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Plan de Robien sur les ZEP : les commentaires de la presse (suite)

15 décembre 2005

Extrait de « Ouest-France » du 15.12.05 : Pour des collèges fiers d’eux-mêmes

L’Éducation nationale en a-t-elle, cette fois, vraiment conscience ? Un mois après la révolte des banlieues, elle joue gros, comme on dit vulgairement, avec cette réforme des zones d’éducation prioritaire (les Zep) annoncée hier. Non seulement il y va de l’avenir de près de deux millions d’élèves, mais encore d’une certaine idée de la République, de l’égalité et de la cohésion sociale.

On assiste, en réalité, à un quitte ou double. Quitter, tirer un trait sur ces Zep « en dépôt de bilan », c’était l’option brutale prônée par Nicolas Sarkozy. À l’inverse, Dominique de Villepin et son ministre, Gilles de Robien, veulent redoubler d’ambition et de moyens, mais sur un nombre restreint de collèges de banlieues (200 à 250). Le débat, à droite, a le mérite d’être radical, bien qu’il soit quelque peu biaisé par les rivalités politiques.
L’enjeu est vital pour l’école publique. Il s’agit de redonner du sens et du contenu à l’égalité des chances.

« Donner plus à ceux qui ont le moins » fut l’ambition originelle de ces Zep créées en 1982. La gauche au pouvoir s’inspire alors de la discrimination positive à l’américaine. Succès apparent immédiat. Chaque banlieue, chaque élu, veut sa Zep. À l’époque, on ne parle pas encore de banlieues-ghettos. Mais le phénomène est à l’oeuvre. Chômage. Immigration. Fuite des classes moyennes vers les zones pavillonnaires. La relégation de populations entières dans les quartiers périphériques est en marche. Des Zep, on en compte très vite 350, puis 500, 700 et, aujourd’hui, 870.

Beaucoup trop. À force d’être prioritaires, ces collèges ne l’ont plus été du tout. Banalisation. Saupoudrage des moyens. Indifférence. Et, finalement, stigmatisation. De positive, la discrimination est devenue trop souvent négative. Les parents qui le peuvent s’ingénient à contourner la carte scolaire. Conséquences : ségrégation scolaire accrue, mixité sociale en déclin. Les équipes enseignantes - toutes très jeunes dans ces collèges - y opposent leur bonne volonté, leur travail en équipe. Elles expérimentent. Elles se battent ou désespèrent, tandis que monte, chez leurs élèves, le sentiment d’une mise à l’écart, d’un abandon.

Nous en sommes au quatrième plan de relance de l’éducation prioritaire. Jusqu’alors, tous ont échoué, même s’il est de bon ton d’ajouter que, si rien n’avait été fait, « c’eût été bien pire ». Cas flagrant d’échecs : la promesse réitérée depuis vingt-cinq ans d’y attirer des enseignants chevronnés à coups de primes et d’avancements. Rien à faire. Aux jeunes enseignants, les banlieues.

Gilles de Robien, homme de bonne volonté, mais poids plume politique aux yeux des syndicats d’enseignants, va donc relever le défi, là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Ses atouts ? L’appui du Premier ministre. L’urgence d’agir si l’on veut éviter une nouvelle explosion dans les banlieues. Les difficultés ? Les pesanteurs du système éducatif. Les contraintes budgétaires. Les conservatismes en tout genre.

Première ambition, changer le langage. Ne plus parler de « zone ». Seconde ambition : rendre ces collèges fiers d’eux-mêmes. En espérant que cela provoquera un brassage social des élèves. Mais est-ce possible avec les effets pervers de la carte scolaire actuelle ? La question reste taboue.

Bernard Le Solleu

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Extrait de « La Croix » du 15.12.05 : La nouvelle "ambition réussite" des ZEP

Le ministre de l’éducation Gilles de Robien a décidé de concentrer l’effort sur 200 à 250 collèges les plus difficiles

Le premier ministre s’était engagé à recentrer la politique d’éducation prioritaire sur les établissements les plus sensibles. Promesse tenue. Le ministre de l’éducation Gille de Robien a présenté, mardi 13 décembre, les nouvelles règles du classement en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Depuis sa création au début des années 1980, ce dispositif s’est petit à petit étendu, puis figé.

Aujourd’hui, plus de 20 % des collégiens sont scolarisés dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire. Tous les observateurs dénoncent des objectifs mal ciblés et un saupoudrage de moyens. Gilles de Robien a donc choisi d’opérer un tri dans ces établissements qui seront désormais répartis en trois catégories.

