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Un dossier sur les ZEP dans « la Voix du Nord »

15 février 2006

Extrait de « La Voix du Nord » du 14.02.06 : Des ZEP à... « Ambition réussite »

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, a lancé son plan ZEP bâti sur quinze mesures.

Sur le millier d’établissements actuellement classés Zone d’éducation prioritaire, les moyens seront ciblés sur 200 à 250 collèges et le nombre de collèges ZEP sera réduit de 100 ou 150. Ces dispositions seront soumises à concertation des syndicats enseignants, fédérations de parents et collectivités territoriales pendant les deux mois à venir, a assuré le ministre.

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Les sigles ZEP, REP, APV et leurs connotations péjoratives ou discriminantes devraient changer d’appellation au profit d’un logo unique, « Éducation prioritaire », et son corollaire « Ambition réussite », pour redorer l’image des établissements difficiles.

Le ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, ne veut plus entendre parler de « zones » pour désigner les zones d’éducation prioritaires, les zones sensibles et zones violences. Il veut faire oublier l’image négative de ces établissements avec de nouveaux noms : « Éducation prioritaire (EP) réparties en trois niveaux (EP1, EP2, EP3) et « Ambition réussite ».

Cette dernière est une nouvelle marque associée aux EP1 : « Ambition réussite », un nom plus édulcoré que ZEP ou REP qui désignera de 200 à 250 collèges parmi les plus difficiles et les 1000 écoles autour. Ces établissements devraient disposer de plus de moyens.
Comment les établissements déjà classés ZEP, REP, « zone sensible », « zone violence » vont-ils être fondus dans ce nouveau système ? Quelles réalités recouvraient ces sigles ou d’autres comme PEP4 et APV ?

1982. - Alain Savary, ministre de l’Éducation, crée les zones d’éducation prioritaire, les fameuses ZEP. Cela concerne 10% des élèves de collège.

1991. - Naissance du classement « zone sensible », qui est attribué aux établissements scolaires « sans critères précis, sauf celui de l’urgence après un problème de drogue ou une violence ».

1997. - Certains collèges sont labellisés « zones de prévention violence », plus communément appelées « zone violences », qui donnent aux établissements davantage d’assistantes sociales et d’infirmières scolaires.

1999. - La France découvre les REP (réseaux d’éducation prioritaire).

2001. - Création des « PEP4 » (Postes à exigence particulière). Le nouveau sigle n’apporte pas de moyens supplémentaires dans les écoles et collèges, mais améliore la carrière des professeurs grâce à une bonification de points. Ils resteront en place jusqu’en 2009 et ne seront pas renouvelés.

Décembre 2004. - Le dernier né des labels apparaît. Il s’agit de l’APV, un classement au nom curieux ( affectation à caractère prioritaire qu’il convient de valoriser), qui concentre tous les établissements déjà classés (sensible, violence, etc). Les APV représentent environ 700 à 800 établissements en France.

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Extrait de « La Voix du Nord » du 14.02.06 : ZEP : « 200 à 250 collèges » ciblés

Gilles de Robien a lancé hier son plan ZEP, en choisissant de concentrer les moyens sur « 200 à 250 collèges », mais en réduisant de 100 ou 150, le nombre de collèges - 830 actuellement (1) - profitant de la politique prioritaire. Les collèges désignés d’ici un mois, ainsi que les quelque 1000 écoles relevant du même secteur, seront « labellisés “Ambition réussite” » dans un souci de contrer le « sentiment de relégation » inhérent à l’appellation « zones » d’éducation prioritaire. Si le ministre de l’Éducation s’e norgueillit de réformer la carte des ZEP, selon une « nouvelle logique » qui consiste à « ne pas découper des zones mais à définir des publics selon des critères plus précis », il a cependant reconnu qu’il le ferait à budget constant.

Les établissements ne répondant pas aux ritères « Ambitions réussite » ou EP1 pour Éducation prioritaire (situation sociale des familles ; part d’élèves ayant un retard de plus de deux ans à l’entrée au collège ; nombre d’élèves non francophones) seront divisés en deux niveaux : EP2 et EP3. Les EP2 bénéficieront également de nouvelles mesures, de pilotage notamment, les EP3 ayant « vocation à sortir du dispositif éducation prioritaire en trois ans ». Quant aux collèges « Ambition réussite », leurs équipes seront enrichies « dès la rentrée 2006 » par l’arrivée de mille enseignants supplémentaires épaulés par quelque 3000 assistants pédagogiques.

Ces dispositions seront soumises à concertation des syndicats enseignants, fédérations de parents et collectivités territoriales pendant les deux mois à venir.

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Extrait de « La Voix du Nord » du 14.02.06 : Un plan pour revitaliser l’éducation prioritaire

Gilles de Robien doit annoncer aujourd’hui un plan de réforme des zones d’éducation prioritaire (ZEP) qui devrait se matérialiser par une quinzaine de mesures destinées à les revitaliser.

Créées en 1982 pour « donner plus à ceux qui ont moins », les zones d’éducation prioritaire ont été établies là où se concentrent le plus de difficultés matérielles et sociales et donc de difficultés scolaires.

Elles ont toujours été au coeur des dispositifs pour favoriser l’égalité des chances mais leur efficacité a également été souvent critiquée. Elles n’ont eu « aucun effet significatif sur le niveau des élèves » a même conclu une enquête de l’INSEE en septembre dernier.
Dès son arrivée au ministère, Gilles de Robien, comme ses prédécesseurs d’ailleurs, avait évoqué la possibilité de revoir la politique des ZEP.

Toutefois, il a fallu la crise des banlieues pour en souligner l’urgence. Les propos du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, appelant le 30 novembre à « déposer le bilan des ZEP » ont sans doute accéléré les choses car le lendemain même, Dominique de Villepin annonçait au contraire qu’il fallait « faire plus et mieux » en direction des ZEP.

Il lançait quelques pistes comme la remise à plat de la carte des ZEP et la concentration de moyens dans les établissements les plus difficiles.

Inventaire

Parallèlement, M. de Robien déclarait qu’il lui présenterait avant le 15décembre « quinze mesures concrètes ».

Il les annonce aujourd’hui mais déjà, et notamment devant les syndicats réunis jeudi dernier pour une séance du Conseil supérieur de l’éducation sur l’apprentissage, il a évoqué les grandes lignes de son plan.

Le ministre a d’abord affirmé et réaffirmé qu’il « ne fallait pas faire table rase » des ZEP et même souligné : « Si elles n’avaient pas existé, que serait devenue notre École ? » Toutefois, il a ajouté que la situation « méritait inventaire » et il a repris les dernières suggestions de M. de Villepin.

Il a également repris l’idée, déjà ancienne, d’une réforme de la formation des enseignants pour qu’ils connaissent mieux les publics divers qu’ils auront à affronter comme celle d’avantages financiers accrus pour les enseignants exerçant en ZEP. Le ministre a enfin réitéré qu’il fallait oe uvrer pour une stabilité des équipes enseignantes et suggéré qu’il faudrait « inciter les enseignants expérimentés à venir ou revenir en ZEP pour y épauler leurs jeunes collègues ».

Avant même que les mesures soient officiellement connues, les syndicats enseignants ont approuvé qu’on s’intéresse aux ZEP pour les améliorer mais déploré qu’on doive les consulter après et seulement après. Ils ont également émis des inquiétudes sur la question des moyens, craignant qu’à budget égal, on en retire aux ZEP qui ont réussi, pour les donner à celles qui ont plus de difficultés.

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