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Ancien directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot préconise d’accompagner beaucoup plus de jeunes pour briser les « plafonds de verre » qui les empêchent de faire des études.
Le système éducatif français fonctionne comme « une machine à sélectionner ». Quelles en sont les victimes ?
L’histoire de notre système éducatif est imprégnée par l’élitisme et, en miroir, par des formes marquées de dévalorisation des parcours de formation qui ne le seraient pas. Toutes les études montrent que les victimes en sont d’abord et avant tout ceux qui ne maîtrisent pas les codes de l’institution scolaire. Ils sont rapidement mis dans des « cases » et assignés en quelque sorte à suivre des parcours considérés comme secondaires. Il s’agit donc d’abord et surtout des enfants de familles pauvres, issues ou non de l’immigration.
Cela fait trente-cinq ans que les zones d’éducation prioritaire (ZEP) ont été créées et que les politiques d’ouverture d’accès à l’enseignement supérieur se succèdent. Cela n’a pas suffi…
Les études montrent que les politiques d’éducation prioritaire ont permis globalement de stabiliser les situations d’inégalité, pas de les réduire. Si on doit chercher des explications à cela, on peut évoquer le manque de stabilité dans la durée de ces politiques, un ciblage sans doute insuffisant au profit des territoires les plus relégués jusque récemment, mais aussi les « efforts » conduits par les familles dites aisées pour maintenir l’écart avec les autres enfants : cours privés, coaching…
Comment briser les plafonds de verre que constituent les origines sociales, géographiques, communautaires ou le genre ?
Ces enjeux sont majeurs pour la société française de demain car ils renvoient à diverses formes de plafonds de verre, [...]
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Extrait de lemonde.fr du 09.12.16 : Pierre Mathiot : « L’histoire de notre système éducatif est imprégnée par l’élitisme »