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Questions de justice scolaire en Suisse

15 mai 2006

Extrait de « L’Expresso » du 15.05.06 : L’égalité des chances à l’école suisse

"Pour un pays tel que la Suisse dont la population comprend plus de 20% de ressortissants étrangers, le miroir tendu par l’enquête est plus préoccupant encore. Il apparaît clairement que, de manière très majoritaire, les enfants de ces ressortissants sont, pratiquement à tous les moments de leur parcours de formation, desservis par le système tel qu’il fonctionne actuellement et que les quelques mesures de remédiation prises n’obtiennent de loin pas les résultats attendus. Quant aux effets du statut socio-économique des élèves sur leur parcours de formation, on s’aperçoit que c’est un domaine qui n’a guère été investigué, ce qui fournit déjà en soi une première indication à forte dimension symbolique". L’étude de Maja Coradi Vellacott et Stefan C. Wolter sur "l’égalité des chances dans le système éducatif suisse" dresse un portrait sévère de l’école suisse. Elle repose sur les enquêtes internationales de l’OCDE.

Des exemples ?

"Il est ressorti, d’une analyse comparative de l’étude TIMSS portant sur l’appartenance sociale des 10% des meilleurs élèves en mathématiques, que seuls 15% environ de ces élèves sont issus d’une couche sociale inférieure, tandis que 57% d’entre eux appartiennent à une couche sociale supérieure. TIMSS a par ailleurs démontré que la composition socio-économique d’une classe influe sur les résultats en mathématiques, ces derniers s’avérant sensiblement meilleurs dans les classes où le statut socio-économique moyen est élevé que dans celles où ce statut est bas...
Divers auteurs ont constaté que le statut migratoire et l’origine socio-économique déterminent nettement la possibilité d’être orienté vers une filière supérieure, indépendamment de leur influence sur les performances (en lecture) et des performances en lecture elles-mêmes. Une étude complémentaire à PISA a testé différentes variables de façon à examiner leur influence sur la probabilité d’être classé dans une filière supérieure, en tenant compte, en outre, de l’effet de ces variables sur les performances en lecture. L’analyse a révélé que le statut socio-économique et le niveau de formation des parents - de même que le statut d’immigré en Suisse alémanique - déployaient un effet supplémentaire important".

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Un extrait de l’étude

Débats actuels sur l’égalité des chances en Suisse

Thèmes prioritaires : inégalité des sexes et intégration des immigrés

Durant longtemps, le débat public sur l’égalité des chances dans l’éducation a essentiellement porté sur l’inégalité des sexes et sur l’intégration des immigrés. Les obstacles et les barrières rencontrés dans la formation par les personnes désavantagées sur le plan socio-économique, ont en général été abordés au sein même du débat sur l’inégalité des sexes et la migration. On retrouve cet ordre de priorités dans les mesures prises jusqu’ici au niveau politique pour combler les lacunes existant sur le plan de l’égalité des chances (cf. chapitre 4).

Désavantages multiples pour les immigrés

Lors du dernier débat approfondi sur les inégalités sociales aux degrés de formation primaire et secondaire qui a agité l’opinion publique dans les années soixante et septante, on a principalement mis en cause le manque d’intégration et d’assimilation des immigrés. Depuis quelques années, on reparle toutefois à nouveau de l’égalité des chances. Différentes enquêtes, en particulier PISA 2000, mettent aussi en lumière les conditions socio-économiques des immigrés. Et, de toutes parts, on s’accorde pour souligner que les immigrés vivant en Suisse souffrent de désavantages multiples (pauvreté, connaissance insuffisante de la langue, mauvaises conditions de travail, etc.). Aucune stratégie univoque n’est toutefois mise en place au niveau politique pour s’attaquer aux problèmes complexes que rencontrent les immigrés. En Suisse, c’est en effet l’immigration en soi que l’on a de tout temps considéré comme problème principal donc prioritaire, tandis que les désavantages socio-économiques sont perçus comme secondaires, bien que des indices révèlent bien d’autres corrélations. 8 Ceci ne devrait rien perdre de son actualité dans les années à venir, puisque la population de travailleurs immigrés en Suisse est en train d’évoluer.

Rappel : le referendum suisse dans « l’Expresso »

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