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Azouz Begag, Laurent Mucchielli et le MRAP parlent de l’égalité des chances

5 janvier 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 05.01.06 : L’égalité des chances au coeur des débats depuis la révolte des banlieues

Depuis les émeutes dans les banlieues pauvres fin 2005, le thème de l’égalité des chances fait l’objet de toutes les attentions politiques, notamment celle du chef de l’Etat, qui doit s’exprimer jeudi sur la lutte contre les discriminations.

Début décembre, après les 21 jours de violences urbaines qui ont enflammé des quartiers défavorisés dans lesquels vivent de nombreux jeunes Français noirs et arabes, le Premier ministre Dominique de Villepin avait décrété l’égalité des chances "grande cause nationale" pour 2006.

"L’urgence aujourd’hui, c’est de faire de l’égalité des chances une réalité pour tous, avec deux leviers : l’emploi et l’éducation", avait déclaré M. de Villepin, sans pour autant convaincre les associations et les acteurs de terrain.

Le gouvernement devrait présenter courant janvier son projet de loi sur cette question, dont les grandes lignes sont déjà connues : création d’une agence de la cohésion sociale et de l’égalité des chances, mise en place de six préfets à l’égalité des chances, pouvoir conféré à la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) de sanctions contre les individus ou les entreprises coupables de discriminations, "contrat de responsabilité parentale" assorti d’éventuelle mise sous tutelle des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire, testing et CV anonyme.

Le gouvernement a également promis une "concentration des moyens" sur les établissements scolaires situés en Zones d’éducation prioritaire (ZEP), des partenariats avec des établissements scolaires prestigieux et annoncé des mesures - controversées - sur l’apprentissage dès 14 ans.

Selon le ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances Azouz Begag, qui doit intervenir en Conseil des ministres le 25 janvier, il s’agit d’une "prise de conscience d’une crise de confiance" qui transcende le clivage gauche-droite.

Le gouvernement souhaite ainsi, a expliqué M. Begag à l’AFP, "donner un élan à tous les Français, associant les jeunes de banlieues, les Français « visibles » victimes de discriminations sévères", aux femmes, aux handicapés et aux seniors" également frappés de difficultés dans l’accès à l’emploi.

Mais pour Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS, le gouvernement n’a pas "répondu sur ce qui touche au fondement des inégalités" face à "l’humiliation démultipliée" des jeunes des banlieues ghettos.

Même réserve chez le dirigeant du Mouvement contre le Racisme et l’amitié entre les peuples (MRAP) Mouloud Aounit, pour qui le projet de loi reflète "des mesures d’opportunité qui ne sont pas ancrées dans une volonté politique". Certaines mesures sont même "extrêmement dangereuses", a déclaré M. Aounit à l’AFP, notamment les sanctions financières envisagées pour les familles, de nature à "les enfoncer au lieu de les soutenir".

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