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Points de vue sur l’autonomie des établissements (additif) : Philippe Meirieu, Jean-Paul Delahaye (ex-Dgesco), le Snes

20 février 2017

Additif du 20.02.17 :

Philippe Meirieu

[...]
-Ne voit-on pas monter, ici et là, une conception de l’École qui promouvrait une « autonomie » complète des établissements, conçue sur un mode totalement libéral, tandis qu’un enseignement très « identitaire » de notre histoire – et plus largement de la culture scolaire – aurait pour fonction de garantir, sur le plan idéologique, une unité nationale bien mise à mal par le développement des ghettos scolaires ? En d’autres termes, ne voit-on pas pointer un modèle où le développement des forces centrifuges serait, tout à la fois, encouragé au plan social et contenu par l’emprise d’une « idéologie nationale » ?

- Dans le même ordre d’idées, ne doit-on pas distinguer une conception « libérale » de l’autonomie des établissements fondée sur le présupposé que la concurrence suscite l’émulation et produit la qualité, d’une « autonomie démocratique » qui donnerait de véritables responsabilités aux acteurs sans casser le « service public » ? Quand beaucoup d’enseignants se vivent comme largement prolétarisés par la « machine-école », ne faut-il pas que l’État assume clairement ses objectifs – la transmission d’une culture émancipatrice, la formation du citoyen et la mixité sociale – mais se dégage d’une conception technocratique et infantilisante du contrôle pour faire confiance aux équipes ? Entre balkanisation et clanification, d’un côté, et « institution républicaine » de l’autre, ferme sur ses objectifs communs et confiante dans la capacité des acteurs à conduire des projets cohérents avec les idéaux de la nation, il faut choisir.

- Par ailleurs, mesure-t-on bien ce que l’on engage quand on propose de développer largement – dans le cadre d’officines privées ou d’un « service public » – le soutien scolaire ? Ne peut-on pas craindre une externalisation systématique du travail scolaire en dehors de la classe et de la responsabilité des professeurs ? Et en voit-on bien les conséquences ? Veut-on vraiment que les élèves aillent en cours pour recueillir de l’information et s’adressent ailleurs quand il s’agit d’apprendre à « travailler vraiment » ?

Extrait de meirieu.com de février 2017 : Quels enjeux éducatifs pour 2017 ? Premières pistes...

 

L’autonomie vue par Jean-Paul Delahaye

Intervenant au stage de formation national sur les alliances éducatives, le 24 janvier, Jean-Paul Delahaye, chargé de mission Ecole et grande pauvreté et ex directeur de la Dgesco, définit ce que doit être l’autonomie des établissements scolaires.

" Ce que l’on attend du niveau national et de ses représentants locaux, recteurs et inspecteurs, ce sont des objectifs, c’est un cap garant de l’unité nationale, autrement dit qu’ils expriment clairement et fermement le pourquoi des politiques, et, cela doit être l’objet du « guide de déploiement des alliances éducatives » NDLR prochainement actualisé par la DGESCO, mais il ne faut pas aller plus loin au risque de paralyser et de noyer les acteurs locaux sous une avalanche de prescriptions nationales allant jusqu’à leur dire comment faire dans le moindre des plus petits détails. Le plus sûr moyen de tuer une politique éducative, c’est de la bureaucratiser, c’est de tout vouloir contrôler a priori", dit-il.
" Mais la contrepartie de cette confiance, c’est que les acteurs locaux acceptent de rendre des comptes a posteriori, de rendre compte de ce qu’ils ont fait des marges de manœuvres qui leur ont été données dans le seul but de pouvoir mieux répondre, car ils sont au plus près du terrain, aux besoins des élèves.
La contrepartie de la confiance c’est donc la responsabilité, car l’autonomie ce n’est pas l’indépendance." Il donne en exemple les heures d’accompagnement personnalisé détournée de leur objectif de soutien aux décrocheurs pour par exemple faire cours.

" Il faut une direction d’école, de circonscription ou d’établissement, une gouvernance donc, dont les méthodes de pilotage soient en accord avec cette confiance que nous souhaitons voir s’instaurer à l’égard des acteurs locaux. Et donc les responsables des écoles et des établissements doivent savoir organiser la concertation et la collégialité en interne. Le chef d’établissement, qui demeure le décideur en dernier ressort bien sûr, doit apprendre à devenir le pilote d’un collectif. Autrement dit, les responsables locaux doivent, eux aussi, comme l’administration centrale, savoir passer de l’injonction à la facilitation."

Extrait de cafepedagogique.net du 31.O1.17 : L’autonomie vue par Jean-Paul Delahaye

 

[...] Le mirage du local
Les difficultés d’apprentissage pour les élèves sont identiques sur tout le territoire. Si certains établissements accueillent des élèves majoritairement en difficulté, les obstacles à surmonter, pour chaque élève, sont toujours les mêmes. Les « solutions locales » prônées par la réforme du lycée n’ont rien réglé : 87 % des enseignants considèrent que la réforme du lycée ne leur a pas permis de faire mieux réussir les élèves en difficulté (enquête janvier 2016, 1 418 enseignants interrogés).

Davantage d’inégalités
La répartition des heures à effectifs réduits varie fortement d’un lycée à l’autre : les horaires disciplinaires sont donc de plus en plus différenciés.
Ainsi, selon les établissements, les années, les disciplines, les
élèves ne seront pas traités de la même manière : il y a rupture d’égalité !

Extrait de snes.edu du : Lycées.
De quoi l’autonomie locale est-elle le nom ?
Les conséquences de l’autonomie locale depuis la réforme du lycée

 

Sur le site OZP, voir aussi
Le mot-clé "Autonomie des établissements

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