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Débat sur les notes de conduite dans les ZEP de Rethel et de Reims

15 janvier 2006

Extrait de « L’Union de Reims » du 14.01.06 : Collège : faut-il noter la conduite ?

Le ministre de l’Education évoque la possibilité de réintroduire au collège une note de vie scolaire pour évaluer la conduite et le comportement des élèves. Une mesure diversement appréciée par les enfants et les adultes.

Midi, devant le collège de Rethel. Les élèves sortent de l’établissement comme une envolée de moineaux. Interrogés sur l’éventuelle mise en place d’une « note de vie scolaire », les langues des enfants se délient. Certains en ont entendu parler à la télé ou à la radio, d’autres pas du tout. Mais tous ont un avis.

« C’est bien », résument Julie, Leslie et Charlotte, toutes en classe de 5ème. « Quelques-uns dans la classe sont un peu fous, ça les fera peut-être réfléchir ! » expliquent-elles. Les trois ados reconnaissent qu’il n’y a pas de gros problèmes dans le collège. « Parfois quelques impolitesses », indiquent-elles simplement, « surtout envers les enseignants ».

Boulettes et baladeur

Une remarque que partagent Olivier et Joeffrey, en classe de 4ème : « Quand certains élèves ne respectent pas les profs, ça retombe toujours sur toute la classe. Alors, si ça peut aider, on n’est pas contre ».

Les incivilités, Jordan et Ludovic, en 4ème également, en parlent en connaissance de cause. « Pour nous, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle », expliquent-ils en chœur. « Nous sommes un peu turbulents », avoue Jordan : « C’est vrai qu’en classe on parle, on chahute ». Ludovic est plus catégorique : « Pendant les cours, on se lance des boulettes de papier. C’est pas méchant mais lorsque l’un d’entre nous commence, les autres suivent. Alors évidemment, avec une note de bonne conduite, il faudrait se tenir à carreaux ».

Marina, une jeune maman d’une vingtaine d’années, est venue chercher son frère Real en classe de 6ème. Real n’en mène pas large. « Ce matin, il s’est fait confisquer son baladeur. Il écoutait de la musique en classe », raconte la jeune femme. « C’est franchement idiot, mais ce sont les ados d’aujourd’hui ».

Marina insiste : « On a tous fait des bêtises au collège, moi la première. Mais aujourd’hui je le regrette. Je sais que j’aurais pu faire autre chose. Alors une note sur la vie scolaire, oui d’accord. Ca responsabilisera les ados ». Real, lui, ne se formalise pas : « Le baladeur, c’est pas un problème, je le récupérerai cet après-midi ! ».

« Et les timides, alors ? »

A Reims, Francine attend ses enfants devant le collège François-Legros, situé dans la ZEP Croix-Rouge : « Je n’ai rien contre le principe d’une note de conduite, mais que deviendraient alors les appréciations des profs sur le bulletin scolaire ? », estime la jeune femme. « Et est-ce qu’une note qui évaluerait la participation des élèves à la vie de l’établissement ne va pas dé¬savantager les timides ? », interroge Francine.
A quelques mètres de là, quelques élèves de 5ème et 4ème apportent leur grain de sel au débat. « Pas d’accord, parce que ça risque injustement de pénaliser des bons élèves turbulents et j’en connais », note Frédéric. Delphine, elle, trouve que noter la conduite ne « changera rien au comportement de ceux qui font le bazar. Quand ils ont une mauvaise note, ils s’en vantent même. Alors une de plus ou de moins ».

Enfin, Nadia, Fatima et Fatou, si elles approuvent le projet ministériel, estiment surtout que la discipline d’une classe « dépend en grande partie des enseignants ». « Est-ce que c’est notre faute à nous si certains savent se faire respecter et d’autres pas ? »

Catherine Tellier et Gilles Grandpierre

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