Au « niveau 1 », 200 à 250 établissements les plus difficiles choisis parmi les 900 classés ZEP. Ils seront labélisés collèges « ambition réussite » ainsi que les écoles qui leur sont rattachées. Le ministre a défini quatre critères de classement. Ces collèges sont ceux qui comptent plus de deux tiers de leurs élèves dans des catégories socioprofessionnelles défavorisées. Une part de ces élèves accuse un retard scolaire supérieur de deux ans lors de l’entrée en sixième.

Les deux autres critères portent sur les résultats à l’évaluation d’entrée en sixième et sur le nombre d’élèves non francophones. Le ministre de l’éducation a détaillé quinze mesures concrètes pour ces collèges « ambition réussite », à commencer par « des moyens humains supplémentaires considérables ».

Soutien scolaire

1 000 enseignants « expérimentés » supplémentaires y seront affectés dès la rentrée prochaine pour assurer un travail d’accompagnement des élèves et de formation des jeunes enseignants. 3 000 assistants pédagogiques seront recrutés parmi les étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement pour faire du soutien scolaire. Chaque établissement disposera en outre d’une infirmière scolaire. Pour fidéliser les équipes, les enseignants volontaires et les personnels de direction bénéficieront de mesures spécifiques d’avancement et de promotion.

En contrepartie des moyens supplémentaires, les collèges « ambition réussite » vont devoir travailler autrement. Les études sur les ZEP sont toutes arrivées à la conclusion qu’il n’existe pas un seul modèle de réussite mais qu’il convient surtout de libérer et d’évaluer les initiatives locales. Le ministre a insisté hier sur une plus grande latitude qui sera laissée aux chefs d’établissements et aux équipes éducatives pour l’expérimentation.

Les collèges devront construire des projets innovants qui feront l’objet d’une contractualisation sur quatre ou cinq ans. Deux exceptions à ce parti pris non directif : le ministère impose la suppression du redoublement remplacé par des parcours individualisés ou des groupes de niveau par discipline. Les collèges devront aussi organiser, quatre soirs par semaine des « études accompagnées obligatoires ».

Une plus grande mixité sociale

En dessous de ce niveau 1, environ 700 collèges sont répartis en deux groupes. Un niveau 2 comprendra les établissements des zones urbaines moins sensibles, bénéficiant d’une plus grande mixité sociale. Ces collèges (et les écoles qui leur sont rattachées) ne bénéficient pas des nouvelles aides, mais conservent les moyens actuels. En revanche, les collèges classés en niveau 3 sont appelés à sortir du dispositif de l’éducation prioritaire. Cette sortie de la carte des ZEP pourrait concerner environ 100 à 150 collèges. Les moyens alors récupérés sur ces établissements seront réaffectés dans l’éducation prioritaire.

Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, un gouvernement se décide ainsi à faire sortir du dispositif ZEP les établissements les moins sensibles. Si le courage politique doit être salué, il lui reste cependant à désigner concrètement lesquels collèges entreront dans chacun des trois niveaux. Le choix risque de créer localement des frottements. Prudent, le ministre de l’éducation n’a pas donné hier de liste mais s’est fixé un délai de deux mois pour mener la concertation avec les syndicats et les collectivités locales.

Afin de piloter l’ensemble de cette politique, Gilles de Robien va nommer un « délégué ministériel à l’enseignement prioritaire ». Le ministre n’a cependant pas annoncé de budget supplémentaire, ce plan de relance étant réalisé uniquement par redéploiement des moyens alloués par la loi de finance 2006. Ce que n’a pas manqué de relever aussitôt le Snes (FSU, majoritaire) en résumant : « Il n’y a pas d’argent nouveau. »

Mais Gilles de Robien peut toutefois souligner que sa nouvelle politique des ZEP s’adosse à la priorité gouvernementale donnée à l’égalité des chances. Il a ainsi cité le plan Borloo qui finance la création de 25 « internats de réussite éducative » ou encore une partie des bourses au mérite dont le nombre doit atteindre 100 000 en 2006. Hier matin, Gilles de Robien s’était rendu avec le ministre délégué à l’égalité des chances Azouz Begag dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. Ils y ont présenté le plan « objectif stage » destiné à garantir l’accès à des stages en entreprises pour les jeunes issus des cités.

Bernard Gorce

Des interprètes pour les familles non francophones
En marge de son plan de relance des ZEP, Gilles de Robien a présenté un certain nombre de mesures pour l’éducation prioritaire :

 Dans chaque quartier, une « école ouverte » accueillera les enfants pendant les vacances scolaires (650 établissements en 2004).

 Les établissements en ZEP devront expliquer le règlement intérieur aux parents et organiser un rendez-vous trimestriel avec eux, avec, si nécessaire, « le concours d’un interprète extérieur à la famille ».

 Si possible, les établissements doivent aménager une salle pour accueillir « l’école de parents » : cours d’alphabétisation, etc.

 500 heures de programmes de radio, accessibles sur Internet, réalisées par l’Académie des sciences morales et politiques, traiteront des grands sujets de civilisation et d’actualité.

