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Les Assises de la maternelle : que devient la scolarisation des moins de trois ans ? (revue de presse)

28 mars 2018

Le discours du président de la République analysé par le Café
[...] Que va devenir la scolarisation à deux ans ?
"Je sais tous les débats qu’il y a... sur ce qui se passe avant 3 ans. Et nous devons donc veiller au continuum entre la très petite enfance, accueillie par les crèches et la petite enfance de l’école maternelle, c’est aussi pour cela que je souhaite qu’en lien avec l’Education nationale se poursuivent les expérimentations conduites dans les crèches, qui permettent d’accéder au langage, en tout cas d’accompagner ce cheminement,... développer aussi les innovations, les organisations qui permettent d’accueillir avant 3 ans, les enfants à l’école maternelle", a dit le président de la République. En ajoutant : "Porter une obligation en deçà de 3 ans est aujourd’hui presque intenable et pas toujours souhaitable, parce qu’avant 3 ans, cela dépend de la progression de l’enfant, cela dépend de la situation, mais ce qui est vrai, c’est que dans les quartiers les plus défavorisés, dans certaines conditions, il est parfois bénéfique de pouvoir ouvrir l’école avant 3 ans aux jeunes enfants, et cela, c’est précisément aux élus locaux, aux professionnels de l’Education nationale, de l’apprécier, et au gouvernement de donner les moyens de pouvoir le faire partout où c’est utile".

En fait E Macron n’a pas tranché dans le débat entre les partisans de la crèche et ceux de la scolarisation à deux ou encore avec les partisans d’une nouvelle structure entre crèche et école maternelle. En apparence cela devrait conduire au maintien des toutes petites sections (TPS) des 2 ans.

Sauf que la scolarisation à 3 ans va demander des moyens et que 90% des enfants de 2 ans sont scolarisés dans des classes multi niveaux. D’ici à ce qu’on ne les accepte plus pour laisser de la place aux nouveaux scolarisés de 3 ans, il n’y a qu’un pas. Si le ministère veut maintenir la scolarisation à deux ans, contre laquelle JM Blanquer s’était engagé à la tête de la Dgesco et qu’il a encore récemment critiquée, il va fallor qu’il envoie de très forts signaux en ce sens. Sinon, malgré les belles paroles d’E Macron, la scolarisation à deux ans va "naturellement" fondre , sans douleur, comme cela c’était produit entre 2006 et 2012.

Extrait de cafepedagogique.net du28.03.18 : Maternelle : Des Assises historiques ou pas ?

 

[...] Pour lui [Emmanuel Macron], l’Ecole maternelle a un rôle important à jouer puisque "80 % des décrocheurs étaient déjà en difficulté au cours préparatoire". Il précise que cette obligation peut sembler inutile quand 97 % des enfants sont déjà scolarisés, mais cette moyenne couvre des inégalités territoriales, notamment dans les DOM, et "dans la journée", puisque certains enfants ne vont à l’école que le matin. Il ajoute qu’il ne rend pas obligatoire l’école maternelle à 2 ans, mais il s’engage à "donner les moyens" de cette scolarisation partout où elle apparaîtra "utile". Il annonce qu’il reviendra "dans quelques mois" sur la nécessité de développer une école "authentiquement inclusive".

Extrait de touteduc.fr du : Maternelle obligatoire : les raisons d’E. Macron, le coût pour les collectivités, les questions des enseignants

 

Le communiqué du SNUipp
[...] Faut-il voir par ailleurs dans cette annonce une remise en cause de l’accueil des moins de 3 ans et des dispositifs créés sous le quinquennat précédent ? S’inspirant des classes passerelles, cette scolarisation précoce permet pourtant aux élèves les plus fragiles de développer les compétences langagières et sociales, de renforcer les liens entre l’école et les familles et contribue à réduire les inégalités.
Extrait de snuipp.fr du 27.03.18 : Communiqué

 

le Monde
Pour les enseignants, des "lignes rouges" à ne pas franchir.
La communauté éducative s’inquiète notamment que les enfants de 2 ans ne puissent- plus être accueillis.
[...] Au cabinet du ministre, on fait valoir des "retours très contrastés" sur le sujet. "Quand vous proposez une classe de toute petite section, que les locaux sont adaptés, scolariser un enfant avant 3 ans a du sens, mais, si c’est pour mêler une poignée de tout-petits à une classe lambda, on en arrive vite à un constat d’échec", assure Fanny Anor, conseillère spéciale de M. Blanquer. Sur ce sujet, dit-elle, le "pragmatisme" doit prévaloir : l’accueil à 2 ans peut se faire aussi bien en maternelle qu’en crèche ou en jardin d’enfants.

