 ans en ZEP a reculé de 20% à 8% en 3 ans).

(...)

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