Plan ZEP : Robien assure que les autres établissements ne seront pas lésés

Le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien a assuré mercredi que l’attribution de moyens supplémentaires annoncés pour les 200 à 250 collèges nouvellement labellisés "Ambition réussite" ne se fera "pas du tout" au détriment d’autres établissements.
Interrogé sur France 2 sur le fait que le ciblage de moyens pour ces collèges pouvait se faire au détriment d’autres établissements, Gilles de Robien a répondu "pas du tout" en assurant que "cette année" 3.000 postes d’assistants pédagogiques seront créés.

"Les autres collèges, en France, très nombreux, 8.000 ou 9.000, auront les moyens qu’ils ont aujourd’hui. Il ne faut pas penser qu’on va déshabiller Paul pour habiller Jacques", a dit Gilles de Robien.

"On met des moyens considérables. Le budget 2006 permet de financer 1.000 professeurs chevronnés en plus (qui épauleront les enseignants dans les "Ambition réussite"). C’est une demande de tous les enseignants", a-t-il dit.
Les "3.000 assistants pédagogiques, sont aussi un plus par rapport à 2005", et il y aura au moins une infirmière par collège (dans les 200 à 250 collèges ciblés, ndlr)", a encore précisé Gilles de Robien.

Enfin, il a plaidé pour une réduction de la fracture numérique et un accès développé des jeunes aux ordinateurs.
"Je lance un appel à projet avec la Caisse des dépôts, etc., pour que tous les élèves puissent avoir accès au haut débit et aux contenus pédagogiques, soit sous forme d’un prêt ou d’un accès, pour avoir les mêmes chances que ceux qui bénéficient de moyens modernes" a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Education nationale a lancé mardi son plan ZEP, choisissant de "cibler" les moyens sur "200 à 250 collèges" sur le millier d’établissements en ZEP, et de réduire 100 ou 150 le nombre de collèges profitant de la politique prioritaire.

Soucieux de contrer le "sentiment de relégation" inhérent à l’appellation "zones" d’éducation prioritaire, le ministre a annoncé que les 200 à 250 collèges désignés d’ici un mois, ainsi que les quelque 1.000 écoles relevant du même secteur, seront "labellisés par le ministère +ambition réussite+".

Si M. de Robien, évoquant un "nouveau souffle", s’est enorgueilli de réformer la carte des ZEP, selon une "nouvelle logique" qui consiste à "ne pas découper des +zones+ mais à définir des publics selon des critères plus précis", il a cependant reconnu qu’il le ferait à budget constant.

Les établissements ne répondant pas aux quatre critères "ambitions réussite" ou EP1 pour Education prioritaire (situation sociale des familles, part d’élèves ayant un retard de plus de deux ans à l’entrée au collège, évaluation des résultats à l’entrée en 6e, nombre d’élèves non francophones) seront donc divisés en deux niveaux : EP2 et EP3.

Les EP2 bénéficieront également de nouvelles mesures, de pilotage notamment, les EP3 ayant "vocation à sortir du dispositif éducation prioritaire en trois ans". Les "100 à 150" élus à l’exclusion se connaîtront "au printemps", ainsi que les écoles qui les entourent, a-t-il précisé.
Quant aux collèges "ambition réussite", leurs équipes seront d’abord enrichies "dès la rentrée 2006". "1.000 enseignants expérimentés supplémentaires", soit cinq par établissement, "accompagneront élèves et jeunes enseignants", sans charge de classe, moyennant des bonifications de carrière après cinq ans.

En plus des divers dispositifs de soutien existants, les collèges et écoles "ambition réussite" seront obligés de proposer à leurs élèves des heures d’aide aux devoirs, au moins quatre soirs par semaine.

Enfin, les élèves justifiant d’une mention bien ou très bien au brevet auront le droit de "déroger à la carte scolaire des lycées", pour "éviter l’effet de relégation".
Côté personnels, la nouvelle éducation prioritaire accueillera des jeunes profs désormais tous formés aux publics difficiles dans leur cursus en IUFM.
Ces dispositions seront soumises à concertation des syndicats enseignants, fédérations de parents et collectivités territoriales pendant les deux mois à venir, a assuré le ministre.

Il a par ailleurs répété que tous les établissements intégrés dans le dispositif éducation prioritaire accueilleront 100.000 étudiants tuteurs de 100.000 élèves, proposeront un "entretien individuel d’orientation chaque année" à la totalité de leurs élèves de 4e, 3e, seconde et terminale ou encore feront appel à un interprète "pour permettre aux mères notamment de s’investir davantage dans l’éducation de leur enfant".

