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Hausse des performances langagières en éducation prioritaire en fin d’école mais les résultats restent très inférieurs en fin de collège, sauf dans l’épreuve numérique (Enquête CEDRE 2015, 2 Notes d’information DEPP))

11 juillet 2016

Note d’information n°20, juillet 2016
CEDRE 2003-2009-2015
Maîtrise de la langue en fin d’école : l’écart se creuse entre filles et garçons

Mesuré en fin d’école primaire dans le cadre du cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon (CEDRE), le niveau des acquis des élèves en maîtrise de la langue (compréhension de l’écrit et étude de la langue) reste stable depuis douze ans. En revanche, la répartition des écoliers évolue. La proportion des élèves des groupes de haut et de bas niveaux diminue, au profit d’un accroissement des groupes intermédiaires. Les filles sont toujours plus performantes que les garçons et les écarts se creusent encore.

De 2003 à 2015, les résultats des élèves scolarisés en éducation prioritaire progressent.
Ces élèves sont entrés majoritairement en CP en septembre 2010.

[...] Les écarts se resserrent, quel que soit le niveau social moyen de l’école.
L’indice de position sociale permet d’étudier l’évolution des performances des élèves selon le niveau social des écoles
1. Il mesure la proximité du milieu familial de l’enfant au système scolaire. Cet indice peut se substituer à la profession des parents pour mieux expliquer les parcours et la réussite scolaire de leurs enfants. Pour les échantillons de 2003, 2009 et 2015, la moyenne de cet indice a été calculée pour chaque école évaluée. Quatre groupes d’effectifs égaux ont ensuite été constitués (quarts), des écoles les plus défavorisées aux écoles les plus favorisées (FIGURE 4).

En maîtrise de la langue, les différences de niveaux restent très marquées par l’origine sociale des élèves, le score moyen progressant à mesure que le niveau social augmente. L’écart de niveau entre les élèves des écoles les plus favorisées socialement et ceux des écoles les plus défavorisées remonte et avoisine les 30 points après la baisse observée en 2009, principalement due
à la hausse du quatrième quart. La réduction des écarts types quel que soit le quart observé indique que les écarts de niveau sont moins importants dans chaque quart.

[...] Des résultats en hausse en éducation prioritaire
Comme déjà observé en 2009, bien qu’il reste significatif, l’écart de performances entre l’éducation prioritaire (EP) et le public hors éducation prioritaire tend à se réduire en 2015. En 2003, cette différence était de 33 points ; en 2015, elle n’est plus que de 20 points, sans que la moyenne du public hors EP ne varie. Le score moyen de l’éducation prioritaire augmente de 12 points en douze ans, restant inférieur à celui du secteur public hors EP. Celui-ci, pas plus que le secteur privé, ne voit d’évolution des scores moyens de 2003 à 2015.
En revanche, une attention particulière portée aux groupes les plus performants (3, 4 et 5) conduit à mettre en lumière que les élèves du privé y sont plus fortement représentés que ceux du public hors EP (70 % contre 61,2 %). Cet écart a augmenté de plus de 7 points entre 2003 et 2015. Toutefois, les différences observées entre le public hors EP et le privé sont à relativiser en raison de la structure sociale plus favorisée en moyenne dans le privé

Extrait de education.gouv.fr juillet 2016 : Maîtrise de la langue en fin d’école : l’écart se creuse entre filles et garçons

 

Note d’information n° 21, juillet 2016
CEDRE 2015 Nouvelle évaluation en fin de collège : compétences langagières et littératie

Dans le cadre de CEDRE, en 2015, ont été évaluées des compétences langagières et de littératie.
Cette nouvelle évaluation permet de distinguer différents niveaux de performances : 85 % des élèves ont une maîtrise des compétences qui leur permet de poursuivre une formation ; la performance des garçons est inférieure à celle des filles. Les élèves en retard sont plus souvent en difficulté que les autres. Les résultats confirment la forte influence de l’origine sociale sur les performances.
Cette nouvelle évaluation interroge pour la première fois les élèves sur leur processus de lecture.

