> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Généralités : Formation(s) et colloques > Le colloque sur la grande pauvreté (suite). Position critique de Jean-Yves (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Le colloque sur la grande pauvreté (suite). Position critique de Jean-Yves Rochex

19 octobre 2015

"Agir contre la pauvreté ce n’est pas de l’assistanat mais répondre à un désir de justice". Le 13 octobre, N Vallaud-Belkacem a participé à un séminaire national organisé suite à la publication du rapport de JP Delahaye sur l’Ecole et la grande pauvreté. Le séminaire a mis en avant des pistes d’action validés par la ministre. Elle a annoncé la mise en place de groupes de suivi académiques. Alors que la France est le pays de l’OCDE où l’origine sociale détermine le plus la réussite scolaire, seront-ils capables d’inverser la tendance ?

[...] JY Rochex : J’attends des actes
Ces efforts sont-ils suffisants ? Interrogé par le Café pédagogique, Jean-Yves Rochex, professeur à Paris 8, ne le croit pas. Il se déclare en accord avec le rapport de JP Delahaye et adhère aux propos ministériels mais veut davantage. "La question de la démocratisation scolaire est-elle la pierre de touche à l’aune de laquelle on va juger l’action ministérielle ? J’aimerais que ce soit le cas", nous dit-il. "On nous dit qu’au lycée Le Corbusier on ne dépasse pas 22 élèves par classe. Très bien ! Que ne le fait-on pas ailleurs ?
Au lycée Saint-Exupéry de Marseille par exemple où les classes dépassent les 30 élèves et où les fonds sociaux seront à sec en décembre. La nouvelle politique d’allocation des moyens ne devrait pas être à dose homéopathique (elle concerne 1429 postes en 2015 NDLR). Transformer l’essai demande un accompagnement et des moyens, de véritables choix budgétaires".

JY Rochex souligne aussi les problèmes de pilotage. "On ne peut pas annoncer une priorité différente pour l’Ecole chaque semaine", dit-il. Il souligne une incohérence dans la réforme du collège entre l’objectif de lutter contre les inégalités sociales et le choix d’une évaluation majoritairement en contrôle continu au brevet. "On va renforcer les écarts de performance aux dépens des élèves les plus faibles".

Pour lui le ministère devrait répartir les moyens en tenant compte bien davantage de la situation sociale des établissements, renforcer l’Education prioritaire et améliorer le recrutement et la formation des enseignants. "J’attends des actes", dit-il.

Interrogée par le Café pédagogique le 31 août sur la multiplicité des réformes qui se mangent les moyens les unes les autres, la ministre nous avait dit : "Ma priorité est bien la lutte contre les inégalités. Mais on ne parviendra pas à obtenir des résultats si on en fait une politique à part". Comment l’Education nationale peut-elle gérer une politique spécifique dans la multiplication des réformes ? Le groupe de suivi de la lutte contre la grande pauvreté aura du travail..

Extrait de cafepedagogqiue.net du 15.10.15 : L’école inclusive : L’éducation nationale va-t-elle prendre en compte la grande pauvreté ?

 

Voir aussi : L’Éducation nationale engagée dans la lutte contre la grande pauvreté. Communiqué de presse

Répondre à cet article