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Extrait du site « Maire - Info », le 15.12.05 : Zones d’éducation prioritaire : plus de moyens pour les collèges les plus en difficulté

Le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien a annoncé mardi que 200 à 250 collèges en difficulté bénéficieront de moyens supplémentaires à la rentrée 2006, avec l’affectation de 1.000 enseignants supplémentaires et le recrutement de 3.000 assistants pédagogiques pour ces établissements classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP).

« Nous allons choisir les 200 ou 250 collèges qui sont le plus en difficulté, pour concentrer sur eux notre effort », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Ce choix se fera selon quatre critères : situation sociale des familles, part des élèves ayant un retard supérieur à deux ans à l’entrée au collège, évaluation des résultats à l’entrée en sixième et nombre d’élèves non francophones. Ces établissements, classés en niveau EP1 (éducation prioritaire de niveau un) et dont la liste sera connue d’ici un mois, bénéficieront d’un label « ambition réussite » et de « moyens humains supplémentaires », a ajouté le ministre de l’Education nationale, avant d’énumérer les quinze mesures destinées à ces collèges dans le cadre de la réforme des ZEP.

Ainsi, « 1.000 enseignants expérimentés supplémentaires y seront affectés dès la rentrée 2006. (...) Ils auront pour tâche d’accompagner les élèves dans le cadre des programmes personnalisés de réussite éducative et de participer à la formation des jeunes enseignants », a-t-il décrit. De même, 3.000 assistants pédagogiques seront recrutés pour faire du soutien scolaire et les collèges « Ambition réussite » disposeront d’au moins une infirmière scolaire.

Plus « autonomes », ces collèges, qui formeront avec les écoles de leur secteur des « réseaux de réussite », feront l’objet d’une contractualisation avec l’inspecteur d’académie qui portera sur le projet pédagogique et les objectifs à atteindre. L’expérimentation y sera encouragée et les résultats seront évalués chaque année. Les meilleurs éléments pourront déroger à la carte scolaire et intégrer un lycée extérieur à leur secteur.

« On ne redoublera pas » dans ces établissements, a promis le ministre. Des « études accompagnées obligatoires », quatre soirs par semaine, seront prévues pour les élèves ne pouvant pas être aidés à domicile, au collège mais également dans les classes de CE2, CM1 et CM2 du « réseau de réussite ».

Sur les 900 collèges actuellement classés en ZEP, ceux qui ne seront pas labellisés « ambition réussite » seront classés en EP2 et EP3. Les établissements de niveau deux, qui comprendra les zones urbaines moins sensibles, « continueront de recevoir les moyens actuels », a affirmé Gilles de Robien. En revanche, « le niveau trois regroupera les établissements appelés à sortir en trois ans du dispositif de l’éducation prioritaire ».

Ce dispositif fera l’objet d’une concertation avec les organisations syndicales, les parents d’élèves et les collectivités locales, alors qu’un délégué ministériel à l’enseignement prioritaire va être nommé. L’objectif de cette refonte des ZEP est d’« identifier des établissements, et non des zones », alors qu’« aujourd’hui, on donne trop peu, à trop de monde », a noté le ministre de l’Education.

Les annonces de Gilles de Robien s’inscrivent dans le plan pour l’égalité des chances annoncée par Dominique de Villepin le 1er décembre. Il avait annoncé un renforcement des aides aux ZEP et plaidé pour une « remise à plat » de la carte pour « concentrer les moyens sur les établissements où les difficultés sont les plus lourdes ».

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Extrait de « Libération » du 15.12.05 : Robien décidé à chouchouter 250 collèges de ZEP

Les moyens seront concentrés sur ces établissements aux dépens d’autres

Toucher à la carte des ZEP, bien des ministres de l’Education s’étaient épargné une telle entreprise. La logique, depuis la création des zones d’éducation prioritaire en 1981, était plutôt à l’élargissement du dispositif qu’à sa diminution. Avec pour conséquence un saupoudrage des moyens, l’enveloppe n’étant pas élastique. En choisissant de concentrer les moyens sur 200 à 250 collèges comme il l’a annoncé hier, Gilles de Robien prend le parti de rompre avec ses prédécesseurs. Bien que pressé par Dominique de Villepin à engager au plus vite une réforme, le ministre de l’Education n’a cependant pas eu droit à une rallonge budgétaire. Sa relance des ZEP doit se faire « à budget constant ». Reste alors une option : concentrer les moyens sur quelques-uns, en serrant la ceinture des autres.

« Dynamitage ».

