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L’exclusion temporaire au collège : une déscolarisation instituée ?, par Benjamin Moignard (Les Notes du Conseil scientifique FCPE, n° 1, mars 2017)

21 mars 2017

N°1 - MARS 2017
LES NOTES
DU CONSEIL SCIENTIFIQUE [de la FCPE]

L’exclusion temporaire au collège : une déscolarisation instituée ?
Benjamin MOIGNARD, Université Paris-Est-Créteil, LIRTES Co-directeur de l’Observatoire Universitaire International Education et Prévention (OUIEP)

« L’exclusion temporaire, c’est vrai que ça ne marche pas vraiment, mais je
crois qu’on l’utilise beaucoup ». Monsieur M., chef d’établissement, illustre
par cette seule phrase le constat partagé par nombre de ses collègues sur
les usages liés à cette sanction qui marque l’éviction provisoire d’un élève
de son établissement, pour une durée de trois à huit jours maximum. Ces
sanctions se distinguent des exclusions de classe perçues comme moins
dures sur l’échelle des sanctions, puisque l’élève reste physiquement dans
l’établissement (Douat, 2016), au contraire des exclusions temporaires où
l’accueil en interne est rare.

[...] Pour engager ce travail, nous avons organisé un relevé systématique de ces
sanctions dans 76 collèges de la région parisienne, dont 28 appartiennent à un
réseau de l’éducation prioritaire
. Si enquêter en milieu scolaire nécessite des
précautions singulières et un engagement constant (Payet, 2016), développer
une recherche sur le thème de la sanction semble particulièrement sensible.

[...] Reste que les travaux sont nombreux qui font la démonstration de l’inefficacité d’une telle mesure lorsqu’elle est massivement employée (Galand, 2009 ; Skiba & Rausch, 2006). C’est donc plutôt sur des enjeux de posture et l’affirmation d’un registre punitif présenté comme « de bon sens », que ces sanctions sont légitimées. Mais cette attitude martiale ne résiste pas à l’épreuve des faits : l’usage routinier de l’exclusion temporaire est non seulement inefficace, mais aussi dans certains cas contre-productif. L’exclusion temporaire est la mesure la moins contraignante aujourd’hui pour gérer une réalité complexe. Elle est soumise à un contrôle relatif de la hiérarchie académique, et son ampleur reste souvent insaisissable pour les équipes.
Mais peut-on se satisfaire d’une forme de déscolarisation instituée, à une époque où la demande d’école ne se dément pas ?

Extrait de fcpe.asso.fr de mars 2017 : L’exclusion temporaire au collège : une déscolarisation instituée ?

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Qui sommes-nous ? Le conseil scientifique

 

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Une étude se penche sur l’utilisation abusive de l’exclusion temporaire au collège. Selon elle, en plus d’être "inefficace", cette sanction serait aussi "contre-productive".
examen au college

Publiée en mars 2017 par le conseil scientifique de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), une étude pointe du doigt l’utilisation abusive de l’exclusion temporaire au collège.

Avant de mener son enquête (auprès de 76 collèges publics franciliens, parmi lesquels 28 REP et REP+), Benjamin Moignard, maître de conférence en sociologie à l’Université Paris-Est Créteil, constatait que dans « plusieurs établissements » de la région parisienne, l’exclusion temporaire était « massivement utilisée, sans toujours que les personnels qui décident d’en faire usage mesurent ses proportions ».

Extrait de vousnousils.fr du 05.04.17 : L’exclusion temporaire au collège favorise le décrochage des élèves les plus fragiles

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