Extrait de lemonde.fr du 28.03.18 : Pour les enseignants, des lignes rouges à ne pas franchir

 

Libération

Avec son annonce de mardi, effective dès 2019, le chef de l’Etat concrétise une idée en débat depuis des années. Problème : les mairies craignent de devoir payer pour les écoles sous contrat.

[...] Cette mesure pourrait-elle mettre en cause la préscolarisation dès 2 ans ?
C’est une crainte dans l’air, nourrie ces dernières semaines par les déclarations du ministre de l’Education sur fond de batailles locales contre les fermetures de classes, plus nombreuses en maternelle. Début mars, au micro de France Inter, Jean-Michel Blanquer citait ainsi une étude de France Stratégie montrant, selon lui, qu’il n’est « pas certain que cela [la préscolarisation dès 2 ans, ndlr] ait un intérêt particulier pour l’enfant ». Sous Hollande, l’ancienne majorité avait au contraire mené une politique volontariste en faveur de la scolarisation dès 2 ans pour lutter contre les inégalités sociales. Mardi matin, Macron a pondéré, certainement pour rassurer : « La scolarisation en deçà de 3 ans n’est pas toujours souhaitable mais ce qui est vrai, c’est que dans certains quartiers, elle est parfois bénéfique. »

Extrait de liberation.fr du 27.03.18 : le cadeau discret de Macron au privé

 

L’analyse historique de Claude Lelièvre
[...] L’arrêté du 28 juillet 1882 (écrit sous l’influence décisive de Pauline Kergomard) a signé la naissance de « l’école maternelle » française (une quasi exception dans le paysage européen) : « l’école maternelle n’est pas une école au sens ordinaire du mot : elle forme le passage de la famille à l’école ; elle garde la douceur affectueuse et indulgente de la famille, en même temps qu’elle initie au travail et à la régularité de l’école […]. Tous les exercices de l’école maternelle doivent aider au développement des diverses facultés de l’enfant sans fatigue, sans contrainte ; ils sont destinés à lui faire aimer l’école et à lui donner de bonne heure le goût du travail, en ne lui imposant jamais un genre de travail incompatible avec la faiblesse et la mobilité du premier âge ».

Le décret du 18 janvier 1887 précise que « dans les écoles maternelles, les enfants peuvent être admis dès l’âge de deux ans révolus et rester jusqu’à l’âge de six ou sept ans ». Il est indiqué que « les écoles maternelles sont des établissements de première éducation ». Il s’agit bien d’éducation et non d’instruction.

Extrait de blog.educpros.fr du 27.0.18 : Une école maternelle obligatoire dès l’âge de 3 ans ou bien l’instruction ?linstruction/]

 

Sur le site OZP, voir aussi
Organiser la scolarisation des moins de trois ans dans un quartier populaire : témoignage d’un enseignant (le Café)

Boris Cyrulnik : "l’idéal serait de dédoubler les classes de maternelle". Sur les moins de 3 ans, "il est difficile de trancher" (le JDD, VousNousIls). Les inquiétudes de Paul Devin et des villes éducatrices

 

Autres réactions générales sur les Assises

Selon Eric Charbonnier, analyste éducation auprès de l’OCDE, abaisser l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans ne suffit pas à enrayer les disparités sociales en maternelle

Extrait de demain-lecole.over-blog.com du : Instruction obligatoire à 3 ans : "Il s’agit surtout d’un symbole"...

 

Maternelle obligatoire dès 3 ans : "L’école doit avoir les moyens de ses ambitions" estime le chercheur Patrick Picard

ENTRETIEN - Patrick Picard est chercheur à Lyon, expert dans l’enseignement en maternelle. Il réagit à l’annonce d’Emmanuel Macron de rendre la maternelle obligatoire dès trois ans à la rentrée 2019.

Extrait de francebleu du 27.03.18 : Maternelle obligatoire dès 3 ans : "L’école doit avoir les moyens de ses ambitions" estime le chercheur Patrick Picard

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