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« Plus grand-chose à accorder aux EP2 et EP3 » pour le SNES

16 janvier 2006

Extrait de « L’Humanité », du 14.01.06 : La saignée des ZEP

164 collèges pourraient être classés « ambition réussite » mais 800 ZEP seraient privées des 10 % de moyens supplémentaires, révèle le SNES.

L’énumération se précise et laisse envisager un tableau plus noir encore que celui présenté par Gilles de Robien en décembre. Un document que s’est procuré le SNES établit une liste de 164 collèges susceptibles d’être labellisés, l’an prochain, « ambition réussite ». Elle doit être complétée, d’ici peu, par 56 établissements que devront proposer les recteurs. Ainsi, sur les 1 010 établissements bénéficiant actuellement d’un classement ZEP (zone d’éducation prioritaire) ou REP (réseau d’éducation prioritaire), seulement 220 ont, à ce jour, la garantie de se voir attribuer quelques moyens en sus.

Pour les 790 autres, en revanche, l’avenir est incertain. En décidant de donner plus aux collèges les plus sinistrés, le ministre de l’Éducation avait en effet établi trois niveaux d’établissements prioritaires. Le niveau EP1 - les fameux collèges « ambition réussite », donc - dont les dotations augmentent et qui se voient attribuer, nationalement, 1 000 postes d’enseignants supplémentaires. Le nombre de ces établissements étant encore susceptible d’évoluer pour atteindre celui de 250, cela correspond à environ à quatre professeurs chacun, auxquels doivent s’ajouter trois postes d’assistants pédagogiques.

Il avait également établi un niveau EP2, censé distinguer les ZEP et REP pour qui rien ne changerait. Et un niveau EP3, distinguant les collèges et leur réseau d’écoles appelées à sortir, d’ici trois ans, de tout dispositif d’aide.

Or les données se troublent encore. Alors que les établissements ZEP bénéficiaient jusqu’alors automatiquement de 10 % de moyens supplémentaires, le comité technique paritaire, qui s’est tenu le mardi 9 janvier, a annoncé une transformation des règles. Dans un premier temps, aucune dotation supplémentaire ne sera accordée à qui que soit. Il faudra attendre une seconde phase pour connaître les aides qui leur seront accordées... en fonction des moyens restant à disposition.
Ainsi, note le SNES, « près de 800 collèges aujourd’hui classés ZEP risquent de se voir privés des 10 % supplémentaires dont ils bénéficiaient à ce titre ». De l’avis du syndicat, « au terme d’un processus technocratique, le ministre remet en cause [...] plus de
vingt ans d’investissements des personnels et de l’institution pour la réussite des jeunes des quartiers difficiles ».

Son inquiétude s’appuie sur du concret. Déjà, l’attribution des 1 000 postes aux établissements EP1 a été le fruit non pas de créations d’emplois, mais d’un redéploiement. On sait, depuis la publication de la carte scolaire 2006-2007, ce qu’il en a coûté : une demi-heure de cours hebdomadaire, prélevée dans chaque classe de cinquième et de quatrième, le tout équivalent à 1 400 emplois d’enseignants à temps plein. Soit 400 de mieux, dont le ministère s’offre au passage l’économie.
Il semble que Gilles de Robien continue sur sa lancée. « Une fois la première répartition des moyens effectuée, et au vu de la faiblesse du budget 2006, nous redoutons qu’il ne reste plus grand-chose à accorder aux EP2 et EP3 », commente Frédérique Rolet, co-secrétaire nationale du SNES. À ce stade, ce n’est plus de la pingrerie de gestionnaire. C’est de l’abandon d’enfants en danger de mal-vie.

Marie-Noëlle Bertrand

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