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La « semaine des ZEP » avec les déclarations de de Robien

13 décembre 2005

Extrait du site « VousNousIls », le 13.12.05 : L’éducation prioritaire en première ligne : Robien prépare un plan Zep

L’éducation prioritaire se retrouve en première ligne cette semaine avec l’annonce mardi par le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, d’un plan de réforme des ZEP qui devrait se matérialiser par "quinze mesures concrètes" pour les revitaliser.

Créées en 1982 pour "donner plus à ceux qui ont moins", les zones d’éducation prioritaire ont été établies là où se concentrent le plus de difficultés matérielles et sociales et donc de difficultés scolaires.
Elles ont toujours été au coeur des dispositifs pour favoriser l’égalité des chances mais leur efficacité a également été souvent critiquée. Elles n’ont eu "aucun effet significatif sur le niveau des élèves" a même conclu une enquête de l’Insee en septembre dernier.

Dès son arrivée au ministère, M. de Robien, comme ses prédécesseurs d’ailleurs, avait évoqué la possibilité de revoir la politique des ZEP. Toutefois, il a fallu la crise des banlieues pour en souligner l’urgence. Les propos du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, appelant le 30 novembre à "déposer le bilan des ZEP" ont peut-être accéléré également les choses car le lendemain même, le Premier ministre Dominique de Villepin annonçait au contraire qu’il fallait "faire plus et mieux" en direction des ZEP.

Il lançait quelques pistes comme la remise à plat de la carte des ZEP et la concentration de moyens dans les établissements les plus difficiles. Parallèlement, M. de Robien déclarait qu’il lui présenterait avant le 15 décembre "quinze mesures concrètes".

Il les annonce mardi mais déjà, et notamment devant les syndicats réunis jeudi pour une séance du Conseil supérieur de l’éducation sur l’apprentissage, il a évoqué les grandes lignes de son plan.

Le ministre a d’abord affirmé et réaffirmé qu’il "ne fallait pas faire table rase" des ZEP et même souligné : "si elles n’avaient pas existé, que serait devenue notre Ecole ?". Toutefois, il a ajouté que la situation "méritait inventaire" et il a repris les suggestions de M. de Villepin concernant la remise à plat de la carte des ZEP et la concentration de moyens là où la situation est la plus sensible.

Il a également repris l’idée, déjà ancienne, d’une réforme de la formation des enseignants pour qu’ils connaissent mieux les publics divers qu’ils auront à affronter comme celle d’avantages financiers accrus pour les enseignants exerçant en ZEP. Il a enfin réitéré qu’il fallait oeuvrer pour une stabilité des équipes enseignantes et suggéré qu’il faudrait "inciter les enseignants expérimentés à venir ou revenir en ZEP pour y épauler leurs jeunes collègues".

Avant même que les mesures soient officiellement connues, les syndicats enseignants ont approuvé qu’on s’intéresse aux ZEP pour les améliorer mais déploré qu’on doive les consulter après et seulement après. Ils ont également émis des inquiétudes sur la question des moyens, craignant qu’à budget égal, on en retire aux ZEP qui ont réussi pour les donner à celles qui ont plus de difficultés.

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Extrait de « L’Expresso » du 13.12.05 : Robien lance le plan Zep

Le ministre de l’éducation nationale annoncera mardi 13 décembre un plan de réforme des zep. Il devrait suivre les mesures annoncées par le premier ministre le 1er décembre : réforme de la carte des zep, moyens concentrés "sur les établissements où les difficultés sont les plus lourdes", encouragement financier au enseignants travaillant dans ces établissements, aide aux élèves "méritants".

