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Collège. Le débat sur le temps de formation : positions des Cahiers pédagogiques et de syndicats

22 septembre 2015

Être contre une réforme du collège, c’est pour certains, syndicalement ou pas, une seconde nature : réforme trop dure, trop molle, trop précipitée, pas adaptée, elle enlève ceci, elle rajoute cela, c’est horrible.
Laissons-les dans cette posture.

Mais ce qu’on sent chez beaucoup d’enseignants réticents ou sceptiques, c’est surtout l’inquiétude devant la tâche proposée. Il s’agit moins d’une opposition à la réforme que d’un « comment ferons-nous ? ». Et cette question, il faut bien l’avouer, ne reçoit pas jusque-là de réponse satisfaisante. On a bien cru voir une sorte de planning de formations par paliers et entendu parler d’éléments de calendrier, mais il nous manque des perspectives claires d’accompagnement pendant toute cette année scolaire.
De plus, on ne peut miser sur les seuls temps libres pour se former. Le lien étroit entre formation et action devrait inviter l’Institution et les établissements à faire preuve d’inventivité pour trouver des compromis qui ne pénalisent pas les élèves : c’est possible, nous le savons !

Le CRAP - Cahiers pédagogiques, qui soutient la réforme, lui applaudit au renouvèlement des formes d’apprentissage qu’elle va permettre au collège, et qui y voit une promesse accrue de lutte contre les inégalités, a, depuis le début, assorti ce soutien d’une insistance sur le corollaire indispensable de la formation.
Pour que les enseignants ne disent pas « les EPI nous prennent des heures de cours » mais se rallient à l’idée qu’une partie des programmes sera enseignée par projets, il faut autre chose que des discours : des journées de réflexion et de mise en pratique, de mutualisation des savoir-faire, de réflexion sur des modes d’apprentissage moins déclaratifs et plus impliquants.

Pour que les chefs d’établissement puissent mettre en place ces nouveaux fonctionnements en pleine coopération avec leurs équipes, il faut qu’ils aient eu ensemble le temps d’y travailler, de tâtonner, de se les approprier, d’en discuter pendant l’année qui vient. De cerner la diversité des questions qui vont se présenter, et les ressources et points d’appui (toujours nombreux) dont dispose l’établissement avec si nécessaire les apports d’intervenants extérieurs.
Il est urgent de changer le collège pour en faire celui de la réussite de tous, et pour cela on a besoin, aussi, de tous les enseignants. Cette indispensable adhésion ne tombera pas du ciel, et il ne faudrait pas manquer l’occasion d’un vrai changement faute d’avoir fait l’effort d’y impliquer vraiment tous les acteurs, là où ils sont, là où ils vont le faire vivre.

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 21.09.15 : Communiqué du CRAP - Cahiers pédagogiques : C’est la formation qui fera la réussite de la réforme

 

Apparemment, le Se-Unsa et le Snpden Unsa ne lisent pas les mêmes textes réglementaires. Alors que le Snpden, syndicat unsa des personnels de direction, envisage d’imposer les formations liées à la réforme du collège sur du temps libre en arguant du nouveau statut des enseignants, le Se-Unsa prend une position contraire. "Le nouveau statut des enseignants du second degré ne change rien aux pratiques actuelles en matière de participation à des actions de formation continue. Celles-ci doivent être programmées dans les horaires de travail ordinaires des enseignants...

Aucun travail collectif d’envergure ne peut être envisagé sans libérer les établissements de la prise en charge des élèves sur plusieurs journées au cours de cette année. Si le ministère tient à ne pas supprimer de cours, c’est à lui de fournir des moyens de remplacement, pas aux enseignants de travailler en dehors des horaires réguliers."

Collège : La formation ne doit pas se faire sur du temps libre estime le Se -Unsa

 

Le ministère a prévu un vaste plan de formation pour préparer la mise en œuvre de la réforme du collège.

Celui-ci représente de 5 à 8 jours de formation pour l’ensemble des enseignants de collège. Une ampleur jamais vue ! Encore faut-il que cette formation soit organisée dans le respect des personnels et en tenant compte de leurs attentes et de leurs besoins.

Respecter les personnels, c’est respecter leur statut
Le nouveau statut des enseignants du second degré ne change rien aux pratiques actuelles en matière de participation à des actions de formation continue. Celles-ci doivent être programmées dans les horaires de travail ordinaires des enseignants. Pour le SE-Unsa, le calendrier des formations devra également tenir compte de l’organisation des AS.

