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Une résidence d’artistes au collège ECLAIR La Vallée d’Épinay-sous-Sénart (année 2014-2015)

18 août 2015

Une résidence d’artistes au collège [ECLAIR] La Vallée d’Épinay-sous-Sénart

Pendant l’année scolaire 2014-2015, le collège La Vallée d’Épinay-sous-Sénart a accueilli la compagnie argentine Cambalache . L’objectif de l’expérience était d’ouvrir les élèves sur l’histoire et la culture argentine à travers l’étude du tango.

Deux classes de quatrième et deux classes de troisième ont participé à cette expérience. Ils ont pu bénéficier de visites et d’interventions des artistes.
L’interdisciplinarité est une des clés pour la réussite de ce projet : des professeurs d’histoire-géographie, d’arts plastiques, de musique, de français et d’espagnol travaillent en étroite collaboration avec la compagnie Cambalache.

A l’issue de l’expérience, les élèves ont élaboré une présentation du projet

I - Présentation du projet

Cette année le collège La Vallée a accueilli la compagnie argentine Cambalache. L’objectif que nous poursuivons est d’ouvrir nos élèves sur l’histoire et la culture argentine à travers l’étude du tango. Deux classes de 4èmes et deux classes de 3èmes participent à cette expérience et bénéficient des visites et interventions des artistes. L’interdisciplinarité est une des clés pour la réussite de ce projet aussi des professeurs d’histoire géographie, d’arts plastiques, de musique, de français et d’espagnol travaillent en étroite collaboration avec la compagnie Cambalache.

II - Visite de l’Ambassade d’Argentine

Les deux classes de 4èmes ont été reçues à l’ambassade par Mme l’Ambassadrice María del Carmen Squeff qui a aimablement répondu aux questions des élèves.
Les deux classes de 3èmes se sont quant à elles rendues dans un atelier d’artistes : Le ventre de la baleine et ont pu échanger avec Adrian Doura et Marlène Erhard.
Dans l’après midi les quatre classes se sont retrouvées à la maison de l’Amérique latine pour assister au spectacle donné par les artistes de la compagnie Cambalache et rencontrer L’artiste Mario Gurfein.

II – Atelier de danse Tango et de percussions

Une des classes de 4ème suit des ateliers de danse à raison de 2 heures par semaines étalées sur 10 séances. A l’issue de ces ateliers les élèves se produiront en spectacle.
Parallèlement les autres élèves de 4èmes et 3èmes suivent des ateliers de percussions et se produiront aux côtés des danseurs de tango.

III – Intervention de l’association H.I.J.O.S

Le tango véhicule des idées et des émotions.
En cours d’espagnol nous avons étudié les paroles d’un tango (El tango de la madres locas) qui dénonce les barbaries commises pendant la junte militaire en Argentine. Les élèves ont été extrêmement choqués et curieux de comprendre comment vivent aujourd’hui les enfants des « disparus ». A cette occasion, l’association H.I.J.O.S PARIS composée d’enfants de « disparus » a accepté de rencontrer nos élèves pour leur donner leur témoignage.

A l’issue de cette rencontre témoignage les membres d’ H.IJ.O.S m’ont envoyé cet émouvant message :
"Aujourd’hui au collège La vallée à Epinay sous Sénart (grande concentration de "cités"), il était question de mémoire et de justice. Devant 4 classes de collégiens de 14 et 15 ans, h.i.j.o.s-paris a pris la parole. C’était vraiment surprenant de voir leurs regards graves et intéressés, interrogateurs parfois.
On s’était demandé si cette histoire lointaine (dans le temps et l’espace) leur parlerait...On leur passe un extrait du film l’Histoire officielle et on leur demande s’ils saisissent ce mot. "Oui, c’est l’Histoire vraie". Alors, cette réponse nous bouscule nous aussi. Je me sens idiote de ne savoir quels mots justes choisir pour leur faire comprendre. Parfois l’Histoire officielle n’est pas la vérité, elle ne rend pas justice aux faits.
Au bout de 2 heures nous en arrivons au dernier extrait. Un escrache de H.i.j o.s. : la jeunesse, les chants, les slogans et l’allégresse (ça les militaires ne le prendront pas), le rythme de la murga, pour dénoncer, pour exiger justice. Que les assassins de nos parents, de toute une génération qui s’est battue pour l’égalité et la justice sociale soient condamnés. Ni oubli. Ni pardon. "Presentes !" Un gamin reprend le mot, spontanément, en chœur avec les personnages du film (un documentaire). L’un de nous le remercie parce que ça nous touche. Le gamin nous salue discrètement, posant la main sur le coeur.
Alors, dans ces regards attentifs et si français de par leur diversité (gamins de toutes origines vivant dans les cités), nous comprenons que cette histoire, c’est aussi un peu la leur... celle de leur famille qui a fuit des situations dangereuses (les profs nous le confirment plus tard).Et nous, on leur dit que rien n’est impossible, que la lutte n’est pas vaine de vouloir savoir, de vouloir changer ce qui parait immuable. De faire mémoire et justice pour construire un avenir meilleur.

VI – Extraits choisis

A l’issue de la sortie culturelle à Paris les élèves ont exprimé leur surprise et leurs impressions.

En voici quelques uns :
"J’ai été très étonnée que Mme l’Ambassadrice vienne nous rencontrer. Elle est très importante et a beaucoup de travail. Nous on vient d’une cité alors je ne pensais pas qu’ elle prendrait de son temps pour nous."

On a pas l’habitude d’être si bien reçu. Au départ, quand elle est venue nous parler, je n’ai pas compris que c’était l’ambassadrice parce qu’elle est très simple et gentille. Elle nous a même préparé un goûter et on a pu parler en espagnol avec elle. Mario Gurfein ressemble à un Père Noël avec ses cheveux blancs et ses lunettes. Pour lui créer c’est comme respirer : essentiel. Ce sont ses petits enfants qui lui ont donné l’idée de créer une ville avec des boites en carton."

"Au départ j’ai eu un peu peur de rentrer dans l’atelier : Le ventre de la baleine. A première vue il ressemble à un grand hangar désaffecté. On imagine pas qu’à l’intérieur il y a autant d’artistes qui travaillent sur des oeuvres aussi différentes."

Présentation du projet (7 pages)

Extrait du site de l’académie de Versailles du 09.07.2015 : Une résidence d’artistes au collège La Vallée d’Épinay-sous-Sénart

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