> VIII- POLITIQUE EDUCATIVE DE LA VILLE > Politique de la Ville (Types de documents) > Politique Ville (Positions politiques) > Historique et bilan de la politique de la ville : un fiasco ?

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Historique et bilan de la politique de la ville : un fiasco ?

11 novembre 2005

Extraits du "Monde" du 11.11.05 : Pourquoi un tel fiasco de la politique de la ville ?

Quel est le bilan de la politique de la ville ? La question a resurgi à l’ordre du jour avec l’embrasement des banlieues. Cette vague de violences met en lumière les "failles" de l’action publique du logement au profit des tours et des barres, selon le mot de Jean-Pierre Balduyck, président du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU) et maire (PS) de Tourcoing (Nord).

Les émeutes urbaines soulignent aussi les problèmes grandissants qui frappent les "quartiers d’exil" : d’après le rapport récent de l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ZUS), le chômage s’y est encore accru entre 2003 et 2004. D’autres indicateurs montrent qu’un fossé s’est creusé entre les ZUS et le reste du territoire, comme l’illustre la radiographie sociale de la Seine-Saint-Denis.

Pourtant, la République est au chevet des banlieues depuis bientôt trente ans. La politique de la ville naît à la fin des années 1970, lorsque les premiers signes de dégradation se dessinent dans certaines cités. Montée de la précarité, détérioration des grands ensembles d’habitat construits à la va-vite durant les "trente glorieuses", exode des classes moyennes accéléré par les mesures de soutien à l’accession à la propriété...

Alerté par ces symptômes, le gouvernement de Raymond Barre lance, en 1977, les opérations "Habitat et vie sociale" (HVS), pour réhabiliter le bâti et entretenir le "vivre-ensemble" dans une cinquantaine de sites. Cette procédure, qui fait l’objet de contrats signés par les villes, les organismes HLM et les services de l’Etat, chamboule les modes d’intervention habituels : "Globale et transversale, elle tente d’associer les habitants aux projets qui les concernent", écrit Julien Damon dans la revue Problèmes politiques et sociaux de novembre 2004.

La politique de la ville prend véritablement son envol en décembre 1981, quelques mois après l’avènement de la gauche au pouvoir et "l’été chaud" qui s’est abattu sur Vénissieux (Rhône) et d’autres communes de l’agglomération lyonnaise. Les "programmes de développement social des quartiers" (DSQ) sont alors impulsés dans une vingtaine de cités.
Peu à peu, l’Etat met en place une politique de lutte contre l’exclusion, qui associe les collectivités locales et embrasse une multitude de domaines (logement, urbanisme, école...). Sont alors instituées des "zones d’éducation prioritaires" (ZEP), qui accordent des moyens renforcés aux établissements scolaires situés dans les secteurs défavorisés. Dans le même temps, d’autres structures sont fondées pour prévenir la délinquance des jeunes et favoriser leur insertion professionnelle.

(...)

Bertrand Bissuel, avec Jean-Louis Andreani, Nicolas Bastuck, Régis Guyotat, Béatrice Jérôme et Sophie Landrin

Répondre à cet article