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Le Café pédagogique rend compte de la Rencontre OZP sur le Nouveau Manifeste pour l’éducation prioritaire

12 janvier 2017

L’OZP appelle à "sanctuariser" l’éducation prioritaire

"La refondation de l’Education prioritaire est bien engagée, mais lui donnera-t-on le temps nécessaire pour qu’enfin les enfants des territoires de relégation accèdent à la réussite scolaire et éducative ?" Menacée hier par les critiques sur la labellisation, l’éducation prioritaire pourrait être la prochaine victime de l’alternance politique. L’Observatoire des zones prioritaires, une association qui regroupe des acteurs de l’éducation prioritaire, publie le 11 janvier un Manifeste qui s’adresse aux candidats à la présidentielle. L’OZP veut des engagements de sauvegarde des ressources de l’éducation prioritaire, c’est à dire en priorité les emplois de formateurs et coordonnateurs.

Une éducation prioritaire toujours menacée
"Pourquoi un nouveau Manifeste ? Pour éviter que cette Refondation ne soit suivie comme la Fondation en 1981 et comme les 3 relances ultérieures par une période de silence institutionnel, voire d’abandon et même de dénaturation comme en 2007-2012. Mais aussi parce que la refondation n’a pas corrigé toutes les carences apparues dans son histoire".

En présentant le Manifeste, Marc Douaire , président de l’OZP, insiste sur le fait que l’éducation prioritaire n’est pas admise par tous. "le sens de cette politique n’est pas partagé par la majorité de l’opinion publique mais aussi par les responsables politiques et syndicaux et par les médias", écrit l’OZP.

L’Education prioritaire a été vivement critiquée par un rapport récent du Cnesco et l’OZP n’a pas oublié la tentative de faire disparaitre le label en 2012. Mais l’OZP pointe aussi les responsables politiques, et particulièrement les candidats à l’élection présidentielle qui annoncent vouloirs diminuer le nombre de fonctionnaires.

Une vision particulière de l’éducation prioritaire
C’est que l’OZP défend une vision qui lui est propre du soutien à apporter aux élèves des quartiers populaires. "L’éducation prioritaire a été conçue comme une politique dérogatoire au droit commun, devant s’appliquer non pas dans tous les établissements populaires mais exclusivement dans les territoires où le fonctionnement ordinaire du service public ne peut plus être assuré. Initiée ainsi en 1982, cette politique ne devait concerner qu’un nombre limité de zones."

Pour l’OZP, pas question de labelliser éducation prioritaire tous les établissements ayant une population défavorisée. Accepter cela ce serait dire que l’école publique est incapable de prendre en charge les enfants du peuple. Seuls les établissements les plus ségrégués doivent entrer en éducation prioritaire. Pour les autres une politique d’affectation des moyens sur une base sociale, come celle qu’a décidé la ministre, suffit.

Deuxième particularité. Pour l’OZP c’est une approche pédagogique particulière qui doit caractériser l’éducation prioritaire. L’OZP multiplie les signes de méfiance devant la seule réduction des effectifs élèves. "Bien sûr, la taille des classes doit être limitée significativement dans les territoires où se concentre une population défavorisée, mais dans le cadre d’un projet de réseau soutenant une évolution des pratiques pédagogiques et éducatives. Sinon, cette diminution a un coût élevé pour des résultats très limités", écrit l’OZP.

Par suite, la politique d’éducation prioritaire, telle que l’OZP la perçoit, se caractérise par une culture pédagogique qui doit être transmise dans le cadre de collectifs enseignants encadrés par des formateurs et pilotés au niveau local par des coordonnateurs.

Maintenir les personnels spécifiques et la formation
La "sanctuarisation des ressources de l’éducation prioritaire" que demande l’OZP doit être comprise en ce sens. Il s’agit de préserver "les personnels sur fonctions spécifiques, les formateurs REP, l’aménagement du temps de service des enseignants, des dotations en postes tenant compte de la composition sociale des établissements... Entrer par la pédagogie, c’est choisir de ne pas consacrer tous les moyens à la diminution du nombre d’élèves par classe mais d’affecter des ressources importantes pour favoriser le travail collectif et l’évolution des pratiques professionnelles".

De la même façon, pour l’OZP, "resserrer l’éducation prioritaire, ce n’est pas d’abord concentrer les moyens budgétaires, c’est garantir aux territoires très défavorisés que, grâce à un dispositif dérogatoire, des pratiques susceptibles de réussir y soient mises en oeuvre. C’est seulement par un dispositif resserré que l’on peut assurer un accompagnement dense des équipes de terrain".

Le Manifeste demande le développement des pôles de formateurs et le maintien de l’aménagement du temps de travail des enseignants en rep+ qui leur permet de se former. Ajoutons que cela semble d’autant plus nécessaire que l’Ozp ne demande pas l’envoi d’enseignants expérimentés en Rep. Ce sont donc surtout des débutants qui arrivent dans ces établissements et qui , une fois formés, les quitteront pour beaucoup d’entre eux...

Développer les réseaux
La seconde demande du Manifeste concerne donc les réseaux. "Les défis posés au système éducatif français exigent beaucoup plus de cohérence et de continuité pédagogiques et éducative, de l’entrée à l’école maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire". Pour l’OZP il faut consolider les réseaux école collège , le cycle 3 paraissant "le maillon fort" des réseaux.

Les autres points du Manifeste découlent des précédents. L’OZP veut "accélérer la scolarisation des moins de trois ans", améliorer le pilotage "à tous les niveaux" c’est à dire avoir une politique nationale qui ne soit pas marginalisée par l’empilement des dispositifs et enfin "favoriser la convergence des forces éducatives", c’est à dire la collaboration avec les collectivités territoriales, les parents, les association d’éducation populaire.

Ce manifeste sera soumis aux candidats "républicains" à la présidentielle qui seront interrogés par l’OZP sur leurs intentions.

Le Manifeste face à Touche pas ma zep
Mais le Manifeste n’a pas attendu les élections pour affronter les réalités de la vie publique. Alors que l’OZP présentait son texte, le collectif "Touche pas ma zep" s’est invité dans la réunion. S’en est suivi un échange avec l’OZP, le collectif demandant à l’OZP son soutien.

Le collectif demande des moyens pour les lycées "ex-zep" et une nouvelle carte de l’éducation prioritaire incluant ces lycées. Il met l’accent sur la limitation du nombre d’élèves (30 maximum et 24 en lycée professionnel) et le maintien du financement des projets et des classes dédoublées.

"L’éducation prioritaire ce n’est pas qu’une étiquette et quelques élèves de moins par classe", répond François Régis Guillaume, de l’OZP. "Mais tout un dispositif qu’on essaie de faire vivre et qui n’est même pas esquissé au lycée". S’opposent clairement deux conceptions de l’éducation prioritaire.

"On lutte tous pour que l’école ait un sens pour les jeunes", explique Marc Douaire. "On devra tous être vigilants pour que ce qui existe ne soit pas remis en cause". Là dessus l’OZP rejoint Touche pas ma zep.
François Jarraud

Le manifeste de l’OZP

Sur Touche pas ma zep

Extrait de cafepedagogique.net du 12.01.17 : L’OZP appelle à "sanctuariser" l’éducation prioritaire

 

Voir aussi

Le compte rendu par ToutEduc de la rencontre OZP sur le Manifeste pour l’éducation prioritaire

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