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Le zonage prioritaire doit être revu régulièrement

14 novembre 2005

Extrait de « L’Humanité » du 14.11.05 : une France abandonnée

Rien n’a vraiment changé. Le deuxième rapport de l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ZUS), publié le 24 octobre dernier, confirme le précédent : les écarts entre les ZUS et les autres aires urbaines demeurent criants. Les indicateurs socio-économiques des 751 quartiers concernés sont encore cette année tous au rouge, le chômage ayant même tendance à augmenter. Vingt ans après la mise en place des premiers outils de la politique de la ville, le constat est à l’échec. Nul ne peut aujourd’hui le contester. « La gauche, le sécuritaire et le cynisme en moins, a autant de responsabilité que la droite sur ce sujet », estime l’architecte urbaniste Roland Castro, à l’origine en 1983 de la mission « Banlieues 89 » qui recensait alors 120 quartiers en difficulté. « Il n’y a jamais eu d’ambition, poursuit-il, en particulier sur le vote des immigrés qui était une mesure forte pour favoriser l’intégration. La situation générale a empiré, l’exclusion est aujourd’hui encore plus accablante. »

(...)

Enfin, les ZUS sont aussi des territoires qui coûtent cher aux communes. Dans les 121 communes de plus de 10 000 habitants, le revenu fiscal moyen s’élève à 6 858 euros contre 9 823 euros pour les communes sans ZUS, soit un écart des revenus moyens supérieur à 30 %. La réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU) changera-t-elle la donne ? Il n’est pas encore possible de le dire, précise le document, qui préconise « d’engager une révision régulière du zonage prioritaire » et de cibler les procédures exceptionnelles « là où elles sont temporairement utiles ».

« Il y a vraiment besoin d’une mobilisation nationale », assure Roland Castro. Or ce n’est pas le cas pour l’instant, assure un bon connaisseur de la politique de la ville, qui observe depuis plusieurs années le démantèlement des rares outils dont elle disposait. Une question demeure : combien faudra-t-il de rapports et de violences pour que le France se réconcilie enfin avec ses quartiers délaissés ?

Cyrille Poy

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