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La « Charente libre » expose l’évolution des ZEP du département

11 février 2006

Extrait de « La Charente libre » du 11.02.06 : La Grande-Garenne et R.-Rolland attendent les moyens de leur « ambition réussite »

Parmi les 249 ZEP requalifiées, les deux réseaux La Grande-Garenne Basseau et Soyaux Champ-de-Manœuvre bénéficieront d’atouts supplémentaires.

Tour d’horizon, entre fortes attentes et moyens incertains.

Viviane Lembert, la principale du collège Romain-Rolland à Soyaux, est une passionnée : « Il y a déjà dans les ZEP une dynamique de projets. Nous allons poursuivre ce que nous avons commencé, et relancer ce qui est en sommeil », espère-t-elle. Ce chef d’établissement a eu mercredi la confirmation du classement de son collège en « Réseau ambition réussite », tout comme son plus discret collègue de La Grande-Garenne, Guy Larchevêque. Celui-ci sourit en voyant Viviane Lembert s’enflammer : « Elle a déjà tout dit ! Nous travaillons déjà ensemble, nous sommes sur la même longueur d’onde ».

Entre les deux, Philippe Carrière, l’inspecteur d’académie, prêche la bonne parole gouvernementale. Et si le nouveau classement apporte un plus indéniable, on a un peu de mal à croire que ce changement soit révolutionnaire. Les moyens annoncés : « Mille enseignants de plus, trois mille assistants pédagogiques »... sur le plan national. Pour les deux collèges, l’inspecteur se fait plus évasif : « Ça n’est pas encore décidé, peut-être deux enseignants et entre deux et huit assistants dans chaque établissement ».

Comment les premiers seront-ils recrutés ? « Ils seront tous volontaires, et expérimentés ». Mais ce que ne précise pas l’inspecteur, c’est que ces postes seront ponctionnés sur les collèges ordinaires, à coup de demi-heures hebdomadaires prélevées sur les horaires de chaque classe de 5ème et 4ème. Un « redéploiement » qui risque de faire grincer bien des dents...

Les enseignants, issus indifféremment du premier ou du second degré, « auront un rôle d’expertise et d’aide, ils créeront un lien entre les deux niveaux ». Quant aux assistants pédagogiques, ils seront recrutés chez les étudiants en fac qui se destinent à l’enseignement. Leur rôle : l’aide aux devoirs. Pour Guy Larchevêque, « les études du soir sont essentielles. Il y a des enfants qui quittent le collège le soir à 17 h et qui ne font plus rien jusqu’au début des cours du lendemain ».

Viviane Lembert attend aussi qu’on utilise mieux les temps libres de la journée : « Il ne faut pas qu’ils soient désœuvrés. C’est bien qu’on puisse leur offrir nos ressources, nos livres, nos dictionnaires ». Dans le même esprit, les établissements resteront ouverts pour des activités durant les vacances scolaires, comme c’est d’ailleurs déjà le cas à Soyaux.

Un soutien sur mesure

Au cœur du dispositif, les « PPRE », sigle barbare qui désigne les « programmes personnalisés de réussite éducative ». Chaque enfant bénéficiera de ce livret individuel de compétences. En fonction de ses difficultés, il aura droit à un soutien sur mesure, pour traiter spécifiquement ses lacunes, et modulable tout au long de l’année. Le dispositif existe déjà, mais il est encore embryonnaire. « Les enseignants en plus permettront de regrouper les élèves par niveaux de compétences, explique Philippe Carrière. L’objectif, c’est d’éviter le plus possible les redoublements, même si, soyons clairs, on ne les réduira pas à zéro ». Viviane Lembert voit dans ces moyens supplémentaires un avantage de plus : « mieux prendre en charge ces redoublements, éviter ces "années blanches" qui ne servent à rien parce que l’élève est passif ».

Pôle d’excellence

Autre nouveauté, la création d’un pôle d’excellence dans chaque réseau. Dans les textes concoctés par Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, il s’agit d’une « spécialité de haut niveau d’ordre culturel, sportif, scientifique, environnemental ou linguistique ». Pour La Grande-Garenne et Soyaux, les idées ne manquent pas mais aucune décision n’est prise. Les moyens mis en face relèvent... « du partenariat avec le secteur éducatif et culturel », dit pudiquement Philippe Carrière.

Au-delà de la 3ème, les bourses au mérite seront multipliées. Par ailleurs, l’inspecteur en personne appuiera les meilleurs dossiers d’élèves pour leur permettre d’accéder à la formation de leur choix en dérogeant à la carte scolaire. « N’oublions pas nos bons élèves, insiste Guy Larchevêque. Nous allons pouvoir leur permettre d’approfondir pour qu’ils réussissent mieux leur parcours post-collège. »

Les « collèges ambition réussite » se sont transformés en « réseaux ». Les pilotes en seront bien les principaux, mais ils travailleront en équipe avec tous les directeurs des écoles maternelles et élémentaires du secteur. Le dispositif sera calé de façon contractuelle pour cinq ans, une sécurité dont les enseignants auront bien besoin.

Cognac et Roumazières dans l’attente.

Les deux autres ZEP du département, autour du collège Claude-Boucher de Cognac et celui de Roumazières, gardent l’appellation « éducation prioritaire », même si elles n’ont pas été élues dans les nouveaux « réseaux ambition réussite ». Elles conserveront en 2006-2007 les mêmes avantages qu’actuellement. Leur situation sera analysée durant cette période, et il sera alors décidé de leur maintien en éducation prioritaire, ou de leur passage dans la catégorie inférieure, qui prévoit la sortie du dispositif en trois ans.

Laurence Guyon

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