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Extrait du « Mauricien » du 30.12.05 : Le "drop-out" de 35 à 40% inquiète la GTU
La Government Teachers’Union (GTU) se dit très préoccupée par le taux élevé de drop-out dans le primaire. Celui-ci est en effet entre 35 et 40%. C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue hier à Port-Louis par Vinod Seegum, le président, qui avait à ses côtés tous les membres de son exécutif.
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Le président de la GTU s’est réjoui de la décision du gouvernement d’augmenter l’allocation des instituteurs des écoles classées en Zone d’éducation prioritaire (ZEP) de Rs 1 000 à Rs 2 000, avec effet rétroactif à partir de juillet dernier. " Au début, il y avait une certaine réticence. Nous étions déjà prêts avec les procédures pour entrer une affaire en Cour mais, heureusement, qu’après discussions avec les autorités concernées, décision a été prise pour augmenter cette allocation. Cela est un encouragement pour les instituteurs du ZEP ".
Extrait de « L’Express.mu » du 12.12.05 : « L’enseignant est trop conservateur : Il a peur du changement »
La légère amélioration du taux de réussite au CPE ne correspond pas nécessairement à une meilleure qualité de l’enseignement. Les instituteurs doivent plus s’impliquer pour atteindre les objectifs prévus.
Les résultats du CPE sont officiels. Taux de réussite en hausse de 1,89 %, 13 points d’avance chez les filles, progression remarquable de certaines ZEP... Qu’en pensez-vous ?
Il y a eu, certes, une petite amélioration au niveau des chiffres, mais je constate que notre système souffre d’un problème de fond qu’il nous faut attaquer au plus tôt. Le ministre Dharam Gokhool vient d’annoncer un « package of quality initiatives » pour janvier. C’est plus que souhaitable.
Un des gros problèmes concerne le pont à créer entre le préscolaire et l’entrée à l’école primaire. Il faut pouvoir et savoir assurer la transition entre ces deux mondes. Le nouveau curriculum (programme d’études) devra le permettre dans les meilleures conditions.
Concernant le taux de réussite, je suis têtu et demande à voir la qualité de cette performance. L’ancien gouvernement avait consacré beaucoup d’efforts dans la construction des écoles et avait mis en veilleuse la question de la qualité de l’éducation dispensée.
Et l’écart important entre garçons et filles au niveau de la réussite ?
Un facteur important de cette situation est la complexité culturelle de Maurice : les parents sont beaucoup plus stricts et exigeants avec les filles, donnant plus de « liberté » aux garçons. Avec la montée de violence au sein de notre société, elles demeurent à la maison et passent ainsi plus de temps à étudier. De ce fait, elles acquièrent des techniques d’apprentissage qui maintiennent cet écart en leur faveur jusqu’en HSC.
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Extrait de « Week-end » du 12.12.05 : Pas forcément un échec !
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Comme l’année dernière, plusieurs écoles de la Zone d’Éducation Prioritaire (ZEP) se sont distinguées aux dernières épreuves du CPE. En dépassant, voire frisant la barre des 40%, ces écoles, à l’instar de Jean Eon RCA (50,9%) et Révérend Espitalier-Noël (43,67%), donnent raison à ce projet pertinent, lancé il y a trois ans.
Talaspadee Chellapen n’en croit pas ses yeux ! Ce sont bien 20 unités qu’a décrochées son fils, Nelissen, élève à l’école gouvernementale Révérend Espitalier-Noël. L’année prochaine, il fera son entrée en secondaire à la SSS de Floréal. Talaspadee Chellapen, émue, est fière. "Nous avons fait de gros sacrifices pour qu’il y arrive. Lui, il s’est donné à fond pour ses études. So bann profeser inn donn bokou depeine", confie la mère de Nelissen.
Sous le coup de l’émotion, Talaspadee Chellapen, tremblante, rappelle que son fils "a fréquenté une école de la ZEP. Il y a eu beaucoup de critiques sur ces écoles. Aujourd’hui, mon fils est la preuve que les élèves de la ZEP peuvent aussi bien faire au CPE !"
C’est aussi la joie qui se lit sur le visage de Jeanette Mourra. Ses deux fils, Julien et Olivier, ont réussi leur CPE. L’un a obtenu 10 unités. Des résultats lui ouvrant les portes d’un collège privé. L’autre, avec 20 unités obtenues, rejoindra Nelissen à la SSS de Floréal.
Contrairement aux deux mères rencontrées, Patricia Marday n’est pas d’humeur joyeuse. Son fils Bryan a échoué et devra refaire la sixième. Elle s’y attendait, car plusieurs facteurs ont contribué à l’échec de Bryan, et elle en est consciente.
Vendredi matin, à la Révérend Espitalier-Noël GS de la Cité Mangalkhan, Floréal, comme ailleurs, parents et enfants étaient pour certains euphoriques et pour d’autres déçus. Mais la satisfaction était palpable chez le personnel administratif de l’école. Comme la plupart des écoles de la ZEP, celle de Floréal s’est distinguée et a amélioré son taux de réussite, en passant de 38,5% en 2004 à 43,67% cette année. Il y a trois ans, seulement 21% des élèves avaient réussi les épreuves de fin de cycle primaire.
Efforts payants
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Lancée officiellement en septembre 2003, la ZEP, qui est à sa troisième année d’expérience au CPE, a démontré sa raison d’être et la pertinence de ses différents programmes. Certes, il y a des fissures qui demandent à être colmatées et d’autres projets qui gagneraient à être consolidés. Avec une performance qui, au fil des années, redonne de l’espoir à des milliers d’enfants en difficulté, la ZEP vient rappeler qu’elle n’est pas un échec total, comme l’a affirmé le ministre de tutelle, Dharam Gokhool.
D’ailleurs, même ce dernier semble croire dans le projet, puisque bientôt 11 écoles feront leur entrée en ZEP. Une étude socio-économique est en cours pour définir celles qui feront partie de cette catégorie. Le pourcentage de réussite au CPE ne sera pas l’unique critère. Quant aux 30 écoles déjà ancrées dans le programme, elles y resteront. Le ministère de l’Éducation, qui attend un rapport d’évaluation sur la ZEP, compte sur les indications de celui-ci avant d’apporter des changements en 2006.
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