Pour définir sa nouvelle politique d’éducation prioritaire, le ministre distingue trois catégories d’établissements. La première, archiprioritaire (EP1) cible les établissements concentrant les publics les plus fragiles : pour eux, le ministre envisage un renfort d’enseignants confirmés, une infirmière à demeure, des heures de soutien scolaire, etc. La deuxième, moyennement prioritaire (EP2), rassemble les établissements qui connaissent un peu plus de mixité sociale : ceux-là devront se débrouiller avec les moyens dont ils disposent déjà. La troisième enfin, plus vraiment prioritaire (EP3), se compose d’établissements appelés à sortir du dispositif ZEP à l’horizon de trois ans. Devant ces nouvelles répartitions, les réactions syndicales ne se sont pas fait attendre : le Snes-FSU (majoritaire dans les lycées et collèges) crie au « dynamitage de la politique des ZEP ». L’Unsa, tout en reconnaissant une « nécessaire concentration des moyens sur les établissements en difficulté », craint qu’on déshabille Jacques pour habiller Paul, et donc une « fragilisation » des établissements visés et des personnels qui y travaillent. Et s’y oppose.

Dans les détails, dès la rentrée 2006, 200 à 250 collèges EP1 bénéficieront du label « ambition réussite » qui, dans l’esprit du ministre, doit atténuer la stigmatisation, les sentiments de « découragement » ou de « relégation » éprouvés par les élèves des ZEP. Ces collèges fonctionneront en « réseau de réussite » avec environ 1 000 écoles primaires. Pour eux spécialement, 1 000 enseignants expérimentés seront recrutés sur des « postes à profil », et sur la base du volontariat. Ils seront en moyenne cinq par établissement, sans charge de classe et « accompagneront élèves et jeunes enseignants », moyennant des bonifications de carrière à condition d’y rester au minimum cinq ans.

Le ministre compte également mettre l’accent sur la formation : les IUFM devront préparer les aspirants professeurs aux publics difficiles. Ce qui est encore rarement le cas. En renfort, 3 000 assistants pédagogiques, « étudiants se destinant à l’enseignement », seront affectés dans ces établissements ciblés. Travail en groupe encouragé, expérimentations bienvenues, le ministre s’engage à privilégier la pédagogie et même à renoncer aux redoublements, ce qui est au passage une position inverse à celle de Luc Ferry en son temps. Enfin, ces collèges devront proposer aux élèves des heures d’aide aux devoirs, à raison de quatre soirs par semaine au minimum.

Chaque collège « ambition réussite » signera un contrat pour cinq ans avec l’inspection académique, et il sera régulièrement évalué. Le ministre a, de plus, annoncé dix-huit mesures qui cette fois concerneront l’ensemble de l’éducation prioritaire. La plupart font partie du projet de loi sur l’égalité des chances, annoncé le 1er décembre. On y trouve par exemple la volonté de réduire la « fracture culturelle », en invitant « 100 000 étudiants à s’engager dans l’accompagnement de 100 000 élèves de l’éducation prioritaire ».

Brèche.

Une logique de tutorat très en vogue depuis que l’école de commerce Essec l’a instituée en 2003. Une logique de solidarité aussi, qui plaît bien à Gilles de Robien. Mais qui a ses limites. Ainsi, une mesure fait mouche : celle qui consiste à permettre aux meilleurs élèves des établissements « ambition réussite » de déroger à la carte scolaire pour s’inscrire dans le lycée de leur choix. C’est évidemment dommageable pour les lycées délaissés qui comptent justement sur ces têtes de classe pour tirer les autres vers le haut. Le Snes s’est immédiatement rué dans la brèche, dénonçant le passage d’« une logique territoriale de lutte contre les inégalités à celle d’une individualisation des parcours et de la distinction de quelques élèves méritants ».

Marie-Joëlle Gros

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Extrait d’ « Actualités sociales hebdomadaires » du 15.12.05 : Les ZEP en ligne de mire du plan de réforme de l’éducation prioritaire

Donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin", tel était l’objectif affiché, mardi 13 décembre, par le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien, en présentant les nouvelles orientations de l’éducation prioritaire, qui passent notamment par un redécoupage de la carte des ZEP.
Il s’agit de permettre "une action ciblée autour de 200 à 250 collèges" labellisés "ambition réussite", conformément aux annonces faites par le Premier ministre, le 1er décembre dernier, dans son discours sur l’égalité des chances.

Souhaitant mieux tenir compte des niveaux de difficulté existant au sein même des actuelles zones d’éducation prioritaire (ZEP), il est temps de "sortir d’une logique de zones pour une logique d’élèves", détaille le plan du ministre.

Ce dernier devra arrêter la liste des collèges concernés, après avis des recteurs et des inspecteurs d’académie, sur la base de quatre critères : le caractère social des établissements (qui doivent compter plus de deux tiers d’élèves défavorisés), la part d’élèves qui présentent un retard scolaire supérieur à deux ans à l’entrée au collège, l’évaluation des résultats à l’entrée de la 6e, et enfin le nombre d’élèves non francophones.

