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Selon l’Humanité, 9 collèges sur les 16 RAR du 93 refusent ce statut

25 mai 2006

Extrait de « L’Humanité », du 24.05.06 : Grève dans les écoles de Seine-Saint-Denis

Les enseignants alertent sur les conséquences de politiques éducatives qui menacent les écoles du département.

Les saisons passent, la colère reste : les profs et personnels des établissements de Seine-Saint-Denis sont appelés par quatre de leurs syndicats à faire grève aujourd’hui. Le SNES, le SNUIPP, la CGT éduc’action et SUD éducation ont reçu pour l’occasion le soutien de la FCPE, laquelle pourrait dans certaines villes inviter les parents à boycotter l’école. Tous les niveaux sont concernés, depuis la maternelle jusqu’à l’université, mais surtout le primaire, un rassemblement est prévu à 14 h 30 en préfecture de Bobigny.

Un scénario déjà connu dans ce département où les acteurs scolaires ne cessent de se rebiffer contre les politiques éducatives. Depuis la loi sur l’égalité des chances, symbolisée par le retour de l’apprentissage dès 14 ans, jusqu’au délabrement des universités de banlieue, l’orientation prise ces dernières années ne passe décidément plus.

Et si la Seine-Saint-Denis n’est pas la seule à protester, elle est sans doute la plus véhémente à le faire. Sur les 16 collèges que la réforme des ZEP (1) prévoit de labelliser « ambition réussite », autrement dit EP1, 9 ont d’ores et déjà refusé ce statut. Dès janvier, les enseignants de nombreux établissements du département se lançaient dans des occupations nocturnes. D’autres ont déjà engagé une action au long cours, comme ceux du collège République de Bobigny, en grève depuis plus de trois semaines. Sur la liste de leurs attentes : des dédoublements de cours, du temps pour se réunir et surtout la réduction du nombre d’élèves par classe. « Ça n’a l’air de rien, mais avoir 18 élèves au lieu de 23 change radicalement l’heure que l’on passe avec eux, résume Séverine Roche, prof d’anglais. Aujourd’hui, le temps consacré à chacun est si faible que l’on se surprend à se réjouir quand il y a des absences. »

Le désengagement budgétaire pèse lourd sur ce territoire, stigmatisé par la ghettoïsation et l’échec scolaire. À la rentrée dernière, près 200 postes de professeurs des écoles n’ont pu être couverts et le phénomène a toutes les chances de se reproduire en septembre 2006. Alors que 3 000 collégiens supplémentaires sont attendus en 2012 - fruits du baby-boom de l’an 2000 - l’absence d’anticipation est également redoutée.

« Ce mouvement est appelé à se développer », assure Guy Trésalet, secrétaire départemental de la FSU, pour qui l’urgence est aujourd’hui d’alerter l’opinion publique. « Malheureusement, l’idée que l’on a déjà trop dépensé pour peu de résultats s’est incrustée dans les esprits. La responsabilité de l’échec est reportée sur les familles. C’est cette culpabilité que nous devons briser. »

(1) Annoncée en décembre dernier, la réforme des ZEP prévoit le déclassement à terme de plusieurs centaines d’établissement ZEP et la possibilité pour près de 300 autres (les EP1) de déroger au tronc commun de l’enseignement public.

Marie-Noëlle Bertrand

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