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[...] François Hollande en avait fait le fondement de sa politique éducative : lutter contre les inégalités à l’école. Pour quels résultats ? « De vraies mesures sociales ont été prises », félicite Christian Chevalier, de l’Unsa. Les fonds sociaux ont notamment été renfloués (+ 40 % en deux ans) pour aider les familles les plus en difficulté.
La carte de l’éducation prioritaire a par ailleurs été entièrement retravaillée. Créée en 1981, elle n’avait jamais été revue. La refonte de la carte s’est accompagnée d’une hausse de budget de 25 % consacrée à l’éducation prioritaire (porté à 1,54 milliard d’euros). Mais là encore, sur le terrain, le ressenti est plus nuancé. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Snes-FSU rapporte que des établissements parmi les plus en difficulté (les REP +) se retrouvent avec une enveloppe d’heures d’enseignement moins importante que précédemment. « Des problèmes ont été identifiés dans l’académie d’Aix-Marseille mais rectifiés depuis », assure le ministère. Pour la première fois, s’est vantée Najat Vallaud-Belkacem, les demandes de mutation pour quitter les établissements en difficulté baissent, passant de 90 à 70 % : « Un début de stabilisation des équipes », dit la ministre.
Autre promesse de campagne : diviser par deux le nombre d’élèves décrocheurs qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. Ils étaient 140 000 en 2012. Ils sont 110 000 au dernier décompte. « On va s’approcher de l’objectif, assure Najat Vallaud-Belkacem. Le droit donné aux terminales de redoubler dans leur lycée devrait nous y aider. »
Le combat contre les inégalités passe aussi par plus de mixité sociale au sein des établissements. Sur ce point, le gouvernement a tardé à enclencher une dynamique. Une expérimentation a été lancée à l’automne 2015. Même si elle ne porte que sur un petit nombre de collèges (une trentaine sur les 7 000, dans neuf départements), l’initiative était inédite : réfléchir à des solutions locales pour encourager les familles à aller dans tel ou tel collège, plutôt que de les forcer. Un an après, la ministre s’est engagée à dresser un bilan courant octobre.
Priorité au primaire. [...] A cette occasion, le Premier ministre a annoncé une revalorisation salariale des profs du premier degré. Mais le syndicat Snuipp déchante : « Nous ne voulons pas critiquer pour critiquer. Les nouveaux programmes sont bien, mais les espoirs des collègues sont déçus. Comment pourrait-il en être autrement ? Les changements ne se voient pas. » Il cite le dispositif « plus de maîtres que de classes », pour lutter contre les difficultés scolaires : « C’était une très bonne idée, mais on est très loin du compte : 3 000 postes sur les 7 000 promis… Une goutte d’eau par rapport aux 52 200 écoles ! »
Pareil pour la scolarisation des moins de 3 ans. Seulement « 1 060 postes ont été créés sur les 3 000 promis. L’effort doit être poursuivi sur le long terme si l’on veut que les effets deviennent visibles », ajoute le Snuipp.
Extrait de liberation.fr du 31.08.16 : Ecole : le bilan des années Hollande