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Le dossier du MEN sur la rentrée 2017 : les commentaires du Café pédagogique et de ToutEduc

14 juin 2017

Rentrée : Petites annonces et communication...

Formations pour les enseignants de CP, études "prouvant" l’inefficacité de la semaine de 4 jours et demi, étalement du dispositif "Devoirs faits" jusqu’en 2020... Le document publié par le ministère de l’éducation nationale le 13 juin apporte quelques éclairages nouveaux sur la rentrée vue de la rue de Grenelle. Il apporte aussi son lot de questions devant des affirmations officielles qui semblent peu assurées.

[...] Rythmes : les mystérieuses études du ministère...
Le ministère confirme la possibilité qui sera offerte à toutes les communes de revenir à la semaine de 4 jours en 2018 et à certaines dès la rentrée 2017 sous forme d’expérimentations. "Les études montrent que les effets de l’aménagement du temps scolaire - sur 4 jours ou 4,5 jours - sont négligeables, voire nuls, sur les résultats des élèves", affirme le ministère.

En réalité, aucune étude n’a été publiée en ce sens. L’étude de la Depp, qui aurait du sortir sous N Vallaud Belkacem, n’a pas été rendue publique. Et JM Blanquer ne l’a pas plus sortie du coffre. Compte tenu de ce qu’on sait des pratiques des enseignants sur les 5 matinées, selon les rapports de l’Inspection, il serait surprenant que 5 matinées de français maths n’apportent pas plus que 4 matinées.

Extrait de cafepedagogique.net du 14.06.17 : Rentrée : Petites annonces et communication...

Sur les rythmes voir aussi cafepedagogique.net du 14.06.17 : Rythmes : Un détricotage plus rapide qu’annoncé ?

 

EDITORIAL (ToutEduc). Le 8 juin a vu le Conseil supérieur de l’Education rejeter le projet d’arrêté sur le collège et le projet de décret sur les rythmes scolaires, tandis que les sénateurs du groupe de travail demandaient à Jean-Michel Blanquer de ne pas renouveler les erreurs de ses prédécesseurs, Xavier Darcos et Vincent Peillon, que le CNEN (le Conseil qui évalue l’impact sur les collectivités des décisions gouvernementales), se prononçait également contre le projet... Le nouveau ministre de l’Education nationale a fait le choix de passer outre, à en juger par le dossier publié hier sur les mesures phare de cette rentrée. Quel en sera le prix ou le bénéficie politique ? Le journaliste n’a évidemment pas de réponse à cette question. Il peut en revanche se demander si le problème posé est grave, s’il mérite un tel déploiement d’énergie.

Incontestablement, si la proposition de la possibilité d’un retour à la situation antérieure, tant en ce qui concerne le collège que les rythmes scolaires était intervenue il y a deux ans, elle aurait obtenu un franc succès, tout comme celle de dédoubler les cours préparatoires d’ailleurs. Depuis, dans la douleur, la plupart des collèges ont "digéré" les nouveaux programmes et mis en place des EPI, parfois "de papier", parfois réellement novateurs, les communes ont signé des PEDT (projets éducatifs de territoire), parfois "pro forma", mais qui, même ainsi, ont permis aux élus de mettre autour de la même table enseignants, associations, parents, personnels communaux..., les enseignants ont apprécié le "plus de maîtres que de classes", un dispositif qu’ils jugent très porteur pédagogiquement (et qui est beaucoup moins coûteux que les dédoublements).

Ils ne se plaindront pas d’avoir des collègues en plus dans les écoles à la condition que les redéploiements ne soient pas trop violents et qu’eux-mêmes soient libres de dédoubler ou d’inventer d’autres formes scolaires. De même, les collèges apprécieront d’avoir des marges de manoeuvre supplémentaires, mais ils ne les utliseront pas nécessairement pour créer des classes bilangues en 6ème alors que toutes les 5èmes sont maintenant bilangues, ce qui obligerait à faire des bilangues 1 et des bilangues 2 en 4ème-3ème, ni pour créer une heure de latin en 5ème s’ils ont un EPI "langues et cultures de l’antiquité" satisfaisant à ce niveau. Le projet d’arrêté aura sans doute des effets cosmétiques, à moins que d’importantes dotations horaires viennent encourager la restauration de la situation quo ante, ce que laisse à penser une formule quelque peu sybilline du projet de texte, "le cas échéant, une dotation horaire spécifique peut être attribuée à cette fin".

Sur les rythmes, l’immense majorité des élus, de gauche comme de droite, voit bien les bénéfices de la semaine de 4,5 jours, même s’ils souhaitent davantage de souplesse pour son organisation, et pouvoir s’inspirer des propositions de Claire Leconte par exemple. Mais elle coûte cher. Ils attendent une augmentation des aides de l’Etat et des CAF, et, à tout le moins, leur pérennisation. S’ils sentent que le gouvernement d’Edouard Philippe s’apprête à les remettre en cause, ils reviendront à la semaine de 4 jours. Sinon, beaucoup aménageront à la marge l’existant. Quel budget pour les collèges ? Quel budget pour les rythmes ? Quel soutien au quotidien pour les collectivités et les établissements ? Ce sont là les décisions qui influeront effectivement sur la vie quotidienne des enseignants, des familles et des élèves.

Cette analyse est fondée sur des dépêches publiées cette semaine, à retrouver ci-dessous. Sur les rythmes scolaires, voir aussi les tribunes de Claire Leconte (ici) et de Georges Fotinos (ici). Pour nos nouveaux lecteurs, voir notre "mode d’emploi" ici.

Extrait de la Lettre de ToutEduc.fr, n°366 du 14.06.17 : Lettre ToutEduc

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