L’Observatoire des ZEP a présenté le 16 novembre un plan alternatif appelant à la reconnaissance d’équipes pédagogiques dans les établissements en grande difficulté. Les syndicats ont aussi pris position. Le Se-Unsa, le 28 novembre, demandait " qu’il y ait une démarche nouvelle qui permette de fédérer les expérimentations de terrain, de les évaluer, de faire le bilan... Le plus important c’est d’avoir une équipe qui fonctionne autour d’un projet et qui ait du temps pour le faire". Le Snes, selon l’Afp, demande des moyens supplémentaires sur les 100 établissements les plus en difficulté et une carte scolaire plus équitable.

L’Expresso du 2 décembre 2005

L’Expresso du 28 novembre 2005

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Extrait de « 20 minutes » du 13.12.05 : « Aller à Sciences-Po, si on en est capable »

Les zones d’éducation prioritaires (ZEP) ont-elles encore un rôle à jouer ? Le ministre de l’Education pense que oui.

Il propose aujourd’hui un plan de réforme des ZEP. Alors que leur efficacité a été vivement critiquée, Gilles de Robien, présente quinze mesures pour les revitaliser (lire encadré). Créées en 1982 pour « donner plus à ceux qui ont moins », les ZEP restent l’unique tremplin pour certains. Au lycée Jean-Macé, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), ils sont vingt élèves à bénéficier d’un coaching de quatre professeurs, volontaires et non rémunérés, afin de préparer l’oral d’admission à Sciences-Po, réservé au ZEP. Ils s’appellent Omar, Nadia, Patrick ou encore Mireille et deux heures par semaine, tous se retrouvent au sein d’un module né en 2001 d’une convention signée avec l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. Rencontre avec ces jeunes qui espèrent, comme trois de leurs aînés l’an passé, intégrer Sciences-Po.

La formation

Les adolescents se passionnent pour l’actualité grâce à la lecture des journaux, « même si ça coûte cher » pour eux. Ils disent avoir gagné en aisance à l’oral, « un gros plus pour le bac », et affiné leur esprit critique. Ils se sentent « encadrés », « stimulés ». Pour les professeurs, l’enrichissement aux côtés d’adolescents « pas forcément parmi les meilleurs en termes de niveau scolaire, mais curieux et motivés » va au-delà de la satisfaction professionnelle.

Leurs ambitions

« Puisque seuls les meilleurs réussissent, alors je dois être parmi ceux-là », revendique Mireille. Au-delà de la compétition « stimulante », ils estiment avoir le droit d’« y aller à Sciences-Po », à condition d’en avoir les capacités, précisent-ils. Pas question de se considérer comme des élèves de seconde zone : ils veulent être jugés sur leur potentiel, pas en fonction de l’endroit d’où ils viennent. Et après leurs études supérieures ? Avocat, journaliste, homme d’affaires... A l’étranger de préférence. « Parler anglais couramment, le rêve », sourit Patrick.

Comment ils imaginent Sciences-Po

« Sectaire » pour les uns, « élitiste » pour d’autres, l’IEP de Paris leur paraît loin. Ils l’imaginent comme une « bulle » fermée sur elle-même, qui, sans leur être hostile, ne les accueillera pas à bras ouverts. Mais Sciences-Po reste à leurs yeux un passeport contre le chômage. Une chance, et un luxe à la fois. Y seront-ils intégrés, socialement ? Hésitations, silence. « Peu importe, quand on y sera, on se donnera à fond. Et puis on est aussi source d’enrichissement pour les autres », tranche Patrick. « Parce qu’on est plus réalistes », précise Nadia.

Discrimination positive ?

« Si en amont, ils avaient vraiment tous les mêmes chances, je serais contre ce programme. Mais face à la réalité, il faut bien trouver des palliatifs », reconnaît Nicolas Gare, professeur de physique. Pour Michel Robineau, proviseur de l’établissement, le module incarne une chance de « sortir nos élèves du décor architectural et du langage de la banlieue ». Pour Mireille, « c’est une petite porte qui s’ouvre. A nous d’enfoncer la grande porte ». A compétences égales, chances égales ? « On a tous le droit de réussir. »

Laure de Charrette.

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