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Enseignement supérieur et recherche. Quinquennat Macron : le grand décryptage. par l’Institut Montaigne (août 2021)

12 août 2021

Institut Montaigne
Quinquennat Macron : le grand décryptage
Enseignement supérieur et recherche

Août 2021, 15 p.

Auteur :
Jean-Michel Catin,
ancien directeur de la rédaction enseignement recherche, AEF

La situation de l’enseignement supérieur et de la recherche en début
de quinquennat est marquée par un décrochage de la France dans la
compétition internationale, à la fois dans l’enseignement supérieur
et dans la recherche. Si la France était 5ème en 2000 en nombre de
publications scientifiques, elle pointe désormais à la 7ème place en 2018
et n’est que 12ème sur les publications les plus citées, s’orientant de
fait vers une spécialisation “milieu de gamme”. La faible imbrication
entre l’enseignement supérieur et la recherche pénalise également les
grandes universités françaises dans les classements internationaux. Les
causes de ces difficultés sont connues mais multiples : un financement
insuffisant, la complexité excessive du modèle français, qui oppose
les acteurs (public / privé, universités / organismes de recherche /
grandes écoles) au-lieu d’ajouter les forces, un manque de vision
stratégique à long terme sur les grandes priorités pour le supérieur.

• Le modèle économique de l’enseignement supérieur français, marqué par un sous-financement chronique et un fonctionnement qui reste très centralisé autour du ministère de l’Enseignement supérieur (MESRI), n’est plus soutenable.
• Face à un paysage universitaire marqué par des réformes inabouties – autonomie des universités inachevée, regroupements et rapprochements des universités et organismes de recherche non terminés, différenciation insuffisante des objectifs selon les structures, évaluation peu efficace, faible sélection des étudiants -, le Gouvernement a ciblé trois priorités : l’accès et la réussite des étudiants à l’enseignement supérieur ; l’approfondissement de l’autonomie des établissements et les politiques de site ; la recherche.
• La loi de programmation de la recherche (LPR) du 24 décembre 2020 visait justement à renforcer le financement de la recherche française et à donner une stratégie de long terme, en consacrant 25 Mds€ supplémentaires à la recherche publique entre 2021 et 2030. Néanmoins, la crise du Covid-19 a montré les limites de cette ambition : la LPR est trop centralisée sur la recherche et les grands organismes de recherche (CNRS, CEA…) au détriment de l’imbrication nécessaire entre enseignement supérieur et recherche, incarnée par les universités, dont la crise a souligné les faiblesses structurelles.
En effet, si elles ont fait preuve de réactivité et d’inventivité pour
assurer une continuité pédagogique, la crise a fortement touché les étudiants, accroissant le décrochage scolaire et la précarité sociale.
La généralisation du distanciel, sur longue durée, a fortement dégradé le suivi des étudiants, alors que les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et les brevets de technicien supérieur (BTS), qui dépendent des lycées, restaient en présentiel avec un protocole sanitaire renforcé.
Les universités manquent globalement des moyens financiers et opérationnels d’action nécessaires, que ce soit sur les montants et les modalités de leur financement ou la gestion de leurs ressources humaines.

Extrait de institutmontaigne.org d’août 2021
 

Voir l’ensemble de la série "Quinquennat Macron : le grand décryptage"->https://www.institutmontaigne.org/publications/quinquennat-macron-le-grand-decryptage]

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