Chaque collège labellisé s’inscrira dans un "réseau de réussite", créé avec les écoles de son secteur et disposant de moyens renforcés. Cette nouvelle organisation aura pour but de faciliter la transition du CM2 à la 6e.
Un millier d’enseignements supplémentaires seront affectés dès la rentrée 2006 aux collèges "ambition réussite", qui recevront aussi le renfort de 3 000 assistants pédagogiques, et disposeront d’au moins une infirmière scolaire. L’augmentation des dispositifs relais (+ 200 à la rentrée 2006), "qui prennent en charge temporairement "les élèves les plus perturbateurs avant de les remettre en classe dans le cursus normal", bénéficiera en priorité à ces établissements, selon le gouvernement.

C’est l’individualisation de l’aide apportée aux élèves qui primera au sein de ces collèges, où "on ne redouble pas", affirme le plan de Robien, qui prévoit de s"appuyer sur un livret de compétences retraçant le parcours de chaque collégien depuis l’école primaire.
Un délégué interministériel à l’enseignement prioritaire
Au-delà de cette redéfinition des ZEP, le ministre de l’Education nationale a présenté 18 mesures pour relancer l’éducation prioritaire en général, avec la mort annoncée de la méthode globale d’apprentissage de la lecture.
D’autres mesures devront contribuer à créer "un environnement de réussite", comme la mise en place d’"écoles ouvertes" dans chaque quartier d’éducation prioritaire pendant les vacances scolaires, ou le développement des "internats de réussite éducative" (25 sont prévus en 2006). Les parents doivent être associés à cette démarche de réussite éducative avec, "en amont du nouveau dispositif de contrat de responsabilité parentale", la réaffirmation du rôle d’information et d’éducation de l’institution scolaire auprès des parents.

Un délégué interministériel à l’enseignement prioritaire doit encore être nommé pour animer le dispositif, l’une de ses premières missions devant l’amener à proposer au ministre une évolution de la liste des établissements concernés, à partir de critères objectifs, économiques et sociaux extérieurs à l’Education nationale (appartenance à une ZUS, absence de mixité sociale, niveau de chômage, degré de violence...).

Les dispositifs actuels de l’éducation prioritaire (EP) seront, enfin, soumis à une distinction en trois niveaux : EP 1, correspondant aux "réseaux de réussite" déjà évoqués, EP 2, pour les zones urbaines moins sensibles, et EP 3, pour les zones d’éducation prioritaire et réseaux d’éducation prioritaire (ZEP/REP), "qui ont vocation à sortir en trois ans du dispositif de l’éducation prioritaire".

Les ASH complètent :

Cette redistribution des cartes se faisant à "bugdet constant", a confirmé Gilles de Robien, les syndicats d’enseignants craignent que l’on ne déshabille Pierre pour habiller Paul. "Si la concentration de moyens importants sur les établissements les plus en difficulté est nécessaire", reconnaît l’UNSA-Education, elle "s’opposera" à leur redéploiement au détriment d’autres collèges.
Qualifiant ces propositions de "véritable plan de dynamitage de la politique ZEP", le SNES-FSU invite les personnels à se réunir en janvier pour en débattre. Dénonçant l’absence de concertation sur ces mesures, la FSU craint, enfin, qu’elles n’aboutissent à "un rétrécissement sensible de la carte des ZEP", avec pour conséquence que "de nombreux écoles et collèges sortis de cette carte risquent de se retrouver confronter à des difficultés accrues".

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Extrait de « L’Union » du 15.12.05 : Éducation : Robien revisite la carte des Zep

Le ministre de l’Éducation nationale a lancé hier son plan ZEP, choisissant de « cibler » les moyens sur « 200 à 250 collèges » sur le millier d’établissements en Zone d’éducation prioritaire.

Soucieux de contrer le « sentiment de relégation » inhérent à l’appellation ZEP, le ministre a annoncé que les 200 à 250 collèges désignés d’ici un mois, ainsi que les quelque 1.000 écoles relevant du même secteur, seront « labellisés « ambition réussite », ce qui correspond à un nouveau souffle ».

Si Gilles de Robien s’est enorgueilli de réformer la carte des Zones d’éducation prioritaire (ZEP), selon une « nouvelle logique » qui consiste à « ne pas découper des + zones + mais à définir des publics selon des critères plus précis », il a cependant reconnu qu’il le ferait à budget constant.

Les établissements ne répondant pas aux quatre critères « ambitions réussite » ou EP1 pour Education prioritaire (situation sociale des familles, part d’élèves ayant un retard de plus de deux ans à l’entrée au collège, évaluation des résultats à l’entrée en 6e, nombre d’élèves non francophones) seront donc divisés en deux niveaux : EP2 et EP3.