[...] Des performances très inférieures en éducation prioritaire
Avec un score moyen de 230, les élèves relevant de l’éducation prioritaire (EP) ont des résultats très inférieurs aux autres.
27,4 % d’entre eux se situent dans les groupes de bas niveaux (groupes < 2) et peuvent être considérés en difficulté, voire en grande difficulté.

Des performances liées à l’origine sociale
À partir des professions de leurs parents, les élèves peuvent être caractérisés par un indice dit de position socio-scolaire (IPS), qui mesure la proximité au système
scolaire de leur milieu familial
1. Pour l’échantillon de 2015, l’indice a été calculé pour chaque
élève évalué. On obtient ainsi une distribution de cet indice qu’on découpe en cinq tranches égales, la première représentant les 20 % d’élèves les plus défavorisés. Pour chaque tranche, on calcule le score moyen en compréhension de l’écrit obtenu par les élèves correspondants (FIGURE 3). L’analyse des scores moyens selon ces cinq groupes montre que les scores les plus élevés sont observés dans les tranches constituées des élèves les plus favorisés.
Ces résultats restent donc fortement liés à l’origine sociale, confirmant ainsi les constats effectués depuis de nombreuses années, notamment sur les évaluations CEDRE, PISA et sur les panels d’élèves.

Une épreuve numérique
Un sous-échantillon d’élèves a passé une épreuve de compréhension écrite et orale sur support numérique. Les taux de réussite des items communs aux deux épreuves sont plus élevés sur papier, ce qui peut en partie s’expliquer par la difficulté plus grande de lire sur écran des textes continus longs.
Les écarts de score moyen entre les élèves « à l’heure » et ceux en retard, comme ceux des élèves de l’éducation prioritaire par rapport aux autres, sont moins importants que dans les épreuves « papier ». Les élèves
en retard et ceux de l’éducation prioritaire sont moins nombreux dans les bas niveaux (groupes < 2) et davantage présents dans les hauts niveaux (groupes > 3).

Extrait de education.gouv.fr de juillet 2016 : CEDRE 2015 Nouvelle évaluation en fin de collège : compétences langagières et littératie

 

Les nouveaux programmes aideront-ils les élèves en difficulté de compréhension de l’écrit ? (Depp - Cedre)

"Le niveau des acquis des élèves en maîtrise de la langue (en fin d’école élémentaire)reste stable depuis douze ans." En fin de collège, "85 % des élèves ont une maîtrise des compétences qui leur permet de poursuivre une formation". Ce sont les principaux enseignements des deux notes d’information que publie la DEPP ce 8 juillet. Le service statistique de l’Education nationale se fonde sur les évaluations CEDRE (cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon). Celle qui porte sur les élèves de CM2 a été construite de manière à pouvoir comparer avec les résultats antérieurs : elle montre que si le niveau moyen reste stable, "la proportion des élèves des groupes de haut et de bas niveaux diminue, au profit d’un accroissement des groupes intermédiaires".

Les élèves les plus faibles, dont la compréhension d’un texte "reste locale", et qui ne sont capables de prélever des informations que si celles-ci sont "au début du texte" représentent 1% des élèves contre 2,6% en 2009. Les meilleurs, ceux "qui ont une compréhension de l’évolution de la trame narrative et peuvent identifier des registres de langue" ou "saisir l’atmosphère et le ton d’un texte pour comprendre les intentions des personnages" représentent 7,2 % de l’échantillon, contre 9,4 % en 2009.

Les filles sont toujours plus performantes que les garçons et les écarts se creusent encore. Les résultats des élèves scolarisés en éducation prioritaire progressent mais "les différences de niveaux restent très marquées par l’origine sociale des élèves".