Aucun travail collectif d’envergure ne peut être envisagé sans libérer les établissements de la prise en charge des élèves sur plusieurs journées au cours de cette année. Si le ministère tient à ne pas supprimer de cours, c’est à lui de fournir des moyens de remplacement, pas aux enseignants de travailler en dehors des horaires réguliers.

Respecter les personnels, c’est tenir compte de leurs attentes et de leurs besoins
La formation-information descendante imposée à tous les établissements sous la même forme n’a pas d’intérêt. Une fois les quelques éléments essentiels partagés, la main doit être donnée aux équipes pour qu’elles identifient leurs questionnements et qu’elles soient accompagnées dans la construction de leurs réponses originales. C’est bien la construction du projet pédagogique de chaque collège qui doit être au cœur de ces journées de formation.

La formation pendant les vacances d’automne
Un nombre important de recteurs se sont saisis de la proposition du ministère d’offrir des journées de formation aux enseignants volontaires (en priorité les membres des conseils pédagogiques) pendant les vacances d’automne et contre une rémunération de 50 euros environ par journée. Pour le SE-Unsa, cette formation est une démarche de développement professionnel personnelle. Elle n’a rien d’obligatoire et n’a rien à voir avec une « formation de formateurs ». On ne saurait exiger des collègues qui auront participé à ces stages qu’ils deviennent ensuite « formateurs » dans leur établissement.

Le SE-Unsa souhaite que tous les enseignants aient bénéficié au minimum d’une première journée de formation sur leur temps de service avant la fin novembre, de manière à ce qu’ils puissent se saisir des enjeux de la réforme et en particulier des modalités de l’utilisation des marges d’autonomie qu’elle confie aux établissements.

Extrait de se-unsa.org du 20.09.15 : Collège 2016 : La formation de tous, c’est sur le temps de service !

 

La formation des enseignants prévue dans la réforme du collège aura-t-elle lieu en plus des heures de cours et sans aucune rémunération ? C’est la thèse développée par Philippe Tournier, secrétaire général du Snpden, le syndicat très majoritaire des personnels de direction, le 10 septembre. Ces propos se basent sur le nouveau statut des enseignants en application depuis le 1er septembre et sur la "zone grise" des obligations de service en dehors des heures de cours. Ils suscitent des réactions des autres syndicats et du ministère sollicité par le Café pédagogique. Notre lecture des textes est pourtant bien différente...

Extrait de cafepedagogique.net du 07.09.15 Réforme du collège : Le plan de formation, nouveau champ de bataille

 

Le Sgen-CFDT dénonce les blocages culturels du ministère et le manque de volontarisme de la ministre.
Le Sgen-CFDT demandait qu’on privilégie des temps de formation sur site pour les équipes des collèges, et plus encore, du temps de concertation dans chaque établissement. Mais les dispositions de la ministre consistent essentiellement en une formation des individus, hors temps scolaire : la préparation de la rentrée 2016 n’est toujours pas considérée comme une tâche normale des équipes éducatives.
Le Sgen-CFDT proposait aussi que soit exceptionnellement réorienté le travail des personnels d’inspection vers l’aide et l’accompagnement des équipes en décrétant un moratoire sur les inspections individuelles pendant les deux années 2015-2016 et 2016-2017.
L’accompagnement au changement est un gage de réussite d’une réforme, mais il nécessite de prendre en compte les personnels. Accompagner au changement, c’est sécuriser les personnels en leur donnant les outils pour le mettre en œuvre. Ne pas
le faire, c’est manquer l’occasion de mobiliser les personnels qui sont dans leur grande majorité prêts à s’investir dans la transformation de leur collège et de leur travail, mais qui attendent un signe de confiance de la part de leur hiérarchie.

Le Sgen-CFDT va lancer des actions de formation pour ses adhérents et sympathisants, sur crédit de temps syndical, afin de les aider à maîtriser la réforme du collège et ses enjeux, mais surtout afin de leur donner les moyens de revendiquer, dans leurs établissements, une vraie politique de préparation de la rentrée 2016

Extrait de sgen.cfdt.fr du 10.09.15 : Collège : un effort de formation et de concertation insuffisant pour préparer la rentrée 2016

 

Note du QZ : Ce débat sur le temps de formation dans la réforme du collège ne concerne pas spécifiquement l’éducation prioritaire mais semble constituer un élargissement du débat sur le temps de pondération de dans les REP+

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