Les EP2 bénéficieront également de nouvelles mesures, de pilotage notamment, les EP3 ayant « vocation à sortir du dispositif éducation prioritaire en trois ans ». Les « 100 à 150 » élus à l’exclusion se connaîtront « au printemps », ainsi que les écoles qui les entourent.

(...)

Vingt-cinq en Champagne-Ardenne

Il y a actuellement vingt-cinq zones d’éducation prioritaire dans la région : neuf dans l’Aisne (Laon, Soissons, Château-Thierry, Fère-en-Tardenois, Saint-Quentin (4), Guise) ; huit dans les Ardennes (Bogny, Fumay, Charleville (3) Rethel, Revin, Sedan), huit dans la Marne (Châlons, Epernay, Pargny-Sermaize, Reims (4), Vitry-le-François).

Au total, la Champagne-Ardenne compte 23 Zep et la Picardie 41.

L’éducation prioritaire concerne en France près de 1 700 000 élèves et plus de 50 000 dans nos trois départements. En moyenne, un élève français sur cinq est scolarisé dans une école, un collège ou un lycée classé en ZEP. A titre d’exemple, dans les Ardennes, le classement ZEP concernait à la rentrée 2004 quelque 5.700 élèves du 1er degré et 3.645 élèves dans le second degré, soit 27 % du total. Les Ardennes sont avec la Haute-Marne le département champardennais où le taux de scolarisation des élèves en ZEP est le plus élevé.

(...)

G.G.

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Extrait du « Nouvel Obs » du 15.12.05 : Rattrapage pour les ZEP

Trop nombreuses, pas assez efficaces... Après vingt-cinq ans d’existence, les zones d’éducation prioritaire affichent un bilan très mitigé. Mais le gouvernement a choisi de les réformer en profondeur plutôt que de les enterrer.

En brûlant des voitures, mais aussi des écoles, les émeutiers d’octobre ont relancé le débat sur la faillite du système éducatif et son cortège de frustrations dans les quartiers défavorisés. Experts, économistes, spécialistes des discriminations se sont succédé à la barre pour dénoncer les ratés de l’éducation prioritaire, déclenchant une polémique qui a divisé jusqu’au gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur et président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a tiré le premier en annonçant sa volonté de « déposer le bilan des zones d’éducation prioritaire », qui mettent « tous ceux qui ont des difficultés dans le même endroit ». Non à la politique de la « zone prioritaire », oui à celle de « l’élève prioritaire », a martelé le ministre, reprenant une idée déjà défendue par la commission Thélot lors du débat national sur l’avenir de l’école l’an dernier. Il faut au contraire procéder au « renforcement de l’aide aux ZEP », l’a sèchement tancé Dominique de Villepin, avant de promettre une refonte du système, dont les contours ambitieux ont été dévoilés par le ministre de l’Education, Gilles de Robien, mardi dernier
Mises en place par le socialiste Alain Savary en 1981, les zones d’éducation prioritaire étaient inscrites au programme de la gauche depuis des lustres. Discrimination positive avant l’heure, il s’agissait alors de « donner plus à ceux qui ont moins », en écornant pour la première fois le sacro-saint principe de l’égalité du service public. Les établissements scolaires concernés ont donc droit à plus de professeurs, qui touchent une prime annuelle (1 100 euros aujourd’hui), plus d’heures de cours, plus de subventions... Des avantages financiers bien réels qui font vite envie, même si ce label synonyme de quartier défavorisé fait parfois fuir les familles les plus aisées.

Vingt-cinq ans plus tard, après deux relances en 1990 et 1999, le nombre de ZEP a doublé. On en recense 876 aujourd’hui, flanquées de réseaux d’éducation prioritaire (REP), un peu moins aidés. Le département des Hauts-de-Seine, le plus riche de France, en avait 3 en 1982. Il en compte 29 aujourd’hui. Alain Bourgarel, secrétaire général adjoint de l’Observatoire des Zones prioritaires, déplore « une dérive absurde ». Selon un rapport de la Cour des Comptes d’avril 2003 (1), cette manne distribuée à la diable représente 5% du budget de fonctionnement de l’enseignement scolaire. Un collégien sur cinq, un lycéen sur vingt en bénéficient. Au total, ce sont 1,7 million d’élèves qui sont concernés.

Les syndicats réclament toujours davantage, mais l’effort financier est bien réel. Alors que les résultats sont pour le moins mitigés. Aux tests d’entrée en sixième, les élèves de ZEP continuent d’afficher en moyenne des scores inférieurs de dix points en français et en maths par rapport aux autres élèves. La mixité sociale dans les établissements est nulle. Les classes y sont à peine moins remplies qu’ailleurs : 21 élèves par classe dans les collèges de ZEP, contre 23 ailleurs. Et les conditions de travail des professeurs restent souvent sportives, pour ne pas dire insupportables : « Chaque année, près de la moitié des lauréats des capes de toute la France sont expédiés dans deux académies (Créteil et Versailles) sur les postes les plus ingrats désertés par les anciens et ils n’ont qu’une idée : en partir au plus vite », dénonce Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l’Education nationale.

Va-t-on résoudre les problèmes de l’échec scolaire en concentrant les aides sur les établissements les plus fragiles, comme le propose Gilles de Robien ? La question pose d’abord un problème de moyens. Puisque le gouvernement travaille à budget constant, il faudra déshabiller Paul pour mieux habiller Jacques. On imagine le tollé syndical. « On sait bien qu’une concentration des moyens ne peut se faire qu’au détriment du plus grand nombre », a averti Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, majoritaire, farouchement opposé à cette logique de redéploiement. « Attention à ne pas fragiliser l’ensemble », prévient Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Unsa-Education. Il serait toutefois trop simple de réduire la problématique des ZEP à une stricte affaire budgétaire. « Si vous continuez avec les mêmes méthodes et que le seul changement consiste à dire : « Là où on met 100 on va mettre 1 000 »... il n’y a aucune raison pour que vous transformiez les choses », avait prévenu Nicolas Sarkozy. La Cour des Comptes ne pense pas autrement : « Les enseignants dans les ZEP ne se plaignent pas de ne pas avoir assez de moyens, mais de ne pas être assez accompagnés et assez formés, et du manque de concentration, de coordination avec les autres structures. »
Pour faire marcher une ZEP, il faut en effet pouvoir travailler autrement.

Dans l’avalanche des critiques, on a un peu oublié la plus importante évaluation faite en 1997 par deux inspecteurs généraux de l’Education nationale, Catherine Moisan et Jacky Simon (2), qui ont travaillé sur les données de l’évaluation en sixième dans les ZEP. Ils ont constaté qu’il existait des zones efficaces, où les élèves obtenaient des scores bien supérieurs aux résultats « attendus ». Or ces ZEP d’excellence avaient des caractéristiques communes : un pilotage académique de qualité, des équipes pédagogiques soudées, ambitieuses, le recentrage sur le fameux « lire, écrire, compter », des relais associatifs dans le quartier, une collaboration avec les familles...

Pour imposer dans tous les établissements en ZEP ce mode de fonctionnement qui a fleuri ici ou là, au hasard des nominations, il faudrait que le gouvernement s’engage fortement à bousculer l’organisation centralisée et tatillonne du ministère. Qu’il mitonne pour ces territoires fragiles une gestion ad hoc, quitte à s’extraire des pratiques ordinaires. Avec plus d’autonomie, de temps de concertation, de recherche. Y parviendra-t-il ? Les mesures dévoilées mardi par Gilles de Robien permettent de l’espérer.

(1) « La Gestion du système éducatif », rapport de la Cour des Comptes, avril 2003.

(2) « Les Déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire », Catherine Moisan, Jacky Simon, la Documentation française, 1997.

Caroline Brizard

voir, par ailleurs, le reportage dans la ZEP du Luth à Gennevilliers

Les clés de la réforme

Le ministre de l’Education a annoncé mardi une véritable refonte de l’éducation prioritaire. La carte des ZEP sera redécoupée et certaines zones sortiront du dispositif d’ici à trois ans. D’autres conserveront leurs moyens actuels. Un troisième groupe, ciblant de 200 à 250 collèges parmi les plus difficiles, héritera d’un nouveau label, « ambition réussite », qui se traduira par de nouveaux moyens :

Des adultes en plus : dès la rentrée 2006, ces collèges accueilleront 1 000 enseignants expérimentés supplémentaires et volontaires, 3 000 assistants pédagogiques pour l’aide aux devoirs, rendue obligatoire, et des infirmières scolaires...

Un meilleur pilotage : les collèges « ambition réussite » passeront un contrat d’objectifs avec l’inspection d’académie, qui leur affectera un inspecteur en particulier. Les écoles de la ZEP se recentreront sur l’enseignement des fondamentaux. La progression des élèves sera évaluée régulièrement.

Une plus grande autonomie et une plus grande stabilité des équipes pédagogiques : les chefs d’établissement et les enseignants bénéficieront de primes à l’avancement plus importantes. Ils auront droit à une formation spécialisée et à des inspections régulières pour les aider.
Une scolarité plus personnalisée des élèves, sans redoublement, avec une aide individualisée, une découverte des métiers dès la quatrième. Les meilleurs élèves pourront déroger à la carte scolaire et s’inscrire dans le lycée de leur choix.

Un « environnement de réussite », qui encourage des pratiques existantes (l’école ouverte, l’ouverture aux parents) et comporte quelques nouveautés, comme l’affectation de 100 000 étudiants de grandes écoles au soutien de 100 000 élèves de ces collèges.

Caroline Brizard


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