En fin de collège

L’évaluation conduite sur un échantillon d’élèves de 3ème ne permet pas la comparaison avec les années antérieures. Elle montre que 10 % des élèves "repèrent et comprennent les éléments implicites d’un texte", mais que près de 3 % des élèves "ne maîtrisent aucune des compétences attendues" en fin de collège, même s’ils sont "capables de répondre ponctuellement à quelques questions simples de prélèvement d’information explicite ou de compréhension à partir d’une carte ou d’un schéma simple". Quelque 12 % des élèves "ne maîtrisent pas les compétences attendues en fin de collège", bien qu’ils soient "capables de répondre ponctuellement à des questions fermées de prélèvement d’information ou de compréhension à partir d’un texte littéraire court". Ces 15 % ne maîtrisent pas les compétences qui leur permettront de poursuivre une formation.

Sans surprise, "les scores les plus élevés sont observés dans les tranches constituées des élèves les plus favorisés" et "les élèves relevant de l’éducation prioritaire ont des résultats très inférieurs aux autres. 27,4 % d’entre eux (...) peuvent être considérés en difficulté, voire en grande difficulté".

La lecture sur écran plus difficile

L’évaluation a aussi montré que les résultats des élèves qui ont passé une épreuve de compréhension écrite et orale sur support numérique sont plus faibles que ceux des élèves qui ont passé la même épreuve sur papier, "ce qui peut en partie s’expliquer par la difficulté plus grande de lire sur écran des textes continus longs". Elle a de plus révélé "qu’une partie des élèves performants en compréhension de l’écrit ont une maîtrise insuffisante de la compétence orthographique".

Elle portait aussi sur les stratégies que les élèves "emploient pour comprendre des textes et sur la conscience qu’ils ont de ces stratégies" et elle a clairement établi un déficit qui "a pu passer inaperçu au collège puisque, dans les pratiques d’enseignement du français, les élèves ne sont pas obligatoirement sollicités pour expliciter leurs stratégies de lecture. Cette situation pourrait changer avec les nouveaux programmes du cycle 4, dans lesquels la démarche réflexive devient une compétence que les enseignants doivent faire acquérir aux élèves."

Des stratégies inefficaces

Encore faut-il qu’elle s’accompagne d’un enseignement explicite des stratégies efficaces" que n’utilisent pas les élèves en difficulté. Ils utilisent uniquement les informations du texte, ne se fixent pas de but, n’ont pas recours au dictionnaire, continuent à lire sans résoudre les problèmes de compréhension, n’évitent pas la lecture à haute voix...

"Cedre 2003-2009-2015 Maîtrise de la langue en fin d’école : l’écart se creuse entre filles et garçons"

"Cedre 2015 Nouvelle évaluation en fin de collège : compétences langagières et littératie"

Extrait de touteduc.fr du 08.07.16 : Les nouveaux programmes aideront-ils les élèves en difficulté de compréhension de l’écrit ? (Depp - Cedre)

 

Depuis 2003 l’enquête Cedre, réalisée par la Depp, division des études du ministère, suit l’évolution des compétences langagières des élèves à la fin de l’école et en fin de collège. Les premiers résultats de 2015 montrent une réduction des écarts de niveau à l’école et un relèvement global du niveau au collège. Pour autant il reste bien des motifs d’inquiétude, ne serait que la pauvreté des stratégies de lecture des collégiens.

Pouvoir suivre l’évolution des compétences en lecture des écoliers et des collégiens sur 10 ans est un privilège offert par le dispositif Cedre. Tous els 6 ans il interroge collégiens et écoliers sur leur maitrise de la langue française de façon détaillée. Au collège, près de 360 établissements et 9000 élèves de 3ème ont été testés. A l’école c’est 7500 enfants de Cm2 qui ont travaillé sur les évaluations Cèdre. Nouveauté cette année : les enquêteurs se sont intéressés à la lecture numérique et aux stratégies de lecture des collégiens. De nouveaux supports de lecture ont aussi été intégrés dans els tests : bande dessinée, document commercial, manuels scolaire etc. [...]

Voir aussi cafepedagogique.net du 11.07.16 : Maitrise de la langue française : Améliorations